Le navire de l�alliance pr�sidentielle prend eau et entreprend de chavirer. Le trio de commandants, qui se relient au gouvernail, ne navigue pas dans la m�me direction et ne met pas le cap vers une m�me destination. Aboudjerra Soltani, le pr�sident du MSP, interview� par le Jeune Ind�pendant, n�a pas la pr�occupation partag�e avec ses partenaires du FLN et du RND � propos de la r�vision constitutionnelle. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Ministre de haut rang, sans portefeuille toutefois, il faut le dire, le pr�sident du Mouvement de la soci�t� pour la paix, a l�insatisfaction politique enti�re et la critique du gouvernement au bout des l�vres. Il ne s��touffe pas. �Il faut un gouvernement qui croit dur dans le programme du pr�sident�, affirme-t-il. On n�a pas entendu beaucoup de locataires de l�opposition le dire sur un ton aussi tranch�, sentencieux. Car, autrement dit, dans la perception de Soltani, l�ex�cutif que coiffe Ahmed Ouyahia a, en mati�re d�ex�cution du programme de Bouteflika, la carence saillante. La critique � l�encontre du gouvernement, acerbe, pour it�rative qu�elle est, ne serait pas de motifs politiques s�rieux d�nu�e. Le Mouvement de la soci�t� pour la paix, depuis toujours allait� � l�entrisme, entendrait pr�sentement se rendre segment visible au sein de l��chafaudage triangulaire qui se propose d�appuyer l�action pr�sidentielle. Vraisemblablement, le calcul politique guide cette singuli�re fa�on d��tre du parti. Peu chaut, cependant, pour la formation de Soltani que l�exercice souffre terriblement du manque d�orthodoxie. L�incoh�rence est dans la nature du mouvement de feu Mahfoud Nahnah. Mais peut-�tre que, pour une fois, l�incoh�rence est d�utilit�, en ce qu�elle r�v�le toute la fragilit� du montage partisan triangulaire concoct� pour servir les desseins pr�sidentiels. Le trio FLN-RND-MSP cohabite sans commune conviction. La communion politique lui manque. La r�vision constitutionnelle que le parti de Belkhadem, et donc de Bouteflika, appelle de tous ses v�ux � il �uvre assid�ment pour la perspective � ne recueille pas l�assentiment de ses deux partenaires dans l�alliance pr�sidentielle. Le Rassemblement national d�mocratique y est farouchement oppos�. A l�id�e m�me, estimant que la pr�occupation n�int�gre pas les priorit�s de l�heure. Le Mouvement de la soci�t� pour la paix pense la m�me chose. Mais pour s��viter d��tre per�u comme un alli� du RND dans cette opposition au FLN, il le dit autrement. �Notre position sur cette question (la r�vision constitutionnelle, ndlr) est fond�e sur le principe de savoir ce que l�on veut r�viser (�) si la r�vision tend � aller vers l�amendement d�un seul article pour se tailler un habit sur mesure, nous pensons qu�elle ne constitue pas une priorit�. La Constitution actuelle accorde de larges pr�rogatives au pr�sident de la R�publique, les institutions de l�Etat connaissent une certaine stabilit�, bavarder sur ce sujet en perdant du temps � �voquer la r�vision constitutionnelle serait, me semble-t-il, une question pr�matur�e tant l�on ne conna�t pas le contenu et la philosophie de ce changement ou de cette r�vision�, voil� commis ce qui ne manquerait pas d�irriter Belkhadem. Par ailleurs, l�homme fort du MSP n�est pas adepte d�un r�gime pr�sidentiel, encore moins favorable � l�entendu du r�gne au-del� de deux mandats. �Je pense qu�il est pr�matur� de parler d�un troisi�me mandat. Il reste encore des ann�es avant la fin du second mandat. Nous sommes � peine dans la moiti� de ce mandat. Beaucoup de d�veloppements peuvent survenir, tant dans le monde qu�en Alg�rie, qui peuvent apporter des surprises, sinon des changements. Parler maintenant de l�ann�e 2009, avec toutes les �volutions rapides qui peuvent survenir, serait hasardeux (�).� Le propos autorise toutes les lectures. Toutes les compr�hensions.