Pour remporter la Coupe du monde de la Fifa, il faut battre les grandes équipes à un moment ou à un autre. Ce moment est arrivé pour l'Espagne et la France. Les deux nations ont connu des trajectoires différentes depuis quelques années, mais restent parmi les plus grands noms du football mondial. Après cet ultime huitième de finale d'Allemagne-2006, il n'en restera qu'un en course pour le titre mondial. Cette rencontre est sans doute celle du second tour qui semble la plus indécise. Entre une Espagne qui confirme enfin son statut de gros bras et une France qui a tourné le dos aux fantômes de 2002, le duel s'annonce équilibré. Avec en toile de fond le risque de voir Zinédine Zidane disputer son dernier match, face à certains de ses coéquipiers en club. «C'est l'affiche que j'avais prévue, mais pas dans ce sens-là parce que je pensais que la France terminerait première et l'Espagne deuxième.» Les mots de Raymond Domenech résument le parcours des deux équipes lors du premier tour. L'Espagne a facilement tiré son épingle du jeu terminant en tête du Groupe H avec trois victoires en autant de rencontres alors que pour les Français, il a fallu attendre le dernier match pour décrocher la qualification. Les deux équipes se sont déjà affrontées à 27 reprises pour un bilan plutôt équilibré : 11 victoires espagnoles, 10 françaises et 6 matches nuls. Mais sur les 20 dernières années, les Bleus ont pris l'ascendant dans les grandes compétitions. En finale de l'Euro-1984 disputé à domicile, les Français battent les Ibériques grâce à une main, devenue célèbre, du portier Luis Arconada sur un coup franc de Michel Platini. Seize ans plus tard, en quart de finale de l'Euro-2000, l'Espagne s'incline 2-1 après que Raul eut raté un penalty dans les arrêts de jeu. Encore une fois, la France va au bout. La dernière rencontre en date a, cependant, tourné à l'avantage de la Furia. En match amical, qui n'avait plus grand-chose d'amical dès le coup d'envoi, les coéquipiers de Raul s'étaient imposés (2-1) à Valence en mars 2001.