La Russie vient de d�cider l�effacement d�une partie de la dette que notre pays a contract�e envers l�Ex-URSS durant les ann�es 60 et 70. En contrepartie, toutefois, de l�achat par l�Alg�rie de biens et services de la Russie, celle-ci efface une dette au montant de l�ordre de 4,7 milliards de dollars. Soit l�annulation de 25% de la dette ext�rieure totale de l�Alg�rie qui se montait � la fin janvier 2006 � 15,7 milliards de dollars et doit atteindre 13,9 milliards de dollars � la fin du mois en cours. Ce qui signifie qu�il reste � l�Alg�rie, � l�heure actuelle, seulement moins de 10 milliards de dollars d�endettement ext�rieur (sur le moyen et le long terme) et un endettement allant en diminuant crescendo jusqu�en 2010. Partant de ce constat sommaire, il reste � d�terminer les cons�quences de la d�cision russe. Ainsi, selon un expert, cet effacement est certes bon pour l�Alg�rie en tant que pays endett� puisqu�il conforte notre pays sur le march� financier international et lui permet d�engranger des gains en termes d�une meilleure cr�dibilit�. Cela �tant, l�annulation de cet endettement ne s�est pas faite sans contrepartie de la partie alg�rienne, celle-ci devant acheter des biens et services de Russie et acqu�rir, pour 3,5 milliards de dollars, des armements russes. En fait, il d�plore ce �donnant-donnant� qui risque de porter pr�judice aux r�gles de la concurrence, en accordant un bonus aux fabricants russes d�armements ou de biens et services et en leur assurant un march� en Alg�rie au d�triment d�autres pays. Au-del� de cet aspect, cet expert rel�ve, ce faisant, que le gouvernement reste encore obs�d� par le r�glement de la dette ext�rieure alors que le ratio du service de la dette sur toutes nos exportations ne repr�sente, selon cet expert, que moins de 12%. Autre cons�quence, cela favorisant l�option de la conversion de la dette en investissements, limit�e actuellement � 10% de l�endettement total et dont l�aval est du ressort du Club de Paris. Une instance o� la France exerce une importante influence, ce pays ayant, de surcro�t, d�j� engag� la conversion d�une petite tranche de notre dette � son �gard sur un montant programm� de 288 millions d�euros. Or, la France serait amen�e � s�engager plus en ce domaine, suivant l�exemple russe, entra�nant, de ce fait, dans son sillage, tel un effet domino, l�Italie et l�Espagne, notamment. Cela en relevant que l�Alg�rie a contract� une dette publique � l��gard de la France et une dette commerciale (2,5 milliards d�euros) � l��gard de l�Italie dont le traitement, selon la partie italienne, s�affichant n�anmoins ouverte � toute autre possibilit�, d�pend du choix du gouvernement alg�rien. Auparavant, l�Italie avait d�j� avalis� la conversion de plusieurs dizaines de millions d�euros de cr�ances publiques en financements pour la cr�ation d�infrastructures sociales. M�me si le gouvernement alg�rien privil�gie l�option de remboursement de la dette par anticipation, l�Alg�rie ayant, entre 2004 et 2005, pay� par anticipation 2,7 milliards de dollars de sa dette, cet expert estime cependant que cette option est irr�alisable sans n�gociations ardues avec les banques internationales, l�aval du Club de Londres �tant aussi n�cessaire. Ceci �tant, la r�duction de l�endettement ext�rieur m�me s�il r�sulte d�une contingence externe (le raffermissement consid�rable des prix internationaux du p�trole), n�en signifie pas moins la justesse de la politique men�e jusque-l� par les autorit�s mon�taires et financi�res nationales. Celles-ci ayant d�cid� d�interdire d�sormais l�emprunt de cr�dits non concessionnels, de ma�triser l�endettement ext�rieur et de privil�gier la r�duction progressive du poids de la dette. De surcro�t, le FMI ne manquant pas d�exprimer son satisfecit sur la soutenabilit� de la dette ext�rieure de l�Alg�rie.