L'emprisonnement de Bachir Laârabi, correspondant d'El Khabar à El-Bayadh, a fait sortir de ses gonds l'ONG internationale Reporters sans Frontières qui a exigé, dans un communiqué rendu public hier, sa “libération immédiate”. “Nous appelons les autorités à faire cesser les pressions sur les professionnels des médias algériens et à libérer Bachir Laârabi au plus vite”, s'est élevé l'organisation de Robert Ménard. “Cette incarcération semble destinée à faire taire les correspondants en province qui payent le prix fort pour leur témoignage sur la corruption de certains responsables et notables locaux”, estime-t-elle encore. Et de voir dans cet emprisonnement une preuve que “les articles du code pénal permettant de condamner les journalistes à des peines d'emprisonnement sont toujours appliqués. Contrairement aux déclarations régulières du Chef du gouvernement (…)”. Elle n'a pas manqué aussi de réitérer son exigence d'“une réforme afin de dépénaliser les délits de presse comme l'a souhaité le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté d'opinion et d'expression”. Pour rappel, Bachir Laârabi a été arrêté chez lui le 21 janvier dernier et mis, le lendemain, sous mandat de dépôt à la prison de Aïn Sefra. Son arrestation fait suite à un jugement par défaut le condamnant à un mois de prison ferme, prononcé à son encontre par le tribunal de Aïn Sefra le 29 septembre dernier. Ce qui lui a coûté cette condamnation ? Une plainte pour diffamation déposée contre lui suite à une enquête qu'il a fait paraître dans les colonnes d'El Khabar rendant publique une affaire d'octroi par le wali de Naâma d'un lot de terrain à une association non agréée. Bachir Laârabi observe une grève de la faim depuis son arrestation. A. C.