Sans concession aucune, Hocine A�t Ahmed estime, dans une contribution parue dans les colonnes du Monde, que la situation qui pr�vaut en Alg�rie n�augure pas d�un avenir meilleur. A l�origine de ce �d�sastre�, le �vrai pouvoir� a toutes les compromissions pour se maintenir en place. L�origine du mal remonte, selon le num�ro un du FFS, � la premi�re �lection de Bouteflika. �Les vrais responsables alg�riens ont confi� en 1999 l'obligation de communiquer � un pr�sident capable de toutes les outrances verbales et n'ayant aucun scrupule � dire une chose et son contraire. Avant m�me que la maladie du pr�sident ne vienne d�voiler les dysfonctionnements du syst�me, ce choix tactique d'attribuer le r�le de �diseur public� � un homme surtout soucieux de para�tre allait se r�v�ler un facteur aggravant de la crise. Quand les scandales et les r�v�lations d'anciens officiers de l'arm�e sur la �sale guerre� ont commenc� � �clabousser la hi�rarchie militaire, les d�tenteurs du pouvoir r�el ont mis en cause la mauvaise communication�. Une solution qui n�a apparemment pas eu l�effet escompt� puisque le num�ro un du FFS �crit : �Pass� les premiers effets d'annonce, la crise s'est poursuivie, et le discours a montr� ses limites. D�pourvu en pratique de tout pouvoir, le pr�sident adoub� � deux reprises (1999 et 2004) par les g�n�raux n'a pu que g�rer la paralysie, qu'il s'agisse des modalit�s de la "r�conciliation" ou des dossiers lourds comme ceux des hydrocarbures, de la justice, de l'�cole, de la paup�risation ou des privatisations. Avec des affaires de plus en plus encombrantes de corruption, un front social en �bullition, des gr�ves � r�p�tition et des �meutes dans tous les coins du pays, le syst�me qui, des ann�es durant, a assur� sa survie au prix d'un terrible co�t humain, montre des signes �vidents d'essoufflement.� La maladie du pr�sident n�a fait qu�aggraver la situation. �Dans un tableau aussi peu reluisant, la maladie du pr�sident a fait l'effet d'une bombe. Non que quiconque se fasse des illusions sur ses capacit�s � apporter des r�ponses. Mais parce que la routine qui maintenait les fameux "�quilibres internes" pr�caires dont il parlait a �t� profond�ment �branl�e. Le syst�me alg�rien est tellement us� par le poids de la guerre, la fatigue des hommes et le r�le croissant des clans mafieux qu'il n'est plus � l'abri d'une brusque acc�l�ration du processus de d�litement � l'�uvre depuis plus d'une d�cennie. Trop occup�s � d�stabiliser la soci�t�, les institutions et les hommes pour assurer la p�rennit� du r�gime (et du contr�le de leurs sources d'enrichissement, les commissions occultes sur les �changes commerciaux), les responsables alg�riens n'ont pas vu venir la panne.� D�non�ant le clanisme et la mainmise d�une minorit�, il �crit : �Aucun Alg�rien n'ignore l'identit� du vrai patron de l'Alg�rie, le g�n�ral- major Mohamed Medi�ne qui, depuis septembre 1990, dirige la police politique qui quadrille soci�t� et institutions avec la complicit� de ses pairs g�n�raux. Outre les "�lites" charg�es d'occuper la devanture politique et de "g�rer" l'administration, sa principale "base sociale" est d�sormais constitu�e de seigneurs de guerre, de chefs de confr�ries religieuses, de barons du crime et de voyous notoires� et de conclure : �Le pays n'est plus au bord du gouffre, il y est bien enfonc�. Avec la complaisance de ses principaux partenaires �trangers, aussi aveugles au chaos actuel qu'aux souffrances du peuple alg�rien durant toute une d�cennie d'horreurs. Le trait� d'amiti� que les autorit�s fran�aises s'appr�tent � signer avec le pouvoir, elles le signeront avec la seule Alg�rie qu'elles soient capables d'envisager : celle des forbans.