H�te dimanche dernier de l�Ecole sup�rieure de la magistrature, sous l��gide du minist�re de la Justice, Me Jacques Verg�s, avocat au barreau de Paris, a anim� une conf�rence-d�bat sur le th�me �La d�fense des militants de la R�volution alg�rienne�. Une occasion pour le c�l�bre avocat de relater son parcours personnel, son exp�rience au sein du Collectif de d�fense des militants du FLN, durant la guerre d�ind�pendance de l�Alg�rie. A l�adresse d��l�ves magistrats et de magistrats en exercice, et d�invit�s de marque dont Me Ali Haroun, l�avocat r�put� �tre celui du diable, �pith�te qu�il ne refuse pas d�endosser, est revenu sur le concept de �d�fense de rupture�. Celle-ci �tant, selon lui, une technique judiciaire comme le monde mais que ce collectif d�avocats alg�riens, fran�ais et europ�ens, a cependant conceptualis�e, privil�gi�e par rapport � la d�fense de connivence. Et d��voquer diverses p�rip�ties judiciaires controvers�es, tels le proc�s des poseuses de bombes et celui du r�seau de soutien Janson, les porteurs de valises, ou celui des �tudiants de l�Ugema et le mouvement de gr�ves de la faim des d�tenus dans les prisons, en Alg�rie et en France. Coupl� � la m�diatisation pens�e et bas� notamment sur l�unit� du collectif dans l�action de d�fense, le proc�s de rupture vise � agir sur l�opinion m�tropolitaine fran�aise mais aussi internationale, en vue de susciter une r�action favorable et des mouvements de solidarit�, opposer les valeurs des accusateurs � celles des accus�s, �uvrer � d�consid�rer et m�me d�cr�dibiliser le r�le du tribunal militaire. Une action, un travail collectif de tous les membres du collectif qui, selon Me Verg�s, n�a pas manqu� de susciter de la part tant de l�establishment colonialiste et tenants de l�Alg�rie fran�aise que des services sp�ciaux fran�ais agissant sur ordres gouvernementaux, des accusations d�antipatriotisme, d�atteinte � la s�curit� et des poursuites judiciaires � leur �gard mais aussi des r�actions hostiles, violentes, allant m�me jusqu�� l��limination physique (assassinat d�un membre du collectif, Me Ould Aoudia Mokrane). Abordant la pol�mique qui s�intensifie entre l�Alg�rie et la France sur les acquis et l�apport positif de la colonisation, le conf�rencier, rejetant tout discours mystificateur et relevant que les d�mocraties sont aussi capables de tous les maux, a estim� que la colonisation a particip� au g�nocide culturel et �a ni� l�identit� des peuples colonis�s, l�identit� de l�autre�. Une pol�mique, favoris�e par une �loi insens�e et d�autant plus dramatique qu�elle a �t� vot�e par l�UMP et le PS�, qui s�intensifie dans un contexte fran�ais caract�ris�, selon lui, par une d�mocratie en �tat de d�liquescence, de qu�te �lectoraliste des voix des nostalgiques de l�Alg�rie fran�aise, de d�rives racistes et x�nophobes et de discours anti-immigration.