Le pr�sident du Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP), l�infortun� Aboudjerra Soltani, n�a pas fini de ruminer sa col�re � l�encontre de ses deux partenaires de l�Alliance pr�sidentielle. Le chef islamiste, dont le parti n�a pas �chapp� � la sanction de l�urne lors des derni�res s�natoriales, jure qu�il demandera, d�s que possible, des comptes � ceux qui sont all�s chercher des sponsors �lectoraux hors Alliance pr�sidentielle. Sofiane A�t-Iflis Alger Le Soir) - Foi d�islamiste. Aboudjerra Soltani dit avoir d�j� inscrit sur son calepin de soumettre � la question Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia, les chefs respectifs du Front de lib�ration nationale (FLN) et du Rassemblement national d�mocratique (RND). Il agira, a-t-il clam� sur les ondes de la Radio nationale, d�s qu�il les aura en face de lui, dans un conclave formel, entendu la r�union au sommet de l�Alliance pr�sidentielle. Ahmed Ouyahia, qui est all� chercher une entente �lectorale avec Louisa Hanoune, la secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs (PT), devrait d�ores et d�j� r�fl�chir � la parade. C�est plus � lui qu�� Belkhadem que le pr�sident du MSP entend demander des explications sur l�accord politique conclu avec le Parti des travailleurs. Un accord concr�tis�, on se le rappelle, dans une premi�re phase par une alliance �lectorale effective � l�occasion du renouvellement partiel du S�nat. Belkhadem, il est vrai, a pr�tendu au b�n�fice des m�mes faveurs mais la patronne du PT a pr�f�r� composer avec Ouyahia qui, lui, a trouv� int�r�t � se lier d�accord durable. Une composition que le Mouvement de la soci�t� pour la paix, grand perdant dans la course aux strapontins dans la Chambre haute du Parlement, consid�re �tre � l�origine de sa d�b�cle �lectorale. Aboudjerra Soltani, d�barqu� du gouvernement pour tenir le gouvernail de son parti menac� par le naufrage, s�est plaint, d�ailleurs, que la solidarit� entre les trois alli�s, MSP, FLN et RND, n�a pas �t� au rendez-vous lors des derni�res s�natoriales. Il a promis qu�il apostrophera ses �amis� du FLN et du RND, au moment o� il h�ritera de la pr�sidence de l�Alliance. D�abord sur l�inexistence de solidarit� �lectorale entre les trois alli�s et ensuite sur les prolongements soup�onn�s de l�accord politique pass� entre le RND et le PT. Aboudjerra Soltani a affirm� percevoir chez certains une vell�it� d�ouvrir l�Alliance pr�sidentielle � d�autres intervenants politiques. Le soup�on, l�, p�se �videmment sur Ahmed Ouyahia. C�est ce dernier, � consid�r� fond� le soup�on de Soltani, qui pousserait � une reconfiguration de l�Alliance pr�sidentielle. Aboudjerra Soltani craindrait que cette recomposition ne se fasse � son d�triment exclusif. Surtout que son parti, victime d�une grave et large dissidence interne et dont les ministres sont �clabouss�s par les scandales, est devenu l�ombre de lui-m�me, incapable de placer plus de deux �lus au S�nat. Abandonn� � ses tourments organiques et � ses d�sillusions �lectorales, le MSP en veut � ses partenaires de l�Alliance pr�sidentielle qui n�avaient pas eu ne serait-ce une once de compassion � son �gard. Il en veut au RND plus qu�au FLN, car avec ce dernier, il y a encore mati�re � sauvegarder quelques atomes crochus. Le FLN, en effet, est plus � l�aise dans un partenariat avec un parti islamiste du style MSP qu�avec un parti trotskyste du genre PT. Au contraire du RND qui est tout heureux d�avoir contract� des engagements pratiques avec le parti de Louisa Hanoune. Et en s�ouvrant ce nouveau sentier d��mancipation partisane, le parti de Ahmed Ouyahia r�duit l�Alliance pr�sidentielle � la dimension d�un simple protocole � trois qui s�accomplit tous les six mois. Les tiraillements au sommet de l�Etat y sont pour quelque chose. On comprend la peur panique du pr�sident du MSP.