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ABDESSLEM ALI-RACHEDI, ANCIEN MINISTRE DELEGUE A L'UNIVERSITE, REVELE
�Les taux du bac sont fix�s en Conseil de gouvernement�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 04 - 2006

Lors d�une communication pr�sent�e � l�occasion du Forum d�El Watan , consacr� jeudi dernier � la situation de l�universit� alg�rienne, Abdesslem Ali-Rachedi a d�clar� que les taux du baccalaur�at sont d�termin�s � l�avance par le gouvernement.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - �Je vais peut-�tre d�voiler un secret d�Etat, mais il faut savoir que les taux du bac sont fix�s en Conseil de gouvernement�, a affirm� Abdesselem Ali- Rachedi en abordant la question de l�autonomie de l�universit� lors de cette deuxi�me �dition du forum mensuel d� El Watan qui s�est tenu � l�h�tel Mercure. Une d�claration qui vient confirmer la rumeur populaire colport�e � ce sujet � chaque fin d�ann�e scolaire. Mais Abdesslem Ali- Rachedi semble parler en connaissance de cause puisqu�il a �t� ministre d�l�gu� aux Universit�s dans le gouvernement de Mouloud Hamrouche de septembre 1989 � juillet 1990. Interrog� en marge de ce forum, il confirmera ses dires. �Personnellement, je me suis toujours oppos� � une telle pratique. C�est pourquoi cette d�cision n�a pas �t� prise du temps o� j��tais ministre. Mais cela �tait tr�s courant dans les gouvernements pr�c�dents. Le but �tait de sauver la face en augmentant le nombre de lyc�ens � admettre � l�universit�.� Approch�s � ce sujet, Sma�l Hamdani et Mokdad Sifi, deux ex-chefs de gouvernement, ont tenu � d�mentir les propos de Abdesslem Ali-Rachedi. �Il est vrai que le ministre de l�Education nationale pr�sente en Conseil de gouvernement une communication portant sur l�organisation des examens de fin d�ann�e, mais il n�a jamais �t� question de d�terminer � l�avance les taux du baccalaur�at�, dira Sma�l Hamdani. �Faux, en ma qualit� de chef du gouvernement et je n�ai jamais assist� � cela�, notera pour sa part Mokdad Sifi. R�elle ou inexacte, la d�claration de Abdesslem Ali-Rachedi n�explique pas � elle seule le naufrage de l�universit�, th�me central de la rencontre de jeudi. Pour le sociologue Mohamed Ghlamallah, le marasme de l�universit� alg�rienne a pour origine la mauvaise application de la r�forme introduite en 1971. Selon lui, cette r�forme avait pour objectif principal de permettre � tous les Alg�riens de poursuivre des �tudes sup�rieures mais elle a �t� mise en �uvre par l�appareil administratif. �Face � la multiplication du nombre d��tudiants, l�obsession des responsables de ce secteur �tait de leur garantir une place physique et d�assurer, � coups de concessions, une paix sociale au sein de l�universit�. Cela s�est fait au d�triment de la qualit� du syst�me p�dagogique. Le r�seau universitaire s�est �tendu mais le sch�ma scientifique et p�dagogique est rest� � l��tat embryonnaire�, indiquera Mohamed Ghlamallah en expliquant que les enseignants sont eux aussi responsables du naufrage de l�universit�. �Il est aberrant que l�universit� �claire la soci�t� alors qu�elle se prive de ses propres lumi�res !� A�ssa Kadri, sociologue et enseignant � l�universit� d�Orl�ans-Tours, a relev� que depuis sa cr�ation au d�but du XXe si�cle, l�universit� alg�rienne a toujours �t� un instrument politique. �L�Universit� d�Alger �tait un haut lieu de production id�ologique coloniale. Apr�s l�ind�pendance, les campus sont devenus des appareils de logique d�Etat o� l�on privil�gi� les questions d�ordre id�ologique au d�triment de la fonction p�dagogique.� En fait, tous les intervenants ayant particip� � cette rencontre ont d�montr� que la situation catastrophique de l�universit� alg�rienne est due � une multitude de facteurs. Reste � savoir s�il existe aujourd�hui une r�elle volont� politique de sauver cette institution du marasme. Visiblement non, � entendre une �tudiante de B�ja�a. �Vous parlez d�universit� alors qu�elle n�existe pas� lorsque des TP sont interrompus par des rats et que de jeunes �tudiantes sont victimes de viol, croyez-moi l�universit� n�existe pas.�

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