La crise qui oppose Me Sellini, pr�sident de l�Union nationale des barreaux et b�tonnier d�Alger, � Kaddour Berradja, procureur g�n�ral pr�s la cour d�Alger, pourrait prendre une tout autre tournure dans les prochains jours. R�unis hier au si�ge du tribunal de Sidi M�hamed, suite � l�appel de la section locale de leur syndicat, les magistrats de cette juridiction envisageraient de poursuivre Me Sellini pour diffamation. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les propos du b�tonnier d�Alger, tenus � l�occasion d�une conf�rence de presse anim�e le 21 juin dernier, ont �t� qualifi�s d� �extr�mement graves� et de �dangereux � par les magistrats de la cour d�Alger. Me Sellini avait en effet accus� le procureur g�n�ral pr�s la cour d�Alger de s�ing�rer dans les affaires trait�es par les magistrats. �J�assume ce que j�avance. J�ai vu de mes propres yeux que les pr�sidents des chambres correctionnelles ne d�cident de rien sans son avis. Les magistrats qui osent refuser sont tout de suite relev�s. Nous les rencontrons et ils nous disent tous qu�ils subissent la terreur et qu�ils n�ont pas les moyens de lui faire face�, a-t-il dit lors de cette rencontre avec la presse. Sellini a �galement reproch� � Berradja de ne pas afficher la liste des magistrats d�sign�s pour si�ger au tribunal criminel et de bloquer les proc�dures de recours des justiciables. Les magistrats rencontr�s hier ont d�nonc� ce qu�ils consid�rent �tre des all�gations d�une minorit� d�avocats �p�cheurs en eau trouble� et �� la solde d�hommes d�affaires v�reux�. �Cette campagne d�clench�e par le b�tonnier vise � porter pr�judice � la r�putation de notre corporation. Nous avons lu dans diff�rents journaux les graves propos qu�il a tenus � notre �gard. Mais il a, par la suite, tout d�menti et a accus� la presse d�avoir d�form� ses d�clarations�, a expliqu� le responsable de la section syndicale d�Alger du SNM en pr�cisant, toutefois, que Me Sellini n�a pas adress� de mises au point aux journaux concern�s. Intervenant � son tour, Mme Brahimi, pr�sidente de chambre, a d�menti toute ing�rence de Kaddour Berradja. �Il faut savoir qu�au niveau de la cour d�Alger, le dernier des magistrats a au moins une vingtaine d�ann�es d�exp�rience � son actif et il est impensable qu�il accepte de recevoir des injonctions du procureur g�n�ral. Les magistrats n�ont de compte � rendre qu�� leur propre conscience. Quant � la question des lenteurs dans les recours, pourquoi n�ont-ils rien dit avant (l�arriv�e de Berradja, ndlr), lorsque les dossiers s�entassaient au niveau de la cour d�Alger et que les pr�venus passaient des ann�es en prison sans �tre jug�s ? Mais cette situation les arrangeaient que trop bien puisqu�ils pouvaient traire (yahelbou) leurs clients�, lancera-t-elle. Me M�rimeche, magistrat au tribunal d�Alger et membre du SNM, a tenu � pr�ciser qu�il n�existe aucun texte de loi qui oblige le procureur g�n�ral � afficher la liste des magistrats devant prendre part � la session criminelle. �Pourquoi insistent-ils � conna�tre les noms des juges ? Pour faire du business ?�, ironisera-t-il. M. Amour, membre du bureau national du Syndicat national des magistrats, a expliqu� pour sa part que son organisation comptait intenter un proc�s pour diffamation contre Me Sellini. �Nous attendons la plainte officielle des magistrats de la cour d�Alger pour la pr�senter aux autorit�s comp�tentes, au ministre de la Justice en premier lieu. Puis, par la suite, nous saisirons la justice pour diffamation.