La condamnation par la cour d�Alger mercredi dernier du journaliste chroniqueur du Soir d�Alg�rie,Hakim La�lam, a soulev� � la fois indignation et protestation tant de la part de la soci�t� civile que des organisations d�fendant les journalistes. Ainsi, la F�d�ration internationale des journalistes (FIJ) a rendu public un communiqu� dans lequel elle fait �tat de son inqui�tude apr�s la �condamnation en deuxi�me instance de Hakim La�lam, chroniqueur au quotidien ind�pendant, Le Soir d�Alg�rie�. Cette ONG internationale, qui repr�sente plus de 500 000 journalistes dans plus de 100 pays, consid�re que �la condamnation d�un journaliste en appel marque une nouvelle �tape dans le harc�lement juridique dirig� contre la profession�. Pour le secr�taire g�n�ral de la FIJ, M. Aidan White, �la mise en �uvre de ces proc�s en appel repr�sente une menace sans pr�c�dent pour tous les journalistes alg�riens qui veulent encore faire leur travail�. Rappelant les condamnations � la prison ferme prononc�es � l�encontre des journalistes alg�riens durant l�ann�e 2005, la FIJ dira que �les d�clarations du r�gime se sont r�v�l�es vaines et trompeuses, et que c�est sa vraie nature, autoritaire et r�pressive, qui appara�t aujourd�hui�. La FIJ, qui rappelle que Mohamed Benchicou, directeur du Matin, est en prison depuis juin 2004, s�est d�clar�e suivre avec beaucoup d�inqui�tude l��volution de l��tat de sant� des deux journalistes emprisonn�s. �La FIJ condamne avec la plus grande fermet� l�aggravation des menaces portant sur les journalistes en Alg�rie. Elle appelle la communaut� des Etats du monde libre, qui accentuent ces derniers mois leurs efforts de coop�ration avec le pays, � agir avec force contre ces menaces inacceptables sur la libert� d�expression en Alg�rie�, lit-t-on dans le communiqu�. Pour sa part, Reporters sans fronti�res (RSF) a �crit au pr�sident du Parlement europ�en, Josep Borrell, � l'approche de sa visite officielle en Alg�rie, pour le sensibiliser sur �la situation pr�occupante de la libert� de la presse dans ce pays�, dans un communiqu� rendu public hier. Ce courrier, sign� Robert M�nard, secr�taire g�n�ral de RSF, est adress� � M. Borrell. Il indique que �depuis la r��lection du pr�sident Abdelaziz Bouteflika en 2004, la presse alg�rienne est mise � mal. Censures, convocations � r�p�tition, plaintes en diffamation �manant du pouvoir et partialit� des juges sont le lot quotidien des journalistes alg�riens�, regrette M. M�nard dans cette lettre. �Plus d'une centaine d'affaires de presse ont �t� enregistr�es en 2005. Elles se sont sold�es par des condamnations � des amendes et des peines de prison ferme ou avec sursis. Certaines sont encore en cours d'instruction�, souligne- t-il. M. M�nard cite plusieurs exemples, comme le cas de Mohamed Benchicou, directeur du Matin, incarc�r�, dont l'�tat de sant� �ne cesse de se d�t�riorer�. �Ces graves manquements aux principes de toute d�mocratie ainsi qu�� l�accord d�association sign� entre l�Union europ�enne et l�Alg�rie appellent de notre part les recommandations que nous dressons r�guli�rement aux autorit�s du pays�, lit-on dans la d�claration. Autrement dit, pour l'association de d�fense de la libert� de la presse, il est demand� au pr�sident du Parlement europ�en d'aborder plusieurs questions lors de ses entretiens avec le chef de l'Etat alg�rien, comme �la modification du code p�nal afin de supprimer les peines de prison pour les d�lits de presse� ou �la fin du monopole d'Etat sur la radio et la t�l�vision�, l�ouverture d�enqu�tes dans les cas d�agressions ou les menaces � l�encontre de professionnels des m�dias, en s�int�ressant tout particuli�rement aux cas des correspondants locaux, la lib�ration imm�diate du directeur du journal Le Matin, Mohamed Benchicou...� Par ailleurs, le Comit� des citoyens pour la d�fense de la R�publique (CCDR), dans une d�claration rendue publique et intitul�e �Les libert�s sont en danger�, a r�affirm� sa solidarit� pleine et enti�re avec Dilem, Hakim La�lam et tous les journalistes interpell�s ou condamn�s, tout en rappelant l�emprisonnement de Benchicou. A cet effet, le CCDR �d�nonce et condamne toutes ces actions r�pressives, comme il appelle toutes les forces patriotiques r�publicaines � se mobiliser et � s�unir pour d�fendre les libert�s.� �Les arrestations, les condamnations de journalistes � la prison ferme, hommes et femmes qui ont d�fendu au prix de leur vie la R�publique et la d�mocratie, qui continuent de d�fendre les libert�s, qui d�noncent l�injustice et la corruption, les revendications sociales (�) confin�es aux laudateurs et aux flagorneurs pr�occup�s uniquement par le partage de la rente�, lit-on dans la d�claration. Abder Bettache