Film Internet : le vrai business Vous avez t�l�charg� des films via Internet ? Ce n'est pas bien mais vous n'�tes pas les seuls. D'apr�s le Centre national de la cin�matographie, 396 millions de films sont t�l�charg�s en une ann�e en France. Un internaute sur quatre se cr�erait sa cin�math�que � l'�il. Mais avant de finir sur les r�seaux d'�changes Peer to Peer, les films pirates parcourent des chemins de traverse loin d'�tre innocents. Vous venez de t�l�charger un film via un syst�me d'�change sur Internet. Seulement, cette vid�o est ill�gale. La production copi�e n'est pr�vue dans les salles obscures que vers la fin septembre. Comment est-ce possible ? Avant de finir chez vous, la contrefa�on est pass�e entre plusieurs mains de pirates exp�riment�s. Dans le milieu de l'underground informatique, ils sont appel�s les �lites. Leur mission, r�cup�rer les films � la mode pour les diffuser. Pour cela, ils ont mis en place des r�seaux organis�s qui permettent de produire des clones rapidement et, malheureusement, pour les majors, efficacement. Premier cas, le pirate s'�quipe d'un cam�scope et va filmer directement en salle. Certains groupes, baptis�s Warez, se vantent m�me d'�tre tr�s proches de projectionnistes. L'int�r�t ? Le pirate r�cup�re une version DVD aux USA, la communique aux techniciens de la bande qui va monter le son intercept� dans une salle de cin�ma fran�aise. La copie est pr�te � �tre diffus�e par le �spreader�, celui qui diffuse. Une copie de qualit� DVD, alors que la vraie version commerciale n'a pas encore foul� le sol europ�en. Les autres sources sont aussi diverses qu'h�t�roclites. Les grands groupes Warez ont des contacts un peu partout. Parmi ces fuites, des proches des �diteurs. Prenons le cas du film RRRrrrr, d'Alain Chabat. Dans le commerce depuis la mi-ao�t, le DVD s'est retrouv� sur la toile 4 mois avant sa commercialisation. Autre cas de fuite, le film Blueberry. Alors que la production avait tout fait pour prot�ger son �uvre, dont la diffusion d'une fausse version pirate sur Internet. La reproduction Warez sera diffus�e 7 jours apr�s la sortie en salle du film de Jan Kounen. Une version qui tenait sur un seul CDROM. Le r�alisateur, WiSoM, expliquait � l'�poque que sa copie �tait tir�e d'un support utilis� lors d'une projection presse. Des fuites que ne peuvent plus r�futer les majors, surtout qu'aujourd'hui m�me les 6 000 jur�s des Oscars sont consid�r�s comme des sources potentielles pour les pirates. Un exemple avec Russell Sprague, 51 ans. Il a avou� avoir diffus� pr�s de 200 copies tir�es de DVD soumis au jury des oscars. Selon le FBI, le pirate recevait des DVD de la part de Carmine Caridi, une artiste de 70 ans, qui a jou� dans le Parrain. Pour contrer ces dr�les de sources, l'Acad�mie am�ricaine des arts et sciences du cin�ma va envoyer � ses membres, pour l'�dition 2005, un lecteur de film s�curis�. Tamis, le nom de ce lecteur, aura pour mission d'emp�cher la reproduction. Les responsables des oscars annoncent qu'il sera possible de tracer une fuite. Enfin, esp�rons-le pour eux ! Les pirates d�laissent la c�l�brit� pour l'argent Selon un rapport publi� mardi par la firme de logiciels antivirus McAfee, les criminels informatiques sont maintenant bien plus int�ress�s par les transactions bancaires, qui sont de plus en plus populaires sur Internet. Il y a quelques ann�es, la mode �tait plut�t de montrer ce qu'ils �taient capables de faire afin de devenir c�l�bres. Les grandes entreprises craignaient alors les jeunes pirates informatiques et les dommages qu'ils pouvaient causer. Mais aujourd'hui les pirates ont compris qu'ils pouvaient devenir riches avec leur savoir. �Ce sont v�ritablement des mercenaires�, affirme Jimmy Kuo, un employ� de McAfee qui fait partie de l'�quipe charg�e de d�velopper les logiciels antivirus de la soci�t�. C'est ainsi qu�ils peuvent cr�er un virus capable d'infecter des milliers d'ordinateurs, lesquels deviennent des PC zombies sous leur contr�le. Et souvent, les propri�taires de ces ordinateurs ne savent m�me pas que leurs appareils servent d�sormais � des fins criminelles. 300 $ de l'heure peut-�tre le prix � payer pour louer leur r�seau d'ordinateurs zombies, affirme le rapport. James Lewis, auteur du rapport et directeur du Programme de technologie et de politique publique au Centre for Strategic and International Studies � Washington, pr�voit que ce genre de criminalit� va continuer d'augmenter avec la popularit� grandissante des t�l�phones cellulaires capables de se brancher sur Internet.