Promu il y a quelques mois � la t�te de Toyota Alg�rie, Noureddine Hassa�m avoue dans l�entretien qu�il a bien voulu nous accorder que la satisfaction des besoins du client �reste notre pr�occupation majeure� et qu�elle d�termine toute la strat�gie men�e pour p�renniser la pr�sence de la marque japonaise dans notre pays. Il abordera aussi la sobri�t� de la gamme commercialis�e actuellement, le recul du march� de l�automobile local ainsi que d�autres questions d�actualit�. Le Soir Auto : Pouvez-vous nous faire le bilan de Toyota durant les cinq premiers mois de l�ann�e en cours ? Noureddine Hassa�m : Le bilan de ces premiers mois de l�ann�e en cours se pr�sente sous un double aspect. Celui des chiffres, et qui est un tant soit peu en de�� de nos pr�visions, et celui de la satisfaction client�le qui constitue, en d�finitive, notre pr�occupation majeure, et qui se situe au-del� de nos projections. Pour le premier, les raisons de cette m�vente, du reste, inattendue pour cette p�riode de l�ann�e, sont inh�rentes � un processus de recul global du march� du neuf en Alg�rie entam� d�s le d�but de l�ann�e 2006. Quand bien m�me la qu�te du volume n�est nullement notre objectif final, nous sommes en droit de nous interroger sur les causes de ce marasme dont souffre l�ensemble des constructeurs install�s en Alg�rie. Concernant la satisfaction client�le, je ne peux que me r�jouir face aux r�sultats tr�s encourageants des sondages effectu�s au quotidien par notre r�seau de succursales et d�agents � travers le pays. C�est un v�ritable d�fi que semblent nous lancer nos clients en exprimant clairement leur satisfaction quant � la qualit� du service apr�s-vente et la prise en charge efficace de leurs dol�ances. Nous sommes ainsi contraint d�aller de l�avant pour �lever encore davantage le niveau de nos performances. En tout �tat de cause, nous restons profond�ment convaincus que l�enjeu majeur et � venir pour le monde de l�automobile en Alg�rie sera incontestablement le service apr�s-vente. Et c�est dans cette perspective que nous avons entrepris depuis plusieurs mois de nous red�ployer en succursales � travers plusieurs r�gions du territoire national afin de mieux ma�triser l�organisation et le fonctionnement du service apr�s-vente et la disponibilit� de la pi�ce de rechange d�origine. Et nous accorderons un int�r�t particulier � la qualit� des prestations fournies par ces structures. Nous nous sommes fix� d�atteindre d�ici 2009 le nombre de neuf succursales en Alg�rie. Votre souci de vous structurer en succursales nous am�ne � penser que vous semblez n�gliger le r�seau d�agents agr��s ? Nullement. Bien au contraire, nous poursuivons parall�lement � la r�alisation de succursales, la mise en place d�un v�ritable r�seau de proximit� qui pourra repr�senter efficacement et dignement le label Toyota en Alg�rie. Notre cahier des charges pour les nouveaux candidats au statut d�agent agr�� est d�une extr�me rigueur. Nous exigeons, en effet, de nos partenaires des surfaces suffisantes pour accueillir l�ensemble des missions attribu�es � une concession en l�occurrence, un showroom spacieux et valorisant pour les mod�les de notre gamme, un magasin de pi�ce de rechange et des ateliers pour le service apr�s-vente. Nous menons une politique de maillage du territoire pour nous permettre d��tre � l��coute de nos clients l� o� ils r�sident. Leurs avis nous sont tr�s pr�cieux et d�terminent dans une large mesure l��laboration de notre strat�gie, commerciale, technique et de marketing, un client satisfait est en d�finitive le meilleur ambassadeur de la marque, car il transmettra un message positif � neuf autre clients potentiels. C�est vous dire l�int�r�t grandissant que nous n�avons cess� d�accorder � notre client�le dont la satisfaction est notre pr�occupation majeure. Quelles seraient, selon vous, les causes du recul du march� du neuf en Alg�rie comparativement aux ann�es pr�c�dentes ? S�il est vrai que le march� du neuf en Alg�rie affiche ostensiblement cette ann�e une tendance � la baisse, il est en revanche difficile de cerner clairement les raisons d�une situation v�cue diff�remment par les uns et par les autres. A d�faut de donn�es fiables de param�tres ma�trisables et de projections sur l�avenir d�un secteur qui semble se structurer progressivement, nous pouvons n�anmoins avancer deux raisons que nous consid�rons d�terminantes dans l��tat actuel du march�, � savoir la suppression de l�importation des v�hicules de moins de trois ans et qui a provoqu� une inondation du march� de l�occasion par plus de 80 000 v�hicules import�s en l�espace