Rapport�e dans son �dition d'hier par notre confr�re Sawt El Ahrar et confirm�e par d'autres sources, la teneur de la rencontre jeudi entre le ministre d'�tat, Abdelaziz Belkhadem, et des membres de l'instance ex�cutive du Fis dissous, r�sidant en Europe, laisse les observateurs perplexes. En fait, le dossier de l'ex-FIS est-il r�ellement clos ou fait-il l'objet d'une n�gociation pour sa r�ouverture? Ch�rif Bennaceur Alger (Le Soir) - Selon notre confr�re, Abdelaziz Belkhadem, repr�sentant personnel du chef de l'Etat, a rencontr� jeudi dernier des membres de l'instance ex�cutive du FIS dissous qui r�sident en Europe. Une rencontre tenue en marge d'un meeting d'explication et de sensibilisation, anim� par le secr�taire g�n�ral du FLN avec la communaut� alg�rienne �tablie en Grande- Bretagne et en Europe, dans le cadre de la campagne pour le r�f�rendum du 29 septembre sur le projet de charte pour la paix et la r�conciliation. Une rencontre que Abdelaziz Belkhadem a confirm�e � notre confr�re et qu'il a qualifi�e de "r�ussie" et d' "occasion d'ouvrir le d�bat sur les dispositions de la charte". Cela m�me si Abdelaziz Belkhadem ayant refus� de d�voiler l'identit� des militants de l'ex-FIS, car estimant l'information "confidentielle", le quotidien arabophone a, citant des sources "tr�s au fait", r�v�l� que plusieurs contacts avaient eu lieu ces derniers jours entre des membres de cette instance qui r�sident dans des capitales europ�ennes et que plusieurs d'entre eux se sont d�plac�s � Londres pour y rencontrer le repr�sentant du chef de l'Etat. A ce propos, le quotidien cite Abdelkrim Ould-Adda, Mourad Dhina, Kherbane Qamareddine, Rabah Kebir, Dja�far El Houari et Abdallah Anas. Des militants de l'ex-FIS qui auraient affirm� � Abdelaziz Belkhadem leur soutien � l'initiative pr�sidentielle et leur disponibilit� � agir dans le sens de la r�ussite de cette d�marche. Ainsi, il est question, selon Sawt El Ahrar, d'un communiqu� officiel que cette instance s'appr�te � diffuser dans les prochains jours et o� elle compte appuyer l'initiative pr�sidentielle. En fait, il s'av�re que le repr�sentant personnel du chef de l'Etat a rencontr�, jeudi dernier, et � sa demande, dans la r�sidence londonnienne d'un riche homme d'affaires alg�rien, des membres de l'instance ex�cutive du parti dissous. Une rencontre pr�par�e dans la pr�cipitation et � laquelle Abdelkrim Ould-Adda, porte-parole du FIS depuis 1993 et qui r�side � Bruxelles, Kherbane Qamareddine dont le lieu actuel de r�sidence est inconnu, et Rabah Kebir, vivant en Allemagne, n'�taient pas pr�sents. En outre, d'autres islamistes alg�riens expatri�s et non apparent�s au FIS dissous, auraient aussi particip�, en tant que m�diateurs, � cette rencontre. De fait, cette rencontre aurait contribu� � "d�blayer le terrain" en vue d'autres rencontres ult�rieures de ce genre, le principe en �tant retenu selon des milieux proches de Kherbane Qamareddine. Ce faisant, ces contacts s'inscrivent-ils dans le cadre d'une n�gociation entre le pouvoir et les cadres de cette instance, en vue d'une r�habilitation sous une forme ou une autre du parti dissous? Un parti dont le dossier a �t� d�clar� "clos" � maintes reprises, et m�me par la voix du pr�sident de la R�publique dont le repr�sentant personnel ne manque pourtant pas de se pr�valoir et d'en refl�ter l'opinion. Cela m�me si Abdelaziz Belkhadem a d�clar� � notre confr�re avoir r�pondu de mani�re claire et pr�cise sur la question du retour au sol natal souhait� par la plupart des membres de cette instance et qui r�sident en Europe. Ainsi, Belkhadem a estim�, "quant � ceux qui r�pondent aux conditions d'amnistie pr�vues par le projet de charte, qu'il n'y a aucun motif les emp�chant de r�gulariser leur situation juridique et de rejoindre leurs siens, apr�s l'aval populaire de la charte, � la condition qu'ils n'enfreignent pas les lois de la R�publique". Or, l'entame d'une s�rie de rencontres entre des officiels et l'instance ex�cutive n'a de signification que dans le cadre d'une n�gociation en cours sur la r�ouverture du dossier de l'ex- FIS, pourtant r�fut�e par le chef de l'Etat qui a r�cemment, � plusieurs reprises, �cart� de "revenir � la situation d'avant 1990, ce qui signifie la fin de l'Alg�rie". Cela m�me si Abdelaziz Bouteflika qui, � ce propos, �voquait l'impossibilit� d'une amnistie g�n�rale, n'avait pas manqu� d'affirmer, sans toutefois citer nomm�ment les politiques de l'ex-FIS, que "ceux qui sont � l'�tranger pour des id�es politiques et n'ont pas commis de violences, s'ils veulent rentrer, je serais heureux si les Alg�riens les accueillaient avec du lait et des dattes. M�me si je sais que mes propos ne plaisent pas". Or, de tels propos peuvent supposer une onction pr�sidentielle � la r�ouverture de ce dossier, dans le cadre d'une n�gociation sur la r�habilitation non celle du parti dissous en tant que titre ou structure partisane mais celle de ses militants expatri�s et non impliqu�s dans des actes de terrorisme. Cela m�me si Abdelaziz Belkhadem a indiqu�, dans les colonnes suscit�es, que "les gens que les mesures d'amnistie, pr�vue dans la charte, excluent car impliqu�s dans des actes terroristes, seront pr�sent�s � la justice. Ils peuvent n�anmoins b�n�ficier, comme tous les autres d�tenus, de mesures d'amnistie ult�rieurement". Serait-ce un indice d'une volont� de compromis avec cette instance de la part d'un pouvoir soucieux de la r�ussite de son initiative de paix, au demeurant impr�gn�e de bons sentiments mais aux contours v�ritablement impr�cis et controvers�s? Les jours prochains renseigneront sur le sort d�finitif de ce dossier que d'aucuns avaient cru d�finitivement ferm�.