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KIOSQUE ARABE
Le Caire comme vous y serez Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 05 - 2006

Des coiffeurs qui vous massacrent les cheveux jusqu�� les faire dresser en �pi, �a existe. Il y a aussi des coiffeurs qui tiennent un �tat d�taill� des mouvements plus ou moins licites du quartier. Des coiffeurs qui savent tout sur les m�saventures conjugales de l�imam du quartier, il y en a encore partout.
J�ai une certaine tendresse envers les coiffeurs, surtout depuis qu�ils se font trancher la gorge � Baghdad pour des histoires de cheveux coup�s en quatre. Mais des coiffeurs tueurs � gages par conviction religieuse? C�est la preuve que tout peut arriver en� Egypte. C�est l�histoire de Ashraf Abderrahim Mohamed, coiffeur de profession et pratiquant inspir�. Il a �t� arr�t� la semaine derni�re devant un th��tre du Caire o� se produisait le grand com�dien Adel Imam. Au moment de son arrestation, il a affirm� qu�il �tait venu pour convaincre Adel Imam de revenir sur le droit chemin. Ashraf poss�dait, en effet, les ustensiles de la r�demption, en l�occurrence des opuscules religieux et des flacons d�acide sulfurique en guise d�eau b�nite. A croire que l�alchimie des deux vous fait retrouver la voie du salut. Tr�s vite l�enqu�te a montr� que le coiffeur avait programm� trois autres cibles artistiques, en plus de Adel Imam. Il s�agit de Fifi Abdou, Shirine Seif Ennasr et Medhat Salah. Les victimes d�sign�es devaient �tre seulement vaporis�es � l�acide, ce qui a sans doute requis la qualification professionnelle du coiffeur. Une faveur que la toujours belle Fifi Abdou aura sans doute appr�ci�e. Fifi Abdou, ai-je besoin de le rappeler, est la danseuse par excellence. Il n�y a que Shakira qui peut rivaliser avec elle mais dans un tout autre registre. Fifi Abdou, qui a aliment� les r�ves libidineux de deux g�n�rations d��mirs milliardaires, devait �tre la premi�re, et pour cause. Comment Ashraf Abderrahim Mohamed est devenu un ex�cuteur stipendi� de l�ardente foi ? Par la voie la plus sinueuse, celle qui vous �change un fauteuil de coiffeur contre une chaire de mosqu�e. Tr�s inspir�, Ashraf a d�abord troqu� sa condition contre celle de pr�dicateur et d�Imam (1). Il a ensuite rencontr� un ancien fonctionnaire de l�Etat qui a compl�t� sa formation "religieuse". Le th�oricien l'aborde convaincu que l'art, sous toutes ses formes, �tait "haram". Il fallait donc recourir � la force pour redresser le tort que ces artistes causaient � la soci�t�. Le cerveau du complot avait promis � Ashraf 50.000 livres �gyptiennes (6700 euros environ) pour chacune des cibles vitriol�es. D'apr�s le plan arr�t�, Ashraf ne devait pas agir seul mais servir de comparse � un autre homme de main. Il avait touch� 10.000 livres �gyptiennes � titre d'avance pour l'attentat contre Fifi Abdou (2) et encaisser le reste de la somme apr�s. Pour l'attentat projet� contre Fifi Abdou, notre coiffeur- imam avait la charge de conduire une moto avec l'ex�cutant principal comme passager. Ce dernier devait se d�guiser en femme camoufl�e derri�re un niqab et son conducteur habill� en policier. Une fois leur forfait accompli, ils auraient pris la fuite en moto puis en voiture. Il semble, d'ailleurs, que ces projets d'attentat contre les artistes ont eu des retomb�es jusqu'au Liban. La chanteuse suave Ha�fa Wahbi annonce au quotidien de Londres Al-Quds que son avenir est sous le hidjab. Class�e par un magazine am�ricain parmi les quatrevingt- dix plus belles femmes du monde, Ha�fa d�clare que ses d�hanchements lascifs ne l'emp�chent pas d'avoir des convictions religieuses. En foi de quoi, elle d�cr�te qu'elle se mettra au hidjab incessamment sous peu, sans pr�cision de date ou de� comptes en banques. Dans cette affaire, on sait ce que perdra le public masculin de Ha�fa mais