Washington profite de la recrudescence de la violence au Proche-Orient pour d�terrer une fois de plus son projet de GMO. Apr�s avoir laiss� suffisamment de temps � l�arm�e isra�lienne pour mener � bien ses objectifs au Liban, Condoleezza Rice exige �un nouveau Proche-Orient�. Ce n�est qu�apr�s la mort de plus de 300 Libanais que la secr�taire d'Etat am�ricaine s�est d�cid�e � appeler � un cessez-le-feu �urgent�. Les USA se posent ainsi en ma�tre du jeu et posent leurs conditions. Aujourd�hui, � l�ouverture de la conf�rence de Rome consacr�e au Liban, les Am�ricains feront une fois de plus pression. Sur le terrain, les combats font rage. Les Libanais continuent de fuir. La situation humanitaire est catastrophique. Les exigences de Washington C�est � partir de J�rusalem que Condoleezza Rice a confirm� les vis�es am�ricaines. �Le temps est venu pour un nouveau Proche-Orient. Nous devons faire ce que nous pouvons pour poser les bases d'une paix durable dans cette r�gion. Il faut renforcer les forces de la paix et de la d�mocratie au Proche- Orient. Les peuples de cette r�gion, les Isra�liens, les Libanais et les Palestiniens ont v�cu trop longtemps dans la peur, la terreur et la violence�, a-t- elle dit au sortir d�une rencontre avec le Premier ministre isra�lien. Faisant la promotion du projet du nouveau Proche- Orient, la secr�taire d�Etat a pr�text� la �n�cessit� de garantir une paix durable dans la r�gion et de consolider les forces de la paix et de la d�mocratie�. Aujourd�hui, elle d�veloppera le m�me discours � l�occasion de la tenue de la conf�rence de Rome. Fort de ce soutien, le Premier ministre isra�lien qui a rencontr� Rice s'est dit �d�termin� � continuer l'agression contre le Liban. Les r�serves des Palestiniens Premier � r�agir aux d�clarations de Rice, le Premier ministre palestinien Isma�l Haniyeh, craignant que le �nouveau Proche-Orient voulu par la secr�taire d'Etat am�ricaine Condoleezza Rice ne signifie d�truire le Liban et tuer le plus grand nombre possible de Palestiniens�. Hier, il a fait savoir que �alors que la secr�taire d'Etat am�ricaine visite la r�gion et tient des r�unions, nous condamnons les positions des Etats-Unis qui utilisent le droit de veto et donnent un feu vert � l'occupant pour continuer son agression contre les peuples palestinien et libanais. Nous demandons � l'administration am�ricaine de cesser son soutien aveugle � l'occupant et de ne pas permettre la poursuite des meurtres d'enfants, de femmes et de vieillards avec les armes am�ricaines sur les terres palestiniennes et libanaises. Nous entendons une d�claration sur un nouveau Proche-Orient, qui, du point de vue am�ricain, semble commencer par d�truire le Liban, tuer le plus grand nombre possible de Palestiniens et abattre la r�sistance�. Les regards tourn�s vers Rome C�est dans ce contexte que s�ouvre aujourd�hui la rencontre de Rome dont le premier objectif attendu est l�appel � un cessez-le-feu imm�diat. Les grandes puissances occidentales et leurs alli�s arabes se r�unissent aux c�t�s de l'ONU et de la Russie, dans un climat empreint de doutes et de divergences quant � la strat�gie � adopter pour sortir de la crise entre Isra�l et le Liban. A la veille de cette r�union, le chef du gouvernement italien Romano Prodi a tenu � rappeler que le but principal de la conf�rence internationale sur le Liban est l'obtention d'un cessez-le-feu. Le chef du gouvernement italien a �galement �voqu� �la nouvelle vague de probl�mes humanitaires et l'organisation d'une force d'interposition dont nous avons d�j� parl� au cours du G8. Le probl�me des r�fugi�s a pris ces derniers jours une dimension impressionnante. Pour trouver une solution au conflit, une force d'interposition peut �tre utile en donnant un minimum de s�curit� sur le long terme aussi bien aux fronti�res isra�liennes qu'aux structures de l'Etat libanais�, a-t-il ajout�. Un souhait que partagent l�Arabie Saoudite. Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fay�al, a r�clam� un cessez-le-feu au Liban et le r�tablissement de la souverainet� et de l'int�grit� territoriale de ce pays. Un appel lanc� � l�issue des entretiens qