Pour imager au mieux l'attitude tr�s ostentatoire des fanfarons, les Constantinois �voquent ipso facto la fameuse statue de Constantin �rig�e face � la gare ferroviaire. Ils vous diront d'embl�e "�il n'arr�te pas de brandir son glaive, mais pour ne jamais l'abattre�". C'est sans nul doute un raccourci quelque peu ben�t, mais il ne peut mieux refl�ter l'hom�rique et tout autant la ridicule bataille engag�e par interposition de m�dias, les professionnels des coulisses, provocateurs, sp�cialistes de la surench�re. En somme, la faune habituelle du monde du football ��l'alg�rienne et dont toute une Alg�rie cr�dule � souhait attendait une issue fatale pour l'un ou l'autre des protagonistes, mais avec ce sentiment que ce n'�tait pas le m�chant qui allait gagner et dans ce conte de "faits", le bon �tait sans conteste pour les gogos de nos compatriotes�Guidoum. Et comme dans tous les feuilletons � l'eau de rose, l'affaire MJS/FAF et la FIFA (qui ne s'est pas encore d�cid�e pour qui elle jouera les Chim�ne), s'est termin�e par un in�vitable happy end comme le plus soporifique des films �gyptiens. L'avenir d�terminera si MJS et FAF (en attendant toujours que la FIFA se d�cide) se mari�rent et eurent beaucoup d'enfants�turbulents, est-il besoin de le souligner parce que c'est g�n�tique et l'histoire �tant un �ternel recommencement, la vie au sein du microcosme sportif est comme un �lectrocardiogramme, il y a des hauts, des bas, des hauts, des bas� et la mauvaise qualit� du football national, la d�liquescence de ses organes de gestion, l'immoralit� ambiante, le profil douteux de tous les acteurs impliqu�s de l'�quipe de quartier � celle enr�l�e dans un championnat officiel, sont autant d'�l�ments essentiels entretenant le maintien en vie du sport roi�f�lon. Par cons�quent, seuls les nigauds auraient cru � un remake des "Horaces et Curiaces" (*) et ainsi apr�s avoir tenu en haleine tout le peuple alg�rien, que le linge sale soit lav� en live et en public�un public par extension mondial, que les sportifs ont longtemps, en ce qui les concerne retenu leur souffle pour ne pas perturber les duellistes jusqu'� ce que l'Alg�rie se retrouve avec plus d'apn�istes qu'il n'en faut, Guidoum et Raouraoua d�cident, chacun � sa mani�re de laisser tomber au nom de l'int�r�t sup�rieur du pays. Rien que �a et tout �a pour �a, sommes-nous oblig�s de dire ! Hourra ! vive nous. Encore une "khardja" � l'alg�rienne. Virgile, Sophocle et Corneille peuvent aller se rhabiller car question trag�die, ils doivent refaire un tour de piste. Sublime co�ncidence, quelques jours avant le bras de fer MJS/FIFA, la cha�ne franco-allemande Arte fournissait � travers un excellent sujet, le dessous des cartes tel que con�u et jou� par la n�buleuse F�d�ration internationale de football. Bien entendu, il rel�verait de la plus grande pr�tention ou encore du r�ve le plus fou de croire que cette t�l�vision europ�enne ait programm� ce documentaire pour venir au secours du football alg�rien. Il n'emp�che toutefois que le fonctionnement de "l'honorable" institution, tel que d�crypt� par une excellente investigation des journalistes auteurs du documentaire, a apport� �norm�ment d'eau au moulin du ministre, du moins avant qu'il ne fasse "amiami" avec le pr�sident de la FAF, d�nudant judicieusement de son clinquant vernis, preuves mat�rielles � l'appui, l'institution internationale pour la ramener � sa plus simple expression, celle d'une �sot�rique loge ma�onnique, d�boulonnant dans la foul�e de leur pi�destal bien des moralistes et � commencer par ce qui est consid�r� comme leur immacul�e conception, Sepp Blatter en personne. Et si la Suisse lave blanc, le pr�sident de la FIFA devra obligatoirement refaire ses ablutions pour confirmer un statut galvaud� de Monsieur Propre. Dans cette affaire, Guidoum avait donn� la nette impression d'avoir �t� l�ch� et l�ch�, vivant quelque part seul, la solitude du gardien de but au moment du penalty. L�ch� comme peut l'�tre un fauve, parce que sa sortie ne peut pas �tre anodine ou encore du seul fait d'un commis de l'Etat aussi pugnace serait-il dans ses convictions. L'ancien ministre de la Sant� est connu pour "sa" supr�me d�licatesse, celle d'un �l�phant dans un magasin de porcelaine. Et il peut �galement �tre l�ch� (et c'est ce qui est arriv�), mais cette fois-ci, sauf le respect qui lui est d�, comme un malpropre par ceux-l� m�mes qui l'ont programm�, si le bras de fer tournait ou a seulement le moindre risque de tourner en d�faveur de l'Alg�rie. Et m�me si certains de nos confr�res l'ont jou� inquiets pour l'avenir du football national parce que lesdites dispositions internationales pourraient effectivement faire basculer le rapport de force en faveur de Blatter, il n'en est pas moins demeur� qu'ils ont adopt� de bout en bout une attitude de planqu�s rebondissant avec une extraordinaire vivacit� � l'issue du bras de fer pour louer "la voie de la sagesse, le retour � la raison" et tutti quanti, tout comme les "hommes" du microcosme sportif tous niveaux et disciplines confondus, attentifs � un combat in�gal et plus encore � la chute d'un homme, trop press� sans doute de donner un bon coup de pied dans la termiti�re et mettre, vaille que vaille, fin � l'incurie. Heureusement, l'opinion publique n'est pas dupe du fait que d'un club de la division Une au plus petit du pays profond, pr�sident et gardien du stade en passant par les occasionnels guichetiers, poin�onneurs de billet, chaque jour de match est jour b�ni pour tout ce beau monde. Un club de division Deux que nous ne citerons pas a enregistr�, il y a quelques semaines, environ 8000 entr�es lors d'un match, le billet est vendu uniform�ment � 100 DA, la recette de la journ�e a �t� de 280 000 DA. Il suffit alors de faire les comptes pour comprendre combien la monnaie est�volatile dans les m�andres de la plan�te foot. Quant au revirement de Guidoum, dont la cote de popularit� a grimp� � faire exploser les statistiques au moment de la gu�guerre avec la f�d�ration, serait-il finalement de nature politique ? C'est une hypoth�se qui se vaut, dans la mesure o� des l�zardes auraient commenc� � appara�tre au sein m�me du Rassemblement d�mocratique national (RNC) � cause des turbulences n�es du contentieux MJS/FAF et par extension FIFA. Selon une personnalit� tr�s introduite aupr�s des trois organes concern�s, "Guidoum (RND) en tant qu'ex�cuteur d'une d�cision d'un gouvernement pilot� par Ouyahia (RND) aurait fourni l'opportunit� aux animateurs, au demeurant tr�s influents d'un mouvement contestataire au sein m�me du parti de d�border par l'aile le chef du gouvernement et tout autant secr�taire g�n�ral de la formation politique concern�e. Ce mouvement serait m�me majoritaire et expliquerait ce "Machines ! Arri�re toute" dans lequel se sont investis autant repr�sentants du gouvernement que parlementaires. C'est dire alors la "formidable" puissance de la n�buleuse arm�e occulte des gens du jeu � onze comme dirait l'autre. "Il n'y pas ni vainqueurs ni vaincus dans cette affaire", affirment dans un �lan consensuel autant hypocrite qu'insidieux les va-t-en-guerre impliqu�s dans cette affaire. Effectivement, il n'y a qu'un lampiste consacr� et �ternellement vaincu : l'opinion publique. Adlane B. * Coluche * Les Horaces et les Curiaces, deux familles de deux cit�s voisines, Rome et Albe, sont unies par des liens �troits : l�un des trois fils de la famille des Horaces (Guidoum) a �pous� Sabine, une Curiace, tandis qu�un des trois fils (Raouraoua) de la famille des Curiaces est fianc� � Camille, une Horace. Pour enrichir ce sch�ma, s�ajoute un rival (Blatter), Val�re, amoureux de Camille. Mais cette harmonie est bient�t rompue : les deux cit�s entrent en guerre et il est d�cid� que le diff�rend sera r�gl� par un combat entre Horaces et Curiaces. Horace l�emporte. Accabl� de reproches par sa s�ur Camille, qui se livre � de violentes impr�cations contre Rome, il la tue. Jug�, il est finalement acquitt�, apr�s un vibrant plaidoyer de son p�re et malgr� le r�quisitoire de Val�re.