Chaque ann�e, l�Alg�rie perd, selon le consultant international, Malek Serai, quelque 1,5 milliard de dollars au profit de bureaux d��tude �trangers sollicit�s en mati�re d�assistance et de conseils. Intervenant hier au Centre de presse d� El Moudjahid, lors d�une table ronde autour du th�me du r�le des bureaux d��tude, ce consultant a estim� que le recours � l�expertise �trang�re, notamment celles am�ricaine, europ�enne, asiatique et m�me d�autres pays maghr�bins, se fait au d�triment des comp�tences nationales qui existent quoique de plus en plus en d�class�es. Pis, selon Malek Serai, des bureaux �trangers, pr�sents en foison dans notre pays, ne sont cr��s uniquement que pour le march� Alg�rie et certains de ces cabinets pratiquent une concurrence d�loyale. Voire certains bureaux �trangers exercent des formes de pression �inacceptables� sur les nationaux, g�n�rant un contexte favorable � l�expansion de la corruptibilit� et de l�absence de neutralit�. Pourtant, notre pays dispose, selon Malek Serai, de tr�s nombreuses comp�tences, reconnues � l�ext�rieur et exportables. Cela m�me si, pour cet intervenant, l�Alg�rie re�oit le moins d�argent de ses exportations d�expertises. Or, le consultant et vice-pr�sident du Conseil national �conomique et social (Cnes), Mustapha Mekideche, autre intervenant, n�a pas manqu� de d�plorer qu�� comp�tences �gales, un expert alg�rien exer�ant � l�ext�rieur soit mieux r�mun�r�, en devises �trang�res, qu�un expert alg�rien �local� et carr�ment exploitable. En fait, cette table ronde qui a r�uni �galement le Pdg du Centre technique de la construction (CTCCentre), Mohamed Charif, insistant sur le r�le fondamental du ma�tre d�ouvrage et donneur d�ordres qui doit �tre comp�tent, un consultant et responsable d�une organisation patronale, mettant en avant la faiblesse du recours de l�entreprise � la consultance ainsi que celle dans l�organisation et l�encadrement de certaines PME, a permis d�apporter un �clairage pertinent sur l��tat de la profession des bureaux d��tude. Une profession, pourtant d�utilit� publique, marginalis�e, mal organis�e, mal d�fendue, et sujette aux contraintes r�currentes de la frilosit� bancaire, des pressions fiscales, obligeant maints bureaux d��tude � fermer et les comp�tences alg�riennes � s�expatrier. A ce propos, Malek Serai avait indiqu� qu�Alger, � elle seule, comptait, � la fin des ann�es 80, 660 bureaux d��tude reconnus dont une bonne partie a p�riclit� par la suite. D�o�, selon cet �minent consultant, la quadruple n�cessit� pour la profession de s�auto-organiser, de savoir se faire respecter, de s�assainir au niveau national, dans le respect des r�gles de la d�ontologie, et de savoir se positionner par rapport � l�expertise �trang�re. Mais aussi, les intervenants d�appeler � une meilleure coop�ration de l�appareil diplomatique et consulaire national en vue de promouvoir le vivier d�expertises nationales et � plus forte implication des pouvoirs publics dans le d�veloppement des services et des ressources humaines locales dans notre pays.