Un pays quel que soit son arsenal juridique ne peut individuellement lutter contre la cybercriminalit�. Le ph�nom�ne est transnational et n�cessite donc une coop�ration judiciaire internationale. C�est la conclusion � laquelle sont arriv�s l�Allemand, le Dr Marco Gercke, professeur � l�Universit� de Cologne et sp�cialiste en cybercriminalit�, et l�Am�ricain, Me Christopher Thornton, juge sp�cialis� dans les affaires li�es � la cybercriminalit� en Virginie de l�Ouest. Les deux �minents experts ont anim� hier une conf�rence � la salle du Th��tre national alg�rien dans le cadre des activit�s du barreau d�Alger en collaboration avec l�Association du barreau am�ricain (ABA) devant un parterre d�avocats et d�hommes de loi alg�riens. D�embl�e, le Dr Marco Gercke fera un rappel sur les diff�rents types de crimes commis sur le r�seau Internet en citant notamment les virus informatiques, le piratage des sites web des institutions publiques, les t�l�chargements gratuits des films et chansons prot�g�s par des droits d�auteur et la p�dophilie. Selon le Dr Marco Gercke, �le gain facile et l�enrichissement illicite sont les principales motivations qui poussent les pirates � commettre les cybercrimes�. Ces pirates utilisent en effet plusieurs moyens pour arriver � leurs fins et �pient le plus souvent les sites de dialogue. �Ils se pr�sentent comme des banquiers pour soutirer les coordonn�es bancaires de leurs victimes, se mettent dans la peau d�un adolescent pour d�tourner des mineurs. Arnaques, falsification de documents, imposture, menaces sont autant de proc�d�s auxquels ont recours les cybercriminels pour pi�ger des internautes cr�dules�, explique le Dr Marco Gercke en soulignant que �seule une coop�ration internationale est susceptible de limiter l�ampleur de ce ph�nom�ne�. Un point de vue partag� par Me Christopher Thornton. C�est dans cette perspective que le Conseil de l�Europe a �labor� une convention sur la cybercriminalit� ratifi�e par 42 pays et qui reste n�anmoins ouverte aux pays des autres continents. Dans son intervention, Me Christopher Thornton expliquera que le cybercrime est compos� de trois �l�ments, � savoir l�intention, l�acc�s aux donn�es et la victime. �D�jouer un cybercrime n�cessite l��limination de l�un de ces trois �l�ments � travers la sensibilisation des utilisateurs d�Internet, la protection des donn�es personnelles et la mise en place d�un arsenal juridique ad�quat �, a-t-il soutenu. Le juge am�ricain donnera des exemples de cybercriminalit� dans lesquels il a �t� amen� � trancher. Me Christophe Thornton �voquera ainsi des cas o� de pirates informatiques ont �t� condamn�s � des lourdes peines de prison. C�est le cas, notamment, d�un jeune �tudiant en m�decine condamn� � 50 ans de prison pour avoir sabot� le syst�me informatique d�un h�pital o� s�journaient pr�s de 400 malades. Me Christophe Thornton �voquera �galement les �normes pertes engendr�es par le ph�nom�ne du piratage en citant l�exemple d�une op�ration qui a vis� le syst�me informatique de plusieurs entreprises aux Etats-Unis et qui avait co�t� pas moins de 400 millions de dollars. Toutefois, plus optimiste, Me Christopher Thornton a estim� que �chaque crime a une solution �. Pour peu qu�il y ait une bonne coop�ration internationale dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalit�.