Au lendemain du scrutin de ce jeudi 24 novembre, � l�issue duquel les citoyens ont opt� pour une plus large pluralit� politique, les observateurs de la sc�ne politique kabyle se demandent, � juste titre d�ailleurs, qui pr�sidera aux destin�es des communes qui ont donn� des majorit�s relatives aux principaux partis en pr�sence et au devenir de celles o� ils ont obtenu le m�me nombre de si�ges et par voie de cons�quence, quel type de gestion des collectivit�s locales pr�vaudra dans une cohabitation qui s�annonce difficile ? 48 h apr�s le verdict populaire, les tractations n�ont pas s�rieusement commenc� m�me entre les familles politiques voisines, � l�exemple du FFS et du RCD, pas davantage dans le camp du FLN et du RND. Chaque parti proc�de � un examen approfondi de la nouvelle carte �lectorale dessin�e par le tiers votant du corps �lectoral inscrit et les diff�rentes combinaisons d�alliances viables. Au FLN, la direction nationale s�est r�unie ce samedi pour arr�ter les orientations � donner aux mouhafadha, concern�es, celle de Tizi- Ouzou se r�unira � son tour aujourd�hui afin d�adapter lesdites orientations aux r�alit�s du terrain, d�apr�s Sa�d Lakhdari, membre de la mouhafadha, pr�cisant toutefois qu�en mati�re d�alliance son parti ne tiendra pas compte de l�amiti� ou de l�adversit� des vis-�-vis mais uniquement de l�int�r�t g�n�ral. Rappelons que le parti de Belkhadem est arriv� en t�te dans 5 communes, il est en ballottage dans 4 autres. Au RND, en t�te dans 3 communes et en ballottage dans une seule, on affirme �tre d�j� sollicit� par le FLN et le FFS auxquels il n�a pas encore r�pondu dans l�attente des instructions de la direction nationale d�apr�s le responsable de la wilaya, M. Mokadem en l�occurrence. Le FFS n�a encore rien d�cid�, il est en train d��tudier les possibilit�s de cohabitation, notamment dans les 20 communes o� il est sorti majoritaire et dans 7 autres en ballottage favorable sans exclure d�autres communes o� il peut peser sur la d�cision. En tout �tat de cause, les alliances se feront au cas par cas, affirme le f�d�ral du parti d�A�t Ahmed. Les tractations officieuses seraient d�j� engag�es vers le RCD qui a obtenu la majorit� simple dans 17 communes et se trouve en ballottage favorable dans deux autres. M. Boudiaf du bureau r�gional se refuse au marchandage de Souk-El-Fellah. C�est la direction nationale qui d�finira les orientations g�n�rales dont la mise en �uvre se fera par le bureau r�gional en fonction des r�alit�s locales, souligne, en substance, le repr�sentant du parti du docteur Sadi. A la lumi�re de ces d�clarations, il semble que les partis qui p�sent par leur poids �lectoral du dernier scrutin mesurent la complexit� de la situation et les enjeux des alliances qui pourraient �tre contract�es avec leurs voisins de droite ou de gauche. Dans beaucoup de cas, l� o� ni la combinaison FFS/RCD ni celle des partis de l�alliance pr�sidentielle ne peuvent atteindre la majorit� absolue, les ind�pendants seront les ma�tres du jeu. Sachant qu�ils sont, dans la plupart des cas, des transfuges de l�un ou de l�autre camp, la question qui se posera alors sera de savoir quel sera leur choix. En tout �tat de cause, les partis ont int�r�t � d�passer leur sectarisme habituel les uns envers les autres pour se hisser au niveau des pr�occupations majeures des citoyens. Le message � d�coder du verdict �lectoral est le rejet de toute esp�ce de monopole et de prise en otage des communes, le refus du cafouillage qui a marqu�, dans beaucoup de cas, les gestions �coul�es, plus de consid�ration vis-�-vis des probl�mes quotidiens, une grande probit� et transparence dans la gestion des affaires de la collectivit�, des liens �troits et suivis des �lus avec la population, une gestion citoyenne de