La constitution d'une commission d'enqu�te pour faire "toute la lumi�re" sur l'affaire des concessions agricoles, comme �mis par les �lus de l'APW lors de la premi�re session ordinaire de l'an 2005 qui s'est tenue les 25 et 26 avril, a avort�. Le wali a qualifi� cette id�e de dangereuse. Les garanties qu'il a formul�es, afin de revoir la strat�gie pr�n�e � nos jours pour cette formule, ont eu une influence sur l'unanimit� affich�e par les �lus, au cours de deux harassantes journ�es de travail. Le volumineux et accablant rapport �labor� par les membres des commissions �conomiques et finances, des �quipements et de l'am�nagement du territoire, relevant de l'APW de Skikda, sur la base d'investigations "pouss�es", est un "pr�cieux ouvrage" illustr� par une projection vid�o, qui met � nu les dysfonctionnements ayant trait � la gestion de beaucoup de dispositifs li�s � l'essor de l'agriculture, il soul�ve les failles relev�es par des gestions pass�es et les s�quelles qui marquent l'entrave � la bonne marche d'un secteur qui jouit d'une attention particuli�re de la part du gouvernement alg�rien, � travers un financement estim� � des milliards de dinars. De lourdes interrogations sur le pourquoi du retard qu'accusent des programmes, qui ont d�j� donn� leur fruits dans d'autres wilayas, et pas � Skikda, demeurent pos�es �galement. Un constat qui pose aussi avec acuit� la probl�matique du foncier agricole, du retard de la mise en place du p�rim�tre irrigu� de Oued Safsaf ainsi que l'inscription de la deuxi�me tranche de l'�tude de Oued El K�bir, de l'inertie dont se morfond la Chambre de l'agriculture et la n�cessit� de sa redynamisation, du contr�le d�faillant cens� veiller � ce que la location des exploitations agricoles et le d�tournement de leur vocation initiale ne soient plus tol�r�s, du manque de campagnes de sensibilisation sur l'in�luctabilit� � organiser par les fellahs des op�rations de vaccination des ressources animali�res et le n�cessaire suivi v�t�rinaire. Tous ces facteurs figurent d'ailleurs parmi les principales recommandations, cl�turant ce rapport. 413 724 ha est la superficie de toute la wilaya de Skikda. Les terres agricoles sont estim�es � 191 106 ha, soit 46% de la superficie globale. 131 879 ha est la surface agricole utile (SAU), soit 32% du total. 28% concernent notamment les p�turages et les terres incultes, soit l'�quivalent de 115 842 ha, 40% de la totalit� est la superficie foresti�re. Tous ces facteurs ont conf�r� � la wilaya le cachet d'une r�gion � vocation agropastorale. D'o� la n�cessit� de lui allouer des sommes consid�rables pour la r�alisation de ces objectifs � court, moyen et long terme. Le d�veloppement agricole se fera donc par la mise en place de dispositifs aussi int�ressants les uns que les autres. Le PNDA, le FNRDA, le FIDA, le PPDAMOS, en sont les plus c�l�bres. Des enveloppes financi�res qui d�passent les centaines de milliards de dinars, sont en jeu pour que les indices de la pauvret� et du ch�mage soient revus � la baisse. Et que les rentr�es hors hydrocarbures soient plus int�ressantes. La strat�gie de d�veloppement rural durable en est la derni�re en date � �tre lanc�e par l'Etat. Toutes ces donn�es ont �t� pr�sent�es exhaustivement par les concepteurs du rapport. Le volet qui a accapar� le plus grand volume horaire r�serv� aux discussions dans la salle de d�lib�rations, demeure celui ayant trait � l'accession � la concession pour la mise en valeur. Un projet qui patine depuis quatre longues ann�es, visant � l'extension des terres agricoles et la cr�ation d'emplois. Il a cibl� 945 b�n�ficiaires, 817 postes ont �t� cr��s. Six p�rim�tres ont �t� choisis : (A�n Aleg-Ben Azzouz), (Za�tiria-Guerbes-A�n Cherchar), (Guenitra-B�ni Oulb�ne-Oum Toub), (Leftaima�t-Mekassa- Bekouche Lakhdar-Ben Azzouz), (Lemhatam-Sidi Meghiche), B�ni Kebbouche-Ramdane Djamel). Leur superficie globale est de 12 771 ha. Le co�t total du projet est de 123.9392 milliards de centimes. Le montant