Dans son rapport sur le d�veloppement dans le monde 2006, intitul� �L��quit� : �l�ment essentiel pour permettre � la croissance �conomique de faire reculer la pauvret�, la Banque mondiale estime que �l�emprise des �lites sur les institutions est contraire � l��quit�. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - L��quit� que la Banque mondiale d�finit en tant qu� ��galit� des chances pour l�ensemble des individus et partie int�grante des strat�gies de lutte contre la pauvret� si elles veulent aboutir, quel que soit le pays en d�veloppement consid�r�. En fait, l�objectif, selon les auteurs du rapport, �n�est pas une �galit� de revenus mais plut�t un meilleur acc�s pour les pauvres aux soins de sant�, � l��ducation, aux emplois, aux capitaux et aux droits fonciers�. Une dimension cruciale de l��quit� �est qu�elle signifie �galement qu�il soit mis fin aux pr�jug�s et � la discrimination, et que l�acc�s aux syst�mes de justice et � l�infrastructure soit am�lior�. Selon l�argumentaire du rapport, l��quit� est �non seulement comme une fin en soi mais en tant qu��l�ment qui favorise souvent des investissements accrus et plus productifs, ce qui entra�ne une croissance plus soutenue�. Ce faisant, le rapport �voque des situations dans lesquelles �de fortes in�galit�s au plan �conomique et politique ont pour corollaire des structures �conomiques et des dispositifs sociaux qui favorisent syst�matiquement les int�r�ts de ceux qui ont plus d�influence et compromettent le potentiel de croissance et de r�duction de la pauvret�. Ainsi, le rapport consid�re que �des institutions in�quitables imposent des co�ts �conomiques. Elles tendent � prot�ger les int�r�ts des personnes ais�es et influentes au plan politique, souvent au d�triment du plus grand nombre�. Il s�ensuit �une soci�t� moins efficace dans son ensemble. Si les groupes interm�diaires ne sont pas en mesure d�exploiter leurs talents, la soci�t� perd des possibilit�s d�innovation et d�investissement�. De m�me, selon le rapport, �des trappes � in�galit� apparaissent lorsque les in�galit�s entre individus et groupes d�individus se perp�tuent au fil du temps, d�une g�n�ration � l�autre et au niveau d�une m�me g�n�ration�. Ces situations s�accompagnent de �forts taux de mortalit� infantile et de faibles taux de r�ussite scolaire, d�un ch�mage important et de faibles niveaux de revenus qui se reproduisent au fil des g�n�rations. Les opportunit�s plus ou moins grandes se transmettent ainsi de p�re en fils et de m�re en fille, un cycle perp�tuel qui incite moins les individus � investir et innover et qui affaiblit le processus de d�veloppement�. Selon le rapport, le cycle se perp�tue sous l�effet conjugu� de facteurs �conomiques, politiques et socioculturels, tels que les comportements et pratiques discriminatoires li�s aux consid�rations de race, d�origine ethnique, de sexe et de classe sociale. Insistant �pour un surcro�t de contr�le sur les abus de pouvoir �conomique et politique des groupes dominants�, les pauvres et les exclus � parmi lesquels figurent souvent les femmes dans leur ensemble � peuvent, selon le rapport, �forger des alliances avec les classes moyennes � l�appui de strat�gies destin�es � op�rer un changement au profit d�une plus grande �quit�. De telles strat�gies permettraient, selon la Banque mondiale, de �contrer la domination de certaines oligarchies et d�uniformiser les r�gles du jeu sur le terrain politique, sans avoir recours aux types de politiques populistes non viables qui ont �chou� dans le pass�.