Le 19 juin, cette ann�e, sera une date ordinaire. La nouvelle loi portant nomenclature des f�tes l�gales ne le retient pas pour la c�l�bration. L'Alg�rie, pour la premi�re fois depuis 1966, s'abstiendra de comm�morer officiellement le �redressement r�volutionnaire�, le coup d'�tat qui permit, en 1965, la d�position du pr�sident Ahmed Ben Bella. Faut-il mettre cela � l'actif d'une entreprise de �d�boumedienisation�? Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - D'aucuns en sont convaincus. Une conviction qui s'est forg�e essentiellement � l'aune de l'attitude discursive du pr�sident Bouteflika, laquelle ne s'encombre pas trop de r�f�rents au pr�sident Boumediene, encore moins � son �poque. La d�cision, fondamentalement politique, de gommer le 19 juin de la liste des f�tes l�gales l'en renforce. D'autant qu'elle est intervenue, alors que Ben Bella, sevr� de l'activit� partisane apr�s la disparition du MDA, entreprenait d'op�rer un come-back politique, se fendant d'un soutien actif au projet pr�sidentiel de r�conciliation nationale. Les deux hommes se retrouvent � faire cause commune, faisant table rase du �contentieux� pass�. Ben Bella, qui, faut-il le dire, a enfourch� le cheval de la r�conciliation nationale en 1995 d�j� en �tant du conclave de Sant'Egidio, postule � pr�sent � �tre le chantre de l'amnistie g�n�rale. En agissant � structurer un instrument de campagne en faveur du projet, il fait, si ce n'est de la conviction, preuve d'une extr�me g�n�rosit� politique � �pauler le pr�sident Bouteflika. Ce dernier ne semble pas �prouver une quelconque contrari�t�, le moins d�plaisir. Bien au contraire, il prend acte et acquiesce � la prestation. Le pr�sident Bouteflika ne fait pas du �boumedi�nisme � un sacerdoce. Ce qui n'est pas pour d�plaire � Ben Bella. D'ailleurs, entre les deux hommes, la r�conciliation s'est faite ais�ment. Une r�conciliation qui, quelque part, r�habilite le premier pr�sident de la R�publique alg�rienne, quatre d�cades apr�s avoir �t� destitu� par un coup d'Etat. Un coup d'Etat auquel le pr�sident Boumediene a pr�f�r� le qualificatif positif de �redressement r�volutionnaire �. Ce qui sugg�rait ou privil�giait une certaine lecture de l'�v�nement. Car l'opposition politique de l'�poque d�non�ait en le renversement de Ben Bella le coup d'Etat. Certains acteurs politiques opposants � Boumediene et au pouvoir qu'il incarnait ont poursuivi de parler de coup d'Etat. Parmi eux, Mohamed Boudiaf. D'ailleurs, sous sa pr�sidence du HCE, le 19 juin n'a pas �t� c�l�br� officiellement, m�me s'il �tait demeur� f�te nationale l�gale. Le pr�sident Bouteflika, 13 ans apr�s Boudiaf, va plus loin et soustrait carr�ment le 19 juin de la nomenclature des f�tes l�gales. Et Bouteflika �tait le ministre des Affaires �trang�res sous Boumediene.