consomm� jusqu'� mars 2005 est de 65.257 milliards de centimes, soit 23,58% seulement. Ce sont les chiffres r�v�l�s donn�s par le rapport citant le bilan de la Direction de l'agriculture. Les �lus contestent vivement ce projet et son contenu au motif que les �tudes ayant trait aux volets social et �conomique ainsi que l'impact environnemental, ne furent pas bien respect�s. Les moyens mat�riels inh�rents � son fonctionnement pour garantir un bon rendement �conomique, n'auraient pas �t� mis � la disposition des b�n�ficiaires. Le choix des sites et leur bonne r�partition n'a pas �t� bien �tudi�. La liste des b�n�ficiaires arr�t�e par les commissions de pr�-qualification, a outrepass� les dispositions r�glementaires contenues dans le d�cret minist�riel datant du 29.10.1998. L'encadrement et le suivi assur�s par les services concern�s sont d�faillants. Manque de coordination entre diff�rentes instances comp�tentes. Des concessions attribu�es sans que le comit� ait si�g� … le constat est sans appel. Une situation qui a incit� les �lus, apr�s moult discussions, � demander que soit constitu�e une commission d'enqu�te afin que soit instaur�e une nouvelle m�thode de travail qui prend en consid�ration les facteurs cit�s ci-dessus. Le wali n'a pas appr�ci� cette id�e, "c'est une id�e que je qualifie de dangereuse. Ce que vous comptiez faire est inappropri�. On ne proc�de pas de cette fa�on. On ne cr�e les commissions d'enqu�te que dans le cas d'un black-out. Ce qui est le contraire de ce qu'on rel�ve � la lumi�re de votre travail. Lequel a �t� fait � la faveur d'une bonne entente entre les �lus et l'administration. Je peux vous garantir que ce projet fera de ma part une attention particuli�re. On va revoir et refaire tout ce qu'a �t� fait depuis son lancement � nos jours. On ne va plus attribuer de projets avant que les conditions techniques ne soient compl�tement remplies". Le r�sultat ne se fait pas attendre. Les �lus, � la majorit� requise, n'installeront pas de commission d'enqu�te. Ils ont adopt� une position "inattendue", "le wali a bien respect� notre travail. On doit le lui rendre. En outre, il a donn� des garanties, ce qui n'a jamais �t� fait dans le pass�. On suivra pour voir" nous dira un �lu au sortir de cette session. De m�me, il faut bien le souligner, l'intervention du directeur de l'agriculture, chiffres et d�tails � l'appui, n'a pas convaincu les �lus. Car pour beaucoup d'entre eux, l'inspection sur terrain leur a �t� suffisante pour constituer, loin des bilans administratifs, ce qui a �t� �nonc� dans le rapport. Et il leur a donn� une id�e bien pr�cise du monde de l'agriculture. "Le r�le des banques reste d�terminant dans le financement des projets agricoles. N'emp�che qu'elles font office d'un Etat dans un Etat. Elles ne devraient pas sortir des pr�rogatives qui leur sont d�volues. Car elles sont devenues un facteur entravant". "On doit donner � Skikda un cachet bien distinctif pour sa politique agricole, comme le recours � la production de figues de Barbarie, dont les valeurs nutritives et commerciales ne sont plus � pr�senter", "la politique rurale doit �tre revue elle aussi, car on ne fait que d�grader le tissu social. Des gens qui vivent pendant des si�cles sur des terres ont des habitudes et un comportement qui diff�rent de ceux du tissu urbain. On doit prendre cela en consid�ration". "On ne d�veloppe pas l'agriculture en se contournant dans l'administration. Des campagnes p�riodiques de sensibilisation devraient �tre lanc�es aupr�s des fellahs". "Des gens qui n'ont aucun lien avec l'agriculture ne doivent plus figurer dans les listes des b�n�ficiaires". "Beaucoup de terrains, comme le cas de celui de Tamalous, ne figurent pas parmi les surfaces agricoles utiles. A souligner �galement que la premi�re journ�e de cette assembl�e, a �t� r�serv�e � la lecture du bilan des activit�s des services de l'administration au cours de l'ann�e 2004. Le rapport a �t� lu, comme de coutume par le secr�taire g�n�ral de la wilaya.