Le correspondant du quotidien arabophone El Khabar exerçant dans la wilaya d'El Bayadh, Bachir Larabi, a été emprisonné, depuis dimanche dernier, à Aïn Sefra. El Khabar indique, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, que la victime a été conduite manu militari de son domicile, la journée du samedi 21 janvier. La police, ajoute El Khabar, a motivé cette interpellation par un mandat de dépôt délivré par le tribunal de Naâma, mais aussi suite à un verdict d'un mois de prison ferme prononcé par contumace à l'encontre du correspondant, le 29 septembre 2005. El Khabar s'interroge, ainsi, sur cette célérité inhabituelle dans l'application des décisions de justice contre les journalistes alors que les vrais criminels, comme ceux dévoilés par M. Larabi dans son enquête, jouissent de l'impunité. « Le journaliste a fourni tous les documents pour authentifier les informations parues dans le journal El Khabar portant sur les dépassements dans le dossier Diar Errahma de Naâma », explique El Khabar en révélant, au passage, l'octroi par le wali d'un lot de terrain au nom de l'association Farrah et non au nom d'une association non agréée. Le quotidien arabophone déplore le fait que le wali et la personne bénéficiaire du lot de terrain ne sont guère approchés par la justice tandis que le correspondant et le directeur d'El Khabar ont été condamnés dans cette affaire. Ainsi, souligne El Khabar, « le code pénal, rendu encore plus rigide récemment, n'est guère une simple procédure, comme le prétendent le ministre de la Justice et le chef du gouvernement ». Le cas de Bachir Larabi, et avant lui, Hafnaoui Ghoul et Mohamed Benchicou, portent un démenti flagrant aux déclarations de M. Ouyahia, selon lequel « aucun journaliste n'est en prison ». El Khabar appelle, enfin, toute la corporation à se mobiliser pour l'abrogation des articles de délit de presse stipulés par le code pénal. Le journal met, également, en garde les barons de Naâma contre toute détérioration de la santé du correspondant, qui a entamé une grève de la faim dès son interpellation.