il faudra surtout �valuer les avantages qu'en tirera la religion. En attendant, la "trahison" de la v�nus du Liban ne va pas am�liorer le regard des Arabes sur le corps, en g�n�ral et sur celui des femmes, en particulier. Notre confr�re �gyptien Khaled Mountassar se fait l'�cho du curieux d�bat qui agite actuellement les �coles des beaux arts � propos des statues et des peintures de nus (3). Observateur lucide et acerbe de sa soci�t�, Khaled Mountassar se demande si la campagne contre la statuaire et certaines formes de peinture ne vont pas faire dispara�tre des pans entiers des beaux arts. Dans la foul�e, il voit s'imposer � la longue une vision du monde impos�e par Ben Laden. Celle qui divise le monde en deux camps, celui des croyants, le sien, et celui des ath�es, l'Occident en particulier. Khaled Mountassar cite le cas paradoxal de ce grand peintre �gyptien dont la plupart des �uvres sont rejet�es par les religieux et qui tient le m�me discours qu'eux � la t�l�vision. Il d�nonce, en particulier, ce d�lire narcissique qui consiste � d�nier � l'Occident tout apport � la culture universelle. Parlant de ce peintre, Khaled Mountassar se dit abasourdi par les propos surr�alistes qu'il tient sur l'Internet, consid�r� comme une invention diabolique de l'Occident (4). Pour mieux illustrer la d�monstration, notre confr�re cite un lecteur du Caire qui d�crit l'�tat de r�gression auquel est parvenue la soci�t� �gyptienne. Je vous en livre l'essentiel: "Les musulmans, rue Aziz Billah dans le quartier Ze�toun, aujourd'hui, boivent de l'urine de chameau. Des cheikhs de la mosqu�e Aziz-Billah font de la r�clame pour un Hadith selon lequel le Proph�te recommandait aux musulmans de boire le lait et l'urine des chameaux. Des vendeurs s'installent dans la rue � m�me le sol et des passants leur ach�tent du lait et de l'urine m�lang�s pour traiter l'impuissance, l'h�patite C et l'ulc�re d'estomac. Les prix atteignent jusqu'� 17 livres le flacon d'un litre de lait et l'urine est gratuite!!! Je vous invite Dr Khaled � visiter cette rue car j'ai de la peine � d�crire cette catastrophe. Le lieu ressemble � un rassemblement de tribus des si�cles pass�s. Tous les commerces se sont transform�s en locaux o� se vendent des cassettes extr�mistes, des livres wahhabites, des niqab et des gants, etc. Tous les pr�ches de la mosqu�e sont des impr�cations contre l'Occident chr�tien et contre toutes les communaut�s musulmanes � l'exception de celle promise au salut. De gigantesques hauts-parleurs ont fait de la rue un enfer et le cheikh affirme que les femmes ont une intelligence r�duite afin qu'elle soit en harmonie avec celle de leurs enfants. Je crains que la mosqu�e ne proclame un jour sa s�cession avec l'Egypte. C'est l'anarchie au nom de la religion. Je laisse le soin de juger au ministre des Affaires religieuses et au ministre de la Sant�." Fin de la missive. Est-il besoin d'ajouter que tout ceci se passe dans les quartiers du Caire et que toute ressemblance avec des sc�nes et des discours similaires ne peut �tre que le simple fait du hasard? Je confirme: c'est tout � fait par hasard que j'ai lu les articles cit�s.
A. H.
(1) Pour les proc�dures de conqu�te des mosqu�es, �vitez l�amateurisme et les charges d��l�phant du FIS. Privil�giez plut�t la d�marche la plus efficace en entrant au gouvernement. Ensuite, il suffit de quelques coups de fil.
(2) D'aucuns trouveront que la somme promise est d�risoire pour une femme qui se vantait r�cemment d'�tre l'une des plus grosses contribuables de l'Egypte.
(3) Heureusement que nos Beaux-Arts � nous sont plus lib�raux. Y sont seulement proscrits les baisers furtifs entre �l�ves de sexes oppos�s et la contestation.
(4) Il faut �tre d�bile pour traiter d'invention diabolique l'arme principale de l'int�grisme.


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