�Disposer des textes l�gislatifs ne peut assurer une lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent car les textes eux-m�mes ne sont pas une garantie en soi mais restent quand m�me un point de d�part�, a estim� Mme Eva Joly, experte et conseill�re sp�ciale du gouvernement norv�gien. �C'est l'affaire de tous et le meilleur alli� demeurera la presse�, reconna�t- elle car �la plupart des dossiers de corruption ont pour origine un article de presse�. Ilhem Tir - Alger - (Le Soir) - �Nous sommes pass�s � la tol�rance z�ro � l'�gard de cette criminalit� et de l'impunit� totale � un risque certain en mati�re de lutte contre la corruption�, a d�clar� Eva Joly, fervente militante de la lutte contre la corruption et du blanchiment d'argent en animant hier � l'h�tel El Djaza�r une conf�rence- d�bat devant les cadres de la nation et de la soci�t� civile. L'exp�rience qu'elle a acquise dans le domaine de la lutte contre la corruption lui a permis de d�velopper sa vision et de commenter les efforts consentis par l'Alg�rie apr�s avoir adopt� la loi sur le blanchiment d'argent et pr�vu la loi pour la lutte contre la corruption. Toutefois, il est � noter que �la disponibilit� des textes r�gissant le dossier de la lutte contre la corruption et du blanchiment d'argent ne peut r�soudre seule le probl�me�, admet-elle, car �si l'Alg�rie veut se lib�rer du fl�au de la corruption, la responsabilit� incombe � tous et si l'on remarque un train de vie anormal ou une transaction suspecte, il faut d�noncer�. La presse a �t� retenue comme partenaire privil�gi� dans la lutte contre la corruption car �le jeu des magistrats c'est le jeu de la carri�re� et dans ce syst�me il serait possible d'influencer les procureurs mais il faudrait retenir �galement que �corruption ne signifie pas d�lation�. Par ailleurs, l'oratrice a soulign� que beaucoup de pays ne connaissent pas le d�lit de corruption et de blanchiment d'argent, la Convention de Vienne r�dig�e en 2003 et sign�e par 150 pays n'entrera en vigueur que lorsque 30 pays l'auront ratifi�e. L'Alg�rie a �t� class�e par Transparency International � la 74�me place, les signes d'un commencement efficace d'une lutte contre la corruption semblent apparents en Alg�rie, selon l'estimation de l'experte. Cette nouvelle optique est, bien qu'elle ait b�n�fici� de l'effet acc�l�rateur de l'apr�s 11 septembre 2001, �tait ant�rieure. �Le changement doit venir des pays en voie de d�veloppement�, insiste-t-elle en d�veloppant la notion de d�nonciation que �seules les banques peuvent d�couvrir �. A ce sujet, la lutte contre le blanchiment d'argent serait possible gr�ce � l'unit� de renseignement financier qui doit se cr�er au niveau du minist�re des Finances. �La plus grande banque suisse dispose de 500 000 clients potentiels soumis � un r�gime de surveillance rigoureux�, renseigne-t-elle. Enfin, il est � noter qu'en d�cembre 2004, Eva Joly avait mis en relief la position de l'Alg�rie vis-�-vis des comptes bloqu�s en Suisse. I. T.