Le proc�s des 47 �meutiers s�est d�roul� mardi dernier � B�char devant le tribunal des flagrants d�lits, sous haute tension. La salle d�audience n�a pu contenir les centaines de citoyens qui avaient pris d�assaut le Palais de justice t�t le matin pour assister � ce proc�s. Les parents, les voisins et les amis des d�tenus sont sur les nerfs. On pouvait facilement d�celer l�inqui�tude et l�angoisse sur leur visage et quelle serait leur r�action apr�s l�annonce des verdicts. Des dizaines de policiers avaient �t� d�ploy�s autour et � l�int�rieur du tribunal. Apparemment, m�me la pr�sidente et le repr�sentant du minist�re public avaient �t� choisis. Ils �taient pond�r�s. L�un des accus�s avait perdu connaissance au moment o� il a �t� appel� � la barre. Des policiers l�ont relev� et lui ont donn� une chaise. Il faisait tr�s chaud � l�int�rieur, et ce, malgr� les nombreux climatiseurs. Dehors, des dizaines de citoyens guettaient la moindre information sur le d�roulement du proc�s qui se tenait dans une ambiance tendue sous haute surveillance polici�re. Pourtant, la veille, des rumeurs avaient circul� � B�char selon lesquelles des mesures d�apaisement allaient �tre prononc�es. Le proc�s a dur� 8 heures avec les plaidoiries. Il faut dire que les d�tenus qui ont engag� des conseils se comptaient sur les doigts d�une main. Le verdict est tomb� vers 19h30. Six peines de 2 ann�es de prison ferme, neuf de 3 mois de prison ferme, vingt-deux s�en sont sortis avec de la prison avec sursis et dix ont �t� relax�s. Avant de prononcer le verdict, les brigades anti�meute avaient �t� d�ploy�es devant tous les points sensibles situ�s � proximit� du tribunal. A B�char-Djedid, la population �tait en effervescence. �Aucun responsable de Sonelgaz n�a �t� sanctionn� pour les souffrances que nous avons endur�es�, a lanc� un citoyen visiblement abattu apr�s une journ�e sous le soleil. Pour certains, les peines ont �t� cl�mentes, vu les d�g�ts caus�s lors des manifestations de mercredi particuli�rement. D�autres pensent que �deux ann�es �taient excessives pour des jeunes qui n�ont fait que r�clamer un droit�. De toutes les fa�ons, nous dira un magistrat, les condamn�s peuvent faire appel. Li�s Mourad Recrudescence de la violence � B�char La fin du proc�s a annonc� le d�but de nouvelles �meutes. Il ne fallait pas �tre un grand clerc pour le comprendre. Cela se lisait sur tous les visages des jeunes devant le tribunal. Ils n�avaient pas accept� le verdict. �C�est lourd�, avaient-ils dit. Une heure plus tard, le temps que ces derniers rejoignent leur quartier, la manifestation avait commenc�. Le rituel jets de pierres contre bombes lacrymog�nes a repris de plus belle. Cette fois-ci, l�affrontement entre jeunes �meutiers et policiers �tait beaucoup plus violent que durant la soir�e de mercredi dernier. Les manifestants avaient tout d�abord ferm� la route principale � la circulation. L�agence postale situ�e au c�ur de ce quartier et �pargn�e jusqu�alors par les �meutiers de la semaine derni�re n�a pu �tre sauv�e. Elle a �t� ravag�e par les flammes. le CEM Mebarek-El- Mili a �t� d�vast� lui aussi. Le centre multim�dia a �t� saccag� par la foule en col�re et m�me le local de l��quipe de football, l�USBD, n�a pas �chapp� aux casseurs. A signaler enfin que pour la premi�re fois depuis le d�but des troubles, les affrontements se sont poursuivis durant la journ�e. D�habitude ces �v�nements se d�roulaient pendant la nuit. Bilan : quatre policiers ont �t� bless�s et sept jeunes manifestants arr�t�s au cours de la soir�e de mardi. Les observateurs de la sc�ne locale, qui ont suivi la chronologie des �v�nements tragiques de B�char-Djedid, sont aujourd�hui convaincus de la d�mission collective des autorit�s et �lus locaux. Dans leur majorit�, commentant ces �v�nements, ces m�mes observateurs accusent les responsables de la wilaya d�incomp�tence et de se contenter de regarder de laxisme. Le wali est absent depuis deux semaines et n�a pas jug� utile d�interrompre son cong�. Sous d�autres cieux pour bien moins que �a un ministre voire le pr�sident regagne en quelques heures le lieu de l�agitation. Qui va arr�ter ce cycle de violence qui semble s�inscrire dans la dur�e et menace l�ordre public ? L. M.