Zin�dine Zidane, que le quotidien madril�ne Marca veut envoyer � la retraite � l'issue du 8e de finale du Mondial-2006 de football entre la France et l'Espagne, ces soir � Hanovre (nord), va de son c�t� tout faire pour mettre les Espagnols en vacances. Ce 8e de finale royal entre voisins europ�ens, 700e match de l'histoire de la Coupe du monde, laissera sur le carreau un grand d��u, que ce soit une �Furia roja� qui a s�duit la plan�te par son jeu l�ch� ou une �quipe de France qui tournerait d�finitivement la plus belle page de son histoire avec le d�part de Zidane et quelques autres. �Zizou�, qui a v�cu du vestiaire de Cologne (nord) la qualification des Bleus aux d�pens du Togo (2-0), revient avec une motivation d�cupl�e, port� par le d�sir d'�tirer pour quelques jours encore sa vie de footballeur. Certes, �l'histoire s'�crit avec des victoires pas avec des comm�morations�, rappelait lundi le �Catalan� Raymond Domenech. Mais cette �quipe de France semble avoir tant li� son destin en Allemagne � celui de sa g�n�ration 1998 qu'elle entrera forc�ment sur la pelouse en songeant qu'il s'agit peut-�tre de la derni�re marseillaise de son capitaine embl�matique. L'Espagne, elle, ne va pas s'encombrer avec ce genre de consid�rations envers un joueur qui n'a plus de secrets pour elle. Sans �tre aussi abrupts que Marca, les joueurs ib�riques et leur s�lectionneur Luis Aragon�s ne cachent pas leur d�sir de l'envoyer le plus rapidement possible � sa retraite madril�ne. Et m�me si elle n'a jamais battu la France en match officiel (1 nul, 4 d�faites), l'Espagne sait qu'elle en a les moyens apr�s un 1er tour o� elle a beaucoup jou� et aussi beaucoup marqu� (8 buts pour 3 victoires). �J'ai une tr�s grande confiance en mon �quipe. Nous avons discut� avec les joueurs et l'�quipe y croit vraiment�, affirme Luis Aragon�s, qui sait toutefois que �c'est maintenant que commence le Mondial�. Avec des titulaires qui n'ont pas ou peu jou� le troisi�me match contre l'Arabie saoudite (1-0), l'Espagne peut aussi compter sur sa fra�cheur alors que la France a trembl� jusqu'au bout pour arracher sa place en 8e de finale. Autant dire que les Espagnols sont tr�s tent�s de faire courir les trentenaires bleus derri�re la balle, ce que n'a pas cach� Luis Aragon�s hier midi: �La cl� sera de contr�ler le ballon.� Solidit� d�fensive Willy Sagnol le sait: �Ils ont une belle ma�trise du ballon avec trois milieux de terrain travailleurs et excellents techniquement. Pour nous, l'important sera de boucher les espaces pour �viter leurs petites passes au milieu qui pourraient nous faire trop courir.� Au moral au beau fixe des Espagnols, les Bleus, qui ont maintenant chass� leurs d�mons de 2002 en passant le 1er tour, comptent bien opposer leur solidit� d�fensive. Avec le retour d'Abidal, Domenech alignera une d�fense qui n'a jusqu'ici pas trembl�. Elle devra toutefois se m�fier des coups de pied arr�t�s, son point faible, d'autant que l'Espagne excelle dans ce secteur. �Contre l'Espagne, clame Domenech, si on n'est pas solide derri�re, on peut pr�parer le billet retour, mais il faut aussi savoir leur poser des probl�mes.� Le s�lectionneur n'a toutefois pas �clair� cette question : avec le retour de Zidane, reviendra-t-il au syst�me � un seul attaquant (Henry) utilis� contre la Suisse (0-0) ou la Cor�e-du-Sud (1-1) ou conservera-t-il les deux pointes (Henry-Trezeguet) du dernier match? Une question sans r�ponse jusqu'au coup d'envoi puisque le s�lectionneur fran�ais, contrairement � ses habitudes, ne d�voilera son �quipe qu'au dernier moment. WILLY SAGNOL �Ne pas leur laisser la ma�trise du ballon� Quelle va �tre la cl� du match ? Pour avoir d�j� un peu vu l'Espagne, on trouve que c'est une �quipe au potentiel offensif important. Ils ont une belle ma�trise du ballon avec trois milieux de terrain travailleurs et excellents techniquement. Pour nous, l'important sera de boucher les espaces pour �viter leurs petites passes au milieu qui pourraient nous faire trop courir. Si on leur laisse trop la ma�trise du ballon, on risque de souffrir. Etes-vous surpris par le niveau de cette �quipe d'Espagne ? Oui et non. Non parce qu'ils ont de tr�s grands joueurs dans de grands clubs, en Espagne ou en Angleterre. Mais oui un peu parce qu'ils ont r�ussi � trouver un amalgame entre jeunes et anciens pour constituer un effectif qui a les m�mes int�r�ts. Que pensez-vous des attaquants espagnols ? Fernando Torres va tr�s vite, (David) Villa est un joueur puissant qui sent tr�s bien les coups et Raul est un opportuniste. Avec Raul, on est pr�venu, il ne faut jamais rel�cher sa concentration. Ce sont trois grands joueurs, aux qualit�s tr�s diff�rentes mais dont il faut se m�fier sans arr�t. Est-ce un avantage pour vous de ne pas �tre favori ? Je ne pense pas. Favori ou outsider, l'important c'est la victoire. C'est s�r que cela met un peu plus de pression sur l'�quipe espagnole. Il y a des �quipes qui savent la g�rer et d'autres moins. Vous n'avez que quatre jours entre le Togo et l'Espagne, est-ce un probl�me pour la r�cup�ration ? Non, car cela ressemble � un encha�nement championnat- Ligue des champions auquel nous sommes habitu�s en club. Le probl�me physique ne se posera pas pour nous. A ce stade, on ne sent pas encore la fatigue, gr�ce aux bienfaits du travail avec Robert Duverne (pr�parateur physique). Contre le Togo, m�me � 0-0, nous n'avons pas eu besoin d'aller puiser dans nos ressources pour aller chercher le r�sultat, on s'est m�me permis de g�rer � la fin.� Mais les Espagnols ont fait jouer des rempla�ants lors de leur 3e match... Peut-�tre, mais apr�s mais huit ou neuf jours sans match, il peut y avoir une perte de rythme. Ressentez-vous une nouvelle confiance en vous ? M�me apr�s les matches contre la Suisse et la Cor�e, on �tait persuad� qu'on allait se qualifier. C'�tait comme pendant les qualifications au Mondial, longues et difficiles. On a tout fait dans la difficult�, on peut �tre soulag� de se retrouver en 8e de finale apr�s les moments par lesquels on est pass�, mais �a d�cuple notre envie d'aller loin tous ensemble et de faire plaisir aux gens qui aiment l'�quipe de France.
