Les �lections partielles, qu�Abdelaziz Bouteflika compte organiser en Kabylie vers fin novembre ou d�but d�cembre 2005, prennent l�allure d�une aventure politico-institutionnelle. De par sa nature in�dite m�me, elle se pr�sente d�j� comme un v�ritable bras de fer entre le pouvoir et l�opposition dans une r�gion qui ne s�en est pas encore sortie des turbulences des f�cheux �v�nements du printemps 2001. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les Assembl�es locales de Kabylie, �ind�ment� �lues le 10 octobre 2002, �taient certes ill�gitimes. Leur dissolution, trois ann�es plus tard, risque cependant de cr�er plus de probl�mes que d�en r�soudre. Ce, d�autant plus que la couleur est d�ores et d�j� annonc�e. Place et lieu d�un retour � la �normale�, c�est la normalisation de la r�gion qui est recherch�e � travers cette �partielle�. Comment expliquer sinon que des partis comme le RND, le FLN, le MSP, le PT, tous alli�s autour de Bouteflika, acceptent de si�ger, trois ans durant, dans des Assembl�es mal, ou nullement ��lues�, ne s�offusquant pas de ce que leurs ��lus� soient trait�s �d�indus� par un communiqu� officiel du gouvernement alg�rien ? Seul le FFS, qui s��tait fait pi�ger en 2001 dans une participation d�sastreuse pour le parti, tente une certaine r�sistance, dans la forme du moins. Traditionnellement fief de deux partis que sont donc le FFS et le RCD, la Kabylie fait l�objet d�un �traitement particulier � cette fois-ci. Comme nous l��crivions dans ces m�mes colonnes, un �plan�, que de bonnes sources attribuent � Zerhouni, pr�voit de �banaliser� ces deux partis dans la r�gion et r�partir ainsi la majorit� entre les trois formations de l�alliance pr�sidentielle que sont le FLN, le RND et le MSP ainsi que le PT de Louisa Hanoune, l�UDR de Amara Benyoun�s et le groupe d�nomm� �arouch� de B�la�d Abrika. Toutes ces entit�s pr�cit�es ont soutenu, chacune � sa mani�re, la candidature d�Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat, fautil le pr�ciser. C�est d�ailleurs le groupe d�Abrika qui lan�ait, � partir du palais du Gouvernement qu�il fr�quente assid�ment ces deux derni�res ann�es, toute sa satisfaction de ce que �la plate-forme d�El K�seur est prise en charge dans le programme de monsieur le pr�sident de la R�publique, majoritairement pl�biscit� par le peuple le 8 avril 2004� ! Le chef du gouvernement, pourtant lui-m�me chef d�un parti politique, le RND en l�occurrence, donnera un aper�u de ce que sera le rendez-vous �lectif en Kabylie en d�cr�tant, sur un ton solennel, il y a quelques jours : �Pas de dialogue avec les partis politiques� ! Signifiant par l� que seuls les interlocuteurs qu�il s��tait choisis lui-m�me ont le privil�ge de repr�senter toute une r�gion. Des �interlocuteurs� d�ailleurs dot�s de moyens colossaux au point de provoquer l�indignation de deux hommes politiques que rien, mais alors aucun point n�a jamais r�unis. Le premier c�est le pr�sident du RCD, parti d�mocratique d�opposition qui qualifie ce groupe �de d�l�gu�s gouvernementaux �. Le deuxi�me, c�est Abdelaziz Belkhadem, secr�taire g�n�ral du FLN, parti membre de �l�alliance pr�sidentielle� qui criera toute sa col�re �si ces gens-l� veulent faire de la politique, ils n�ont qu�� se constituer en parti politique, si c�est une association, qu�on nous le disent mais �a ne peut plus continuer comme �a� ! Belkhadem, contrairement � Ouyahia, pr�cisera par ailleurs qu�au �FLN, on pr�f�re avoir affaire � des partis politiques, pas � des individus�. En fait, Belkhadem ne fait l� que d�noncer ce que certains qualifient d�alliance �lectorale �RND-gouvernement- groupe d�Abrika�.