Dans un point de presse organis�, hier, � la m�diath�que de Tizi-Ouzou, Ferhat Mhenni, porteparole du Mouvement pour l�autonomie de la Kabylie (MAK) dresse un �tat des lieux inqui�tant de la situation politique en Alg�rie et, particuli�rement de la Kabylie. Cette sortie m�diatique du leader des partisans de l�autonomie de la Kabylie intervient apr�s la r�union des cadres du MAK, tenue au courant de la semaine derni�re � Marghna, village natal de Ferhat qui continue toujours � revendiquer la v�rit� sur l�assassinat de son fils survenu � Paris, il y a plusieurs mois, dans des conditions non encore �lucid�es. �Je viens de recevoir des menaces de mort, il y a deux jours�, dira Ferhat qui voit derri�re ces menaces �ceux qui ont assassin� mon fils�, accr�ditant l�id�e que le crime qui a vis� son fils e s t venu en repr�sailles et comme une punition contre ses positions sur l�autonomie de la Kabylie. Une r�gion qui continue � toujours susciter la pire des inqui�tudes de Ferhat et de son mouvement. La mont�e en puissance, un peu partout en Kabylie, de la criminalit�, du banditisme, de la petite et de la grande d�linquance, des fl�aux sociaux, �des kidnappings et des rackets op�r�s par des groupes terroristes salafistes ou maffieux�, constituent des raisons suffisantes pour alimenter l�alarmisme et la mont�e au cr�neau du MAK qui ne manque pas, d�un autre c�t�, de pointer du doigt le laxisme des pouvoirs publics. �Tout porte � croire que l�Etat refuse obstin�ment � mettre un terme � cette situation en repr�sailles contre le d�part des gendarmes de quelques localit�s�. Sur le plan �conomique, Ferhat pr�conise la mise en place d�une commission de contr�le au sein de l�APW pour superviser la destination, la consommation et la r�alit� des d�penses op�r�es sur les fonds �2 milliards de dollars� annonc�s par l�Etat pour la reconstruction de la r�gion. Il trouve �inadmissible� que les walis ne soient pas �lus et aient le monopole sur la destination et l�affectation de ces fonds ainsi que sur les d�cisions des instances �lues. La d�cision de la fermeture de l�a�roport de B�ja�a �ne serait qu�une preuve de discrimination contre la Kabylie� o� la gestion m�me du volet culturel est, selon Ferhat, manipul�e au profit �d�une seule client�le acquise au pouvoir en contrepartie de quelques miettes comme prime � l�humiliation de la r�gion.� Sur le plan national, Ferhat et le MAK font une analyse tr�s critique. Les atteintes � la libert� de la presse et la mise en �uvre de la loi relative � la r�conciliation nationale caract�risent les attentes op�r�es �par le pouvoir alg�rien contre le droit.� Pour le chanteur engag� et leader du MAK, le contraste est saisissant entre la lib�ration des terroristes int�gristes et l�emprisonnement des journalistes. �Ces derniers, Mohamed Benchicou � leur t�te, sont les derniers prisonniers politiques du pays.� Ferhat Mhenni consid�re encore que la remise en libert� de criminels de sang, ne manquera pas de ramener l�Alg�rie � la situation pr�valant durant les ann�es 1991-1992. Il appr�hende m�me une d�stabilisation des fondements de l�Etat qui �se plie d�j� � la charia�, � travers l�ouverture des m�dias publics, notamment de l�ENTV aux appels quotidiens � la pri�re qui �est un gage du pouvoir donn� � l�int�grisme et une volont� affich�e de se conformer au diktat des terroristes (...) l�Alg�rie vient de transformer la d�faite militaire des salafistes en leur victoire politique totale. L�Etat islamiste est d�j� l� !� s�exclame avec indignation le porte-parole du MAK qui pr�vient contre �la tournure que prennent les �v�nements et les perspectives politiques dangereuses du pays.