de quelques semaines seulement. S�en est suivi alors une saturation du march� et il faudra attendre une absorption de ces quantit�s importantes de v�hicules d�occasion pour esp�rer une relance des ventes du neuf. L�autre raison est, � notre avis, li�e � l�absence de financement de l�achat du neuf. En effet, depuis le retrait de la Cnep du cr�dit automobile, aucune autre institution financi�re n�a r�ussi � reprendre le relais d�une mani�re aussi efficace et g�n�ralis�e. Pour notre part, nous resterons � l��coute des �palpitations� de ce march� et nous nous repositionnerons en cons�quence. Notre volume global pour les quatre premiers mois de l�ann�e en cours est de plus de 9000 v�hicules vendus, ce qui constitue au demeurant une performance hautement appr�ciable et ce qui nous place en deuxi�me position dans le palmar�s des ventes. Mais nous sommes largement leader du march� national dans la qualit� des prestations du service apr�s-vente, ainsi que pour les v�hicules utilitaires. Ceci �tant, nous consid�rons que ce ralentissement des ventes, c�est aussi un moment de r�flexion sur les meilleurs moyens d�am�liorer nos rendements et un recul n�cessaire pour mieux aller de l�avant. Ne pensez-vous pas que le march� de l�occasion n�cessite une prise en charge par les concessionnaires ? Le march� de l�occasion constitue effectivement une de nos pr�occupations actuelles. L�anarchie qui y r�gne et ses effets sur le march� du neuf nous interpellent tous. Il y a urgence � organiser et structurer ce march� pour canaliser les flots ininterrompus de v�hicules qui y sont inject�s en permanence. Des �bauches de propositions concr�tes sont � l��tude et en d�bat dans le cadre de l�Association des constructeurs automobiles (AC2A) dont je suis le vice-pr�sident, et seront propos�es en temps opportun aux pouvoirs publics. Des contraintes r�elles bloquent actuellement toute avanc�e vers une solution idoine, notamment celles li�es aux dispositions de la loi de finances en vigueur et qui ne pr�voient pas un r�am�nagement de la TVA sur la plusvalue afin d��viter la double taxation. La r�organisation du march� de l�occasion et sa structuration, c�est surtout une assurance suppl�mentaire pour le client alg�rien qui disposera alors de v�hicules r�vis�s et garantis par le constructeur. Nous souhaiterons que les pouvoirs publics se penchent sur cette question et contribuent � �loigner les difficult�s qui persistent encore, d�autant que nous enregistrons une disponibilit� dans le cadre de l�association. Vous semblez �tre convaincus des missions de l�association des constructeurs et de son poids face aux pouvoirs publics... Absolument, j�estime que l�association se doit d��tre un partenaire cr�dible et �cout� pour toute question concernant le secteur de l�automobile en Alg�rie. Elle doit �tre conform�ment � ses textes de cr�ation, une force de propositions, mais elle doit �tre aussi un instrument pour permettre la moralisation et la professionnalisation de notre activit�. Nous devons sans plus attendre acc�l�rer l��laboration d�un r�glement int�rieur, maintenir ouverte les portes de l�adh�sion aux autres concessionnaires y compris ceux des v�hicules lourds et mettre en place une structure permanente dans un si�ge adapt�. La gamme des v�hicules Toyota commercialis�e en Alg�rie continue � �tre domin�e par le pick-up Hilux et surtout l�absence de certains mod�les vendus en Europe et m�me au Maghreb. Quelles en seraient les raisons ? Il est vrai que la gamme de Toyota Alg�rie se singularise par une certaine sobri�t� et un choix r�duit propos� � nos clients. Et je dois souligner que cette sobri�t� est amplement justifi�e par le souci du constructeur de veiller � la pr�servation de son image de marque, en �vitant de mettre sur le march� des produits qui ne r�sisteraient pas � la mauvaise qualit� du carburant local, notamment les nouveaux v�hicules �quip�s de moteurs diesel � rampe commune dont la sensibilit� est bien connue. Certes, il y a des efforts entrepris actuellement en vue de la modernisation des raffineries existantes, � l�image de celle de Skikda qui produit maintenant du carburant conforme aux normes internationales et distribu� � l�est du pays, mais nous ne voulons pas encore prendre de risques pour voir des v�hicules neufs revenir en atelier pour cause de mauvais gazoil. Une �quipe technique de Toyota Motors Compagny (TMC) s�journera prochainement en Alg�rie dans le but, pr�cis�ment, de dresser un �tat des r�centes am�liorations et �tudier l��ventualit� d�introduire de nouveaux mod�les avec des performances autrement plus importantes.