Les handicap�s b�n�ficient, une fois par an, � l�occasion de la journ�e qui leur est consacr�e, d�une attention particuli�re de la part des autorit�s et de nombre de personnes �valides� qui se d�couvrent subitement une �me charitable. Face aux journalistes, c�est avec beaucoup d�ostentation que les uns font �talage de leur sens de responsabilit� et les autres de leurs vertus. Des discours cisel�s avec une langue de bois et roul�s dans la farine de la d�magogie, des mots gentils qui valorisent leurs auteurs plus qu�ils ne r�confortent leurs destinataires, un petit don pour se donner bonne conscience et chasser les remords et puis..., et puis rien. �Au revoir et � l�ann�e prochaine�. Ils existent bien, ils sont sinc�res et d�sint�ress�s, mais ils sont peu nombreux � s�interroger : de quoi sont faits les lendemains, les surlendemains d�un 14 mars pour un handicap�. Ce manque d�int�r�t � l��gard d�une frange importante de la soci�t�, nous l�avons constat� de visu au centre psychop�dagogique de Boghni. Cette infrastructure accueille des enfants inadapt�s mentaux qui b�n�ficient d�une prise en charge p�dagogique � travers plusieurs activit�s et sont encadr�s par un personnel sp�cialis�. Selon son directeur et un membre de l�association des parents, le centre est confront� � de nombreux probl�mes qui entravent son bon fonctionnement. Des difficult�s qui trouvent leur origine dans l�absence d�un statut qui d�finit les parties auxquelles incombe la responsabilit� de sa prise en charge. Ouvert en 1990, � l�initiative d�un groupe de parents, le centre avait b�n�fici� pour le d�but de ses activit�s, de l�aide de l�APC, de l�h�tel El-Arz ainsi que de l�association Tagmats. D�apr�s nos interlocuteurs, s�il continue de recevoir les enfants � nos jours, cela rel�ve du miracle. �Il est maintenu en vie gr�ce � quelques subventions malheureusement irr�guli�res de la part de l�APW ainsi qu�� la couverture assur�e par la Cnas. Avec l�aide de l�association des parents des enfants inadapt�s mentaux de la wilaya d�Alger, nous avons effectivement sign� une convention avec la Cnas qui accorde 313 DA pour chaque enfant, quotidiennement, mais seulement les jours ouvrables�, nous a-t-ils d�clar�. Faire face aux diff�rentes et on�reuses d�penses inh�rentes � la prise en charge des enfants devient presque impossible. Entretenir �quipement de l��tablissement, assurer la demi-pension pour les enfants et payer le personnel (encadrement p�dagogique et gardiennage) constituent un v�ritable casse-t�te chinois pour l�association des parents. La solution ? Affecter l��tablissement au minist�re de l�Education nationale par exemple. Ces enfants n�ont-ils pas le droit � une scolarit� garantie par la Constitution comme leurs camarades ? Sa dotation d�uns tatut et d�un budget de fonctionnement pour dans un premier temps assurer la prise en charge de cette cat�gorie d�enfants avant d�entrevoir une am�lioration dans les conditions d�accueil et des perspectives d�insertion professionnelle gr�ce � des formations adapt�es. L�ouverture d�un internat et d�une structure comprenant notamment un centre d�aide par le travail pour ces enfants une fois devenus adultes ainsi qu�un foyer de vie sont des projets dont la concr�tisation tient particuli�rement � c�ur au directeur du centre psychop�dagogique de Boghni. Tizi-Ouzou ne comptant que trois �tablissements de ce genre, celui de Boghni accueille les enfants de plusieurs da�ras du sud de la wilaya.