proximit� pour tout dire. Rien ne doit �tre d�finitivement acquis ou perdu par les partis en lice, tout d�pendra de leur travail au profit de la population durant les 20 mois restant � l�actuel mandat, tout d�pendra aussi de leur capacit� � conduire les alliances qu�ils r�aliseront � bon port et avec un bon bilan. C�est comme �a que les �lus qui viennent de b�n�ficier de la confiance des �lecteurs pourront r�habiliter totalement le politique et le civisme, pr�parer leur victoire aux prochaines �lections locales de 2007 qui constituent un des enjeux essentiels du scrutin de ce jeudi 24 novembre. B. T. AZEFFOUN ET TIMIZAR Surprises Sans nul doute, les �lections du 24 novembre dernier sont un v�ritable barom�tre pour les diff�rentes parties impliqu�es. Si d�embl�e l�abstention dans les communes comme Fr�ha, Aghrib, Timizar et Azeffoun semble prendre le dessus sur toute analyse et qui peut se traduire par un certain �loignement du citoyen du fait politique, il convient de signaler, aussi, un manque de mobilisation et de sensibilisation des parties prenantes du scrutin. Par contre, il faut saluer la r�habilitation du fait politique et la r�appropriation d�une gestion citoyenne de la cit�. Aghrib et Fr�ha, deux communes traditionnellement acquises au RCD n�ont pas d�rog� � la r�gle. Elles ont consacr� celui-ci par une majorit� absolue. Il n�en demeure pas moins qu�au-del� du fait qui consiste � voter, habituellement, RCD, les listes confectionn�es � l�occasion ont grandement jou� dans la conservation de cet acquis. Aziz Mohamed, t�te de liste, du parti de Sa�d Sadi � Fr�ha, est connu pour son activit� citoyenne dans la localit�. L�on se rappelle sa participation � la cr�ation de l�actuel CAF ou son adh�sion effective dans les diff�rents comit�s de son village. En plus de ces faits, son staff s�est bas� sur une campagne r�elle autour de l�ins�curit� et de l�anarchie galopante que vit le chef-lieu de la commune. Aghrib o� le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie semble carr�ment occulter la donne pr��tablie, selon laquelle cette commune avait, de tout temps, sa couleur politique. Ses militants se sont mobilis�s, � leur t�te M. Yerm�che Rabah, militant du MCB, en privil�giant une politique de proximit�, allant m�me pr�coniser l�adh�sion de comit�s de villages � faire aboutir certains projets dont la commune n�est nullement en mesure de faire. En outre, ils ont innov� par un concept d�interchangeabilit�, une entraide intercommunale. A la fin du scrutin, M. Yerm�che Rabah en tant que futur pr�sident de l�APC ne manquera pas de saluer ses adversaires politiques tout en rappelant qu�ils sont ses partenaires dans la gestion de la future assembl�e. La surprise est venue de la commune d�Azeffoun et celle de Timizar, m�me si pour la premi�re cit�e, selon les observateurs locaux, les pr�mices d�un tel r�sultat �taient pr�visibles bien avant le 24. En effet, le parti de Sa�d Sadi s�est adjug� quatre si�ges sur les neuf existants. Une majorit� relative qui lui a permis de d�tr�ner le FFS, habituellement, consacr� lors des �lections pass�es. Est-ce un vote sanction ? Non, affirment les citoyens rencontr�s, la composante de la liste RCD avait fait la diff�rence. Une juste r�compense pour ce dernier qui avait propos� une v�ritable alternative pour une population, certes, avide du changement. A Timizar, par contre, le sort du RCD s�est jou� sur 200 voix qui, en fin de compte, ont permis le pl�biscite du parti d�A�t Ahmed, mettant fin � une domination �RCDiste�. Selon les candidats du parti vaincu, la responsabilit� incombe beaucoup plus � leurs militants qui n�ont pas su mobiliser les citoyens. Les �lections partielles pass�es nous ont fait d�couvrir une campagne dignement men�e. Les participants sont unanimes � le reconna�tre, mais ils d�plorent la mani�re dont les bulletins �lectoraux ont �t� �tablis et qui ne facilitent gu�re l�accomplissement du devoir �lectoral d�une frange de population illettr�e. B. Ferhati AIN-ZAOUIA Le f�d�ral de Tizi-Ouzou du FFS battu chez lui par le FLN S�il y a des d�faites qui, plus que d�autres, font mal, celle conc�d�e par le FFS � A�n-Zaou�a en est assur�ment une. Dans cette commune, le parti d�A�t Ahmed a mis� gros et a perdu. Ce ne sera pourtant pas faute d�avoir essay� puisque la liste de candidature � l�APC �tait conduite par M. Rabah Brahimi qui n�est autre que le premier secr�taire de la f�d�ration de Tizi-Ouzou du FFS. Ajoutez � cela le fait que Rabah A�ssat, le P/APW sortant et qui est appel� � succ�der � lui-m�me, soit issu de cette commune o� il a assur� un mandat de maire. Fatal aura �t� cependant le verdict des urnes qui a donn� une majorit� de cinq si�ges au FLN contre quatre pour le FFS. Sur les raisons de cet �chec qui rev�t une signification toute particuli�re, des militants du plus vieux parti de l�opposition nous ont avou� que le FFS a pay� cash les retomb�es d�un vote-sanction de la population. De plus, avancent certains observateurs, le FFS n�a pas b�n�fici� des voix des militants et sympathisants du RCD, parti absent de la course � l�APC de A�n-Zaou�a malgr� son importante implantation dans la localit�. Ces derniers auraient tr�s mal pris les insultes prof�r�es, particuli�rement par Karim Tabou, porte-parole du FFS, en guise de r�ponse � l�offre de rapprochement entre les bases des deux partis faite par Sa�d Sadi. Tout heureux de ce r�sultat, le FLN a bruyamment f�t� sa victoire qu�il doit, selon M. Ali Amrani, t�te de liste et par cons�quent futur pr�sident de l�APC de A�n-Zaouia, �� la mauvaise gestion des affaires de la commune par le FFS� . Notre interlocuteur a ajout� : �Nous remercions les �lecteurs pour la confiance qu�ils ont plac�e en nous et nous leur promettons de mettre � ex�cution notre programme �lectoral et ce, avec la collaboration de tous les citoyens. Nous passerons � l�action d�s notre installation pour r�pondre aux besoins de la population.� A. A. Y. AIT-TOUDERT ET OUACIFS Le FFS s�impose Comme nous l�avions mentionn� il y a quelque temps dans ces m�mes colonnes, le plus vieux parti d�opposition n�a pas �prouv� la moindre difficult� pour sortir largement vainqueur au niveau de la commune voisine d�A�t-Toudert. Le FFS n�avait comme unique antagoniste qu�une liste du FLN dont les efforts consentis le long de la campagne �lectorale se sont av�r�s totalement vains puisqu�il ne s�est vu adjuger que deux si�ges � la faveur de son unique performance, un maigre exc�dent de seulement 52 voix, r�alis�e au niveau du centre d�Agouni-Fourrou, grand village dont sont issus six des onze candidats du parti. Pour les cinq autres centres de vote, le parti d�A�t Ahmed a tout simplement �t� un v�ritable rouleau compresseur avec vraiment des miettes conc�d�es � son concurrent. Ce qui lui a valu les cinq si�ges restants lui permettant de g�rer pour la premi�re fois et � sa guise les affaires municipales. A contrario, la victoire du FFS a �t� beaucoup plus laborieuse � l��chelle de la commune m�re de Ouacifs quand bien m�me le parti s�en est sorti au bout avec cinq si�ges sur les neuf � pourvoir. Il s�en est, en effet, fallu de peu pour que la liste ind�pendante, pilot�e par un ex-maire, laur�ate de trois autres si�ges alors que le dernier est all� au t�te de liste FLN, lui chipe son cinqui�me si�ge dont le FFS n�a eu le b�n�fice que par la gr�ce du fameux plus fort reste, il ne manquait � la liste ind�pendante que dix voix pour se l�adjuger. Il reste que la mission de la nouvelle �quipe est extr�mement d�licate au vu de la scabreuse situation de la commune, de