ALI OUAFEK, DIRECTEUR DU JOURNAL "LIBERTE" �Plusieurs entraves dans l�exercice de la libert� d�expression� �C�est une date marquante dans l�histoire r�cente de notre jeune presse ind�pendante. Marqu�e par tant de victoires de cette presse ind�pendante contre le syst�me, et contre le syst�me de la pens�e unique. Malheureusement, marqu�e aussi par toutes ces atteintes � la libert� d�expression dont la premi�re est l�emprisonnement de Mohamed Benchicou et d�autres confr�res de l�int�rieur du pays. Elle est �galement marqu�e par des entraves d�ordre �politique� �manant de certains cercles du pouvoir qui, � des moments donn�s, sont intervenus pour limiter l�exercice de cette libert� d�expression.�
Mme HADDA HEZZAM, DIRECTRICE D' "EL FADJR" �Il y a de l�amertume parce qu�un confr�re est en prison� �C�est une date symbole que l�on c�l�bre avec beaucoup d�amertume puisqu�un de nos confr�re est en prison et qu�un journal est suspendu. Pour moi � la lumi�re de ces deux faits, il y a une r�gression de la libert� d�expression. C�est vrai que la libert� d�expression est un acquis en Alg�rie malgr� le recul que nous avons enregistr� ces six derni�res ann�es. L�acc�s � l�information est toujours �sous embargo�. La presse ind�pendante a 16 ans. 16 ans, c�est beaucoup dans la vie d�un homme, mais qu�est-ce que 16 ans dans la vie d�une R�publique ? Sans la libert� d�expression on n�aurait jamais pu gagner la bataille contre le terrorisme. En remerciement, les terroristes sont graci�s et n�h�sitent pas � narguer ceux qui se sont battus pour sauver la R�publique. Il faut aussi rappeler que la presse reste cibl�e avec tous ces proc�s qui lui sont intent�s. A ce sujet, je dirai qu�il est temps que la profession s�organise, en mettant de c�t� les int�r�ts personnels. On doit livrer un m�me combat pour l�int�r�t de la profession et celui de la libert� d�expression. Il est temps de faire un halte.� BACHIR CHERIF HASSEN, DIRECTEUR DE "LA TRIBUNE" �Il est temps de faire une halte� �Il est malheureux que nous nous consacrions des dossiers sp�cifiques ou sp�ciaux le jour du 3 mai qui est cens� �tre la journ�e de la presse mondiale, alors que nous devrions peut-�tre faire un bilan, une halte sur la fin d�un cycle et envisager l�avenir de la corporation en revenant aux r�gles primaires de notre m�tier : la libert� d�informer sans aucune forme de pression ou de concussion. A ce moment-l�, � l�image de notre ami et coll�gue qui est en prison, plus jamais aucun journaliste ne conna�tra les affres de la prison. Et � nous de nous organiser pour mieux nous d�fendre.� ANIS RAHMANI, DIRECTEUR DE REDACTION "ECHOUROUK" �Apr�s le pouvoir et le terrorisme, c�est l�argent qui menace la libert� d�expression� La libert� d�expression conna�t aujourd�hui une autre menace, celle du capital. Par capital, j�entends l�argent. Hier, le journaliste �tait menac� par le pouvoir et le terrorisme, aujourd�hui il l�est par l�argent qui, de plus en plus, a raison de l��thique journalistique. Le fait de donner l�autorisation de cr�er un journal � des personnes qui g�rent des bo�tes de nuit, qui n�ont rien � voir avec notre profession, est une autre atteinte � l��thique journalistique. Je consid�re qu�apr�s 16 ans d�existence, il est temps de faire une halte et faire un bilan et initier entre journalistes un d�bat sur la menace que constitue l�argent sur la profession, donc sur la libert� de dire.