Abdelaziz Belkhadem, non point le secr�taire g�n�ral de l�instance ex�cutive du Front de lib�ration nationale (FLN) mais le chef du gouvernement, bien le chef du gouvernement, fait de la r�vision constitutionnelle l�action prioritaire de l�ex�cutif qu�il coordonne d�sormais depuis mercredi dernier. La perspective, autrement dit, n�est plus du domaine de la revendication partisane. Elle int�gre bel et bien la lettre de mission du successeur d�Ahmed Ouyahia � la t�te du gouvernement. Serait-ce v�ritablement la prorogation du nombre de mandats pr�sidentiels successifs possibles qui en constitue, cependant, la motivation premi�re, fondamentale ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Certes, l�id�e d�un troisi�me mandat pour le pr�sident de la R�publique en exercice a entrepris de rythmer, d�une certaine fa�on, la pr�occupation politique nationale, sit�t obtenu en avril 2004 le quitus pour le second mandat mais il se pourrait, deux ann�es apr�s et un impr�vu, que l�attachement focalise davantage sur des variantes que sur l�option cardinale premi�re. Ce n�est pas forc�ment un raccourci pris que de supposer en effet que la prorogation du nombre de mandats pr�sidentiels permis ait, par la force des contingences intervenues, perdu de sa port�e politique face � un autre imp�ratif : l�organisation, �ventuellement, de la succession � la t�te de la magistrature supr�me. Les gr�ces que le r�gime pr�sidentiel � un pr�sident et un vice-pr�sident � trouve chez le Front de lib�ration nationale illustrent bien clairement l�int�r�t port� � la question aussi bien par le parti que par le pr�sident de la R�publique. Ce dernier, notamment, quoiqu�il se soit gard� de faire le moindre commentaire � propos tout le long qu�a dur� la surench�re partisane orchestr�e par le FLN. Car il est �tabli d�sormais que Bouteflika �tait, malgr� son silence, en symbiose avec le parti. Il est m�me � se demander s�il n�est lui-m�me l�ordonnateur de l�agitation men�e par le FLN pour la r�vision constitutionnelle. Ouyahia parti et ne voil�-t-il pas que son successeur, Belkhadem, en l�occurrence, informe de la r�vision de la premi�re loi du pays comme t�che pr�pond�rante de son ex�cutif. Autrement dit, cette r�vision constitutionnelle, que d�aucuns pr�f�raient voir comme une simple coquetterie politique du parti FLN, �tait, en r�alit�, inscrite comme chapitre du programme pr�sidentiel. Le d�sormais ex-chef du gouvernement devait certainement le savoir, et, en s��rigeant en contradicteur du FLN sur la question, il faisait aussi savoir qu�il ne voulait pas �tre le �contrema�tre� qui suerait � l�ex�cution de cette t�che pr�cise. Et s�il a refus� d�accompagner ce dessein pr�sidentiel, c�est qu�il ne devait pas ignorer qu�il ne lui �tait pas favorable, lui, qui, � un moment, se voyait comme potentiel successeur de Bouteflika. D�s lors, il ne lui restait qu�� remettre le tablier. Il l�a fait. La nomination de Belkhadem pour sa succession et la reconduction par ce dernier de tout le staff gouvernemental permettent de conclure que Ouyahia s��tait �veill� que l�enjeu de la r�vision constitutionnelle projet�e ne fait pas de place � sa promotion politique propre. Que, au contraire, il poursuivait de la g�ner. La reconduction du staff gouvernemental, dans un premier temps, �tant donn� qu�il est question d�un remaniement prochain, se veut �tre message politique : l��chec s�attribue au seul Ouyahia. Et en lui r�servant ainsi l�exclusivit� de l��chec, on poursuit �videmment de le fragiliser encore davantage. Va-t-il, comme c�dant � la fatalit�, �touffer, la mort dans l��me, ses ambitions politiques ? Il faudra attendre de cerner les pulsions organiques au sein du RND � si pulsions il y aura � pour s�autoriser un commentaire. Mais si Ouyahia n�a pas jug� et jaug� judicieux d�accompagner le dessein pr�sidentiel relatif � la r�vision constitutionnel, c�est que, par rapport � la nature du r�gime voulu et, subs�quemment, la question de la succession qu�il poursuivrait de baliser, il a vision autre, totalement autre. Aussi, il est � s�interroger si Bouteflika, aid� par son parti, le FLN, ne travaille pas d�j� � r�gler la question de sa succession. S�il ne pr�pare pas d�j� le terrain pour un dauphin qu�il aura lui-m�me b�ni. Ce dernier, s�il advenait, pourrait �tre la figure �mergente du FLN. Sinon un �technocrate� qui satisferait � des crit�res bien d�termin�s.