surcro�t chef-lieu de da�ra en proie � une anarchie sans nom, dans laquelle notamment leurs pr�d�cesseurs du parti l�ont plong�e. A plus forte raison qu�il s�agit d�un mini-mandat que d�aucuns assimilent � un sursis accord� au plus vieux parti d�opposition � moins que celui-ci n�ait saisi le message de la population dont le tr�s fort taux d�abstention est r�v�lateur entre autres, de sa d�sapprobation des gestions ant�rieures. T. K. ATH-YENNI Le FFS en ma�tre des lieux Similaire situation � la commune voisine d�Ath-Yenni o� le semblant d�opposition que certains, ex-militants du parti d�A�t Ahmed se r�clamant d�sormais du RND, n�a finalement dur� que le temps de la campagne �lectorale ayant pr�c�d� le scrutin du week-end dernier. Le FFS, sous la houlette du maire sortant Tab�che, a, une fois de plus, confirm� sa mainmise sur cette municipalit� qu�il g�re sans discontinuit� depuis 1997 en s�adjugeant la quasi-totalit� des si�ges de l�assembl�e locale avec la bagatelle de six si�ges acquis, laissant le septi�me et dernier � l�ex-maire Koumad qui a postul� sous les couleurs du RND alors que le FLN a �t� le grand perdant pour n�avoir pu s�offrir ne serait-ce qu�un si�ge comme son coll�gue de la coalition gouvernementale. T. K. YATTAFENE Le FLN et le RND se distinguent Tout autre sc�nario � l��chelle de la troisi�me commune de la da�ra d�Ath-Yenni, Yattaf�ne en l�occurrence, o� l�on semble �tre attentif � des chants de sir�ne autres que ceux habituels. Les traditionnels ma�tres des lieux, le RCD et le FFS, ont d�sormais, � l�occasion de ce scrutin, de nouveaux et s�rieux concurrents, les fr�res jumeaux FLN/RND. Ces deux partis se sont adjug� deux si�ges chacun alors que les trois restants sont revenus aux partis d�A�t Ahmed et de Sa�d Sadi, deux et un respectivement. Il est fort � parier que le RCD et le FFS joueront le r�le d�opposition du fait que les deux partis de la coalition gouvernementale, forts de leur majorit� simple, g�reront � leur guise les affaires de cette municipalit� � la fois enclav�e et d�sh�rit�e. T. K. IBOUDRARENE Le rouleau compresseur RCD Le scrutin de jeudi dernier a �t� une simple formalit� pour le RCD au niveau de la commune d�Iboudrar�ne, dans la da�ra d�Ath-Yenni. Le parti de Sa�d Sadi, dont la liste locale men�e par l�ex-administrateur Kaci-A�ssa et comprenant notamment un membre de la direction nationale du parti, Noureddine A�t-Hamouda et deux industriels dont Ouahab A�t Menguellat, n�a laiss� aucune chance � ses deux concurrents, le FFS et le FLN en l�occurrence, qui ont d� se contenter de se d�partager les deux si�ges restants apr�s s��tre adjug� largement plus que la majorit� de l�assembl�e, cinq si�ges. Tafat K. AIT BOUMEHDI L�ex-maire RCD haut la main Le scrutin local de jeudi dernier n�a pas �t� pour chambouler les pr�visions des observateurs de la sc�ne politique locale. En effet, l�ex-maire sous la chapelle RCD, qui pilote cette fois-ci une liste ind�pendante faute de pr�sence du parti, a r�ussi � damer le pion � trois de ses concurrents, le FLN, le RND et le FFS, prouvant une fois de plus le statut de bastion de la commune du parti de Sa�d Sadi, quand bien m�me de fa�on indirecte pour la seconde fois apr�s le scrutin d�octobre 1997. Mustapha Kacha, puisque c�est de lui qu�il s�agit, s�est all�grement adjug� trois si�ges avec la bagatelle de 895 voix, devan�ant de pas moins de 350 voix le FFS qui a obtenu deux si�ges alors que les deux partis de la coalition gouvernementale le FLN et le RND, se sont d�partag� les deux si�ges restants � la faveur des 220 et 297 voix qu�ils ont respectivement r�colt�es. Il faut relever que le FLN n�a eu son strapontin que gr�ce au plus fort reste, il en a �t� de m�me concernant le parti d�A�t Ahmed pour ce qui est de son second si�ge.