Jugé opaque et déstabilisant pour l'économie, le régime des licences d'importation est supprimé. Le gouvernement l'a remplacé par de nouvelles mesures de sauvegarde visant à protéger les industries naissantes et à minimiser l'impact de la chute des prix des hydrocarbures sur la balance des paiements. Dans une conférence de presse organisée hier à la Safex, le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi a annoncé la suppression du régime des licences d'importation. Ce régime, a noté le ministre, qui a fait l'objet de beaucoup de critiques aussi bien par les opérateurs algériens que les partenaires commerciaux de l'Algérie, et ce, pour son opacité et ses répercussions négatives sur le fonctionnement de l'économie de manière générale, est remplacé par de nouvelles mesures de sauvegarde compatibles avec les engagements internationaux du pays. «Le régime des licences qui a concerné 4 produits en 2015 et 22 produits en 2016, a montré ses limites en matière de réduction de la facture d'importation, il a même perturbé le fonctionnement de l'économie et provoqué des pénuries et des hausses des prix de beaucoup de produits. Nous allons faire en sorte à travers le nouveau dispositif encadrant les opérations d'importation qu'il n'y ait pas de pénuries», a-t-il déclaré. Ainsi, et en vue de protéger les industries naissantes, le gouvernement a interdit l'importation de centaines de produits et augmenté la taxe intérieure de consommation et les droits de douanes pour d'autres. «900 produits seront interdits d'importation par un décret exécutif en préparation», a précisé Mohamed Benmeradi. Et d'ajouter : «La liste des marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation au taux de 30% a été élargie à 10 familles de produits finis et les droits de douanes ont été relevés pour 32 familles de produits finis, ils peuvent atteindre 60% pour certains». Le ministre du Commerce a, néanmoins, indiqué que le gouvernement a laissé la porte entrouverte pour l'importation des véhicules, au cas où les opérateurs algériens qui se sont engagés à mettre 150 000 véhicules montés localement sur le marché n'atteignent pas cet objectif. «En cas de non-réalisation de cet objectif, nous examinerons la possibilité d'accorder un contingent supplémentaire pour les véhicules», a-t-il déclaré. Aussi, prévoit le gouvernement en vertu du nouveau dispositif, «les contingents tarifaires fixés dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne et portant sur certains produits agricoles et d'autres transformés seront normalement ouverts au cours de l'exercice 2018». Quant aux produits interdits d'importation ou qui ont vu les droits de douanes et la taxe intérieure de consommation augmentés, l'on peut citer des produits alimentaires (chocolats, biscuits, fromages, etc.), les matériaux de construction (ciment notamment) et l'électroménager. Il convient enfin de signaler que les importations ont atteint 42 milliards de dollars au 30 novembre 2017. «Elles pourront atteindre 45 milliards de dollars à la fin de l'année. Ce qui représenterait une baisse d'un peu plus de 4% comparativement à l'exercice 2016 où elles étaient de 47 milliards de dollars», a souligné le ministre du Commerce.