C�est bel et bien pour un �crit qu�un journaliste est en prison depuis dimanche dernier. Le correspondant du journal El Khabar a fait l�objet, le 29 septembre dernier, par le tribunal de Na�ma d�une condamnation par d�faut d�un mois de prison ferme assorti d�un mandat de d�p�t. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - L�incarc�ration du correspondant d� El Khabar � El- Bayedh, Bachir Larbi, pour d�lit de presse suscite l�indignation des d�fenseurs des droits de l�homme. Dans un communiqu� rendu public hier, le bureau national de la Ligue alg�rienne de la d�fense des droits de l�homme (LADDH) s�indigne et appelle � la mobilisation de la soci�t� civile pour �faire �chec � la politique r�pressive en mati�re de la libert� de la presse�. L�organisation que pr�sidait Ali Yahia Abdenour et que dirige aujourd�hui Zehouane rel�ve �le caract�re exorbitant d�une telle d�cision de mandat de d�p�t envers un journaliste sur simple plainte pour diffamation�. De son c�t�, Boudjema� Guechir, de la Ligue alg�rienne des droits de l�homme (LADH), soutient que la d�cision d�incarc�rer le journaliste pour un �crit dans lequel il d�nonce des pratiques malsaines est en totale contradiction avec le discours des pouvoirs publics qui �voque la bonne gouvernance et la transparence pour lutter contre la corruption. La LADH, qui s�insurge contre l�emprisonnement du journaliste, saisit cette occasion pour demander, une fois encore, la r�vision du code p�nal et la suppression des poursuites judiciaires des journalistes pour d�lit de presse. Articles de loi que d�nonce dans son communiqu� le Syndicat national des journalistes alg�riens (SNJ). Le SNJ, qui revendique la d�p�nalisation des d�lits de presse, demande la remise en libert� imm�diate et inconditionnelle de notre confr�re. Il en appelle � la mobilisation de la corporation et de la soci�t� pour exiger la lib�ration de Bachir Larbi et de Mohamed Benchicou. Pour le SNJ, l�arrestation et l�incarc�ration du correspondant d� El Khabar d�montrent que �la cabale politico-judiciaire � l�encontre des journalistes et de la presse se poursuit�. Incarc�r� � la prison de A�n-Sefra depuis le 22 du mois en cours, Bachir Larbi a �t� arr�t� chez lui samedi dernier apr�s que les policiers lui ont notifi� un mandat d�arr�t �manant le jour m�me du tribunal de Na�ma en ex�cution de la condamnation par d�faut pour diffamation de cette m�me juridiction. Pour rappel, le journaliste d� El Khabar, qui est en gr�ve de la faim depuis son incarc�ration, a �t� condamn� pour avoir r�v�l� un scandale li� au foncier et � la r�alisation de Dar-Errahma, a-t-on appris aupr�s de sa r�daction centrale. Il a �t� condamn� suite � une plainte d�pos�e par le wali de Na�ma, et ce, bien qu�il ait pr�sent� aux magistrats tous les documents attestant la v�racit� de ses �crits. Le directeur de la r�glementation de cette m�me wilaya, soup�onn� d�avoir divulgu� des informations et transmis des documents, a �t� relev� de ses fonctions et condamn� pour manquement � l�obligation de r�serve. La condamnation et l�incarc�ration du journaliste d� El Khabar rel�vent une fois encore la difficult� pour les correspondants locaux d�exercer leur m�tier, elles d�montrent une fois encore que le journaliste alg�rien n�a d�autre choix que de se taire s�il ne veut pas aller en prison. Et ce n�est certainement pas Mohamed Benchicou, Ghoul Hafnaoui, Abdelhai Belraidouh et la pl�iade de journalistes condamn�s � la prison pour d�lits de presse ou sous le coup de poursuites judiciaires pour le m�me motif qui en disconviendront.