La Ligue des droits de l�homme que pr�side Ali Yahia Abdennour s�inscrit � contrecourant de la d�marche pr�n�e par le pr�sident de la R�publique au sujet de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale. Hier, lors d�une conf�rence de presse anim�e au si�ge de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour, entour� des autres animateurs de son organisation dont Hocine Zehouane, Noureddine Beni Sa�d et Kamel Daoud, a largement comment� l�actualit� politique nationale, � savoir la campagne sur la r�conciliation nationale, comme il a annonc� la tenue, les 22 et 23 du mois en cours, du congr�s de la LADDH. Mais il n�en demeure que cette question de charte pour la paix a �t� au centre des interventions des animateurs de cette conf�rence de presse. D�embl�e, Ali Yahia Abdennour a tenu � mettre en �vidence �qu�il y a probl�matique dans la d�marche�. Selon lui, �il est imp�ratif de s�parer les concepts amnistie et paix�. Plus explicite, il dira aux journalistes que �l�amnistie ne peut �tre que la suite logique de la paix. Or, chez nous, le pr�sident veut d�abord amnistier avant d�instaurer la paix. C�est une d�marche incoh�rente qui n�aboutira pas aux r�sultats tant attendus par les Alg�riens. Les droits, tous les droits sont indissociables. Il est inconcevable qu�on puisse donner la priorit� � la paix au d�triment des droits de l�homme �. En rentrant de plain-pied dans le sujet, le pr�sident de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme s�interroge : �Sur quelle logique se base-t-on pour dire que cette charte est celle qui r�glera tous les probl�mes?� �C�est faux�, mart�le Ali Yahia Abdennour �Le pl�biscite ne r�gle rien, bien au contraire, au 30 du mois de septembre, il y aura toujours des assassinats, des gens aux maquis et de la corruption. Le pl�biscite donnera plus de pouvoir au pr�sident de la R�publique.� Le relayant, Hocine Zehouane dira �qu�� travers cette campagne, ce matraquage m�diatique o� le d�bat contradictoire n�existe pas, on demande aux gens de d�poser les armes ; autrement dit, on nous propose une solution s�curitaire. Or, nous avons connu quatre fois ce genre de solution, mais la situation est rest�e la m�me. Il y a toujours des morts et des gens qui montent au maquis. Des jeunes qui ne sont pas connus des services de s�curit�. Depuis janvier 2000, soit depuis la loi sur la concorde civile, il y a eu 7400 morts�. �Le pouvoir consid�re que le peuple est mineur. Or, nous consid�rons que quelle que soit la solution, celle-ci doit impliquer tout le peuple qui participera � l�instauration de la paix. Il ne faut pas individualiser l�initiative. Lorsqu�on veut la paix, il faut impliquer tout le monde � travers une conf�rence nationale o� les avis contraires doivent s�exprimer. Il faut r�unir les conditions de faire la paix, � savoir la lev�e de l��tat d�urgence, la libert� d�expression, le respect des droits de l�homme, etc. Et puis, la charte est une solution par rapport � quoi ? Il faut, d�abord, la paix. Il faut consolider le sentiment de la justice. La r�conciliation nationale est un long processus. Or, la d�marche initi�e vise � donner beaucoup plus de pouvoir au pr�sident de la R�publique qu�� instaurer la paix. La r�conciliation voudrait �galement dire que le pouvoir doit se r�former et que les maquis ne recrutent plus et pour que tout cela puisse se r�aliser, il faut impliquer m�me ceux qui ont des avis contraires. Les victimes du terrorisme, les familles des disparus, les partis politiques, les mouvements associatifs, etc.�, a d�clar� le pr�sident de la LADDH. Ali Yahia Abdennour a saisi cette opportunit� pour lancer � l�adresse des journalistes que le pr�sident Bouteflika avait fait partie au lendemain des �v�nements d�octobre 88 des 18 personnalit�s politiques qui ont sign� une d�claration qui contredit aujourd�hui sa d�marche. Dans cette d�claration, Bouteflika et consorts ont indiqu� qu�ils s��l�vent avec indignation �contre la torture pratiqu�e pendant et apr�s les journ�es sanglantes qui ont endeuill� le pays. Nous qui avons connu les affres de la reconqu�te coloniale, nous ne saurons admettre que des proc�d�s aussi d�gradants soient utilis�s contre nos enfants. Aussi, nous exigeons l��radication totale de la torture dans notre pays et le ch�timent exemplaire de ses auteurs�. Or, aujourd�hui �Bouteflika change de position. Il refuse la justice en admettant l�impunit�. Le conf�rencier dira : �On n�attaque pas l�ANP mais ceux qui n�ont pas respect� la loi. En termes de droits de l�homme, nous disons qu�il n�y aura de pardon que s�il y a justice.� Le secr�taire g�n�ral du RND, Ahmed Ouyahia, a �t�, par ailleurs, s�v�rement critiqu� par le pr�sident de la LADDH qui le qualifie �de militaire habill� en civil, d�un fonctionnaire z�l� et d�un adolescent politique�. Ces attaques de Ali Yahia Abdennour � l�encontre d�Ouyahia font suite aux �propos tenus par ce dernier lors d�un meeting anim� et lors duquel il affirmait que les initiateurs de Sant�Egidio ont vendu l�Alg�rie�. Abder Bettache