Trois responsables du Front islamique du salut (Fis) dissous, Ali Djeddi, Kamel Guemazi et Abdelkader Boukhamkham, ont, dans un communiqu� dat� du lundi 1er ao�t, r�agi � l�arrestation, puis � la mise sous mandat de d�p�t de Ali Benhadj. La sortie, cependant, ne surprend gu�re, puisque l�opinion en retient de nombreux ant�c�dents. Qu�elle poursuive ouvertement, en revanche, d�innocenter Benhadj des chefs d�inculpation qui sont retenus contre lui, n�indiff�re aucunement. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - La r�action du trio, dans sa forme comme dans son fond, �pouse les contours d�une solidarit� organique disciplin�e. Elle sugg�re le maintien d�un lien plus fort que le ciment doctrinal qui a fond�, � l�origine, leur relation. Dans leur commun effort scriptural, Djeddi, Guemazi et Boukhamkham se sont essay�s � faire accroire que Benhadj allait, s�il n�avait �t� interrompu par l�interviewer d�Al Jazira, appeler � la lib�ration de nos deux diplomates, alors aux mains du groupe terroriste d�Abou Mosa�b Al-Zarqaoui. �On est convaincu que s�il (Benhadj, ndlr) a d�cid� de rompre le silence qui lui a �t� impos�, s�exposant de fait, c�est qu�il a estim� de son devoir d�intervenir pour sauver les vies de ses deux concitoyens enlev�s. Sauf que Al Jazira l�a interrompu avant qu�il ne conclue son intervention�, �crivent-ils. Il n��tonne pas, cela �crit, que le communiqu� chute sur un appel � la lib�ration de Benhadj, �consid�rant la noblesse de son intention et par respect � la libert� d�expression�. Pour les signataires du texte, l�arrestation et la mise sous mandat de d�p�t de l�exnum�ro 2 de l�ex-FIS proc�dent d�un arbitraire nourri par �la revanche au moment o� culmine la campagne pour l�amnistie et la r�conciliation�. Ce raccourci, c�en est un, s�av�rera dans l�entendu de son inop�rance rien qu�� rappeler ce qu�a affirm� Benhadj � Al Jazira : �Ils (les deux diplomates, ndlr) ne sont pas arr�t�s en tant qu�individus mais bien en tant que diplomates et donc d�sign�s par l�Etat. Et un Etat qui nommerait des diplomates dans un pays sous occupation donne une caution � la colonisation, et cela est illicite, interdit par la charia, les principes politiques et moraux.� Nul besoin d�extrapoler pour saisir la r�sonance v�ritable d�une telle fetwa : c�est un appel au meurtre. Et, � ce propos, les Djeddi, Guemazi et Boukhamkham ne peuvent convoquer le doute quant � l�authenticit� de ce qui a �t� rapport� sur les pages du Web, comme ils se sont plus justement � le signifier en d�but de chapitre. �(�) quant � ce qui s��crit sur internet � propos du djihad et de la r�sistance irakiennes, on ne doit pas l�accepter sans preuves.� Ceci, il se comprend vite, ne proc�de pas d�une �criture fortuite. L�assertion, politiquement r�fl�chie, se veut �tre un �qui-tue-qui ?� en Irak. Pour les parapheurs du communiqu�, l�assassinat de nos deux diplomates ne peut �tre le fait des �djihadistes� ou des �r�sistants irakiens� dont ils appuient �videmment les actions : �L�attribution de leur assassinat au djihad et � la r�sistance est une atteinte au djihad et une mani�re de d�tourner la r�sistance (�)� La rengaine, vieille de plus d�une d�cade, ne fait plus recette. Les islamistes de l�ex-Fis ont servi du �qui-tue-qui ?� en Alg�rie pendant que les GIA revendiquaient ouvertement leurs crimes. Djeddi et consorts r�cidivent � pr�sent en s�essayant � disculper le groupe terroriste d�Abou Mosa�b Al-Zarqaoui, affili� � Al Qa�da, qui a revendiqu� l�ex�cution de nos deux diplomates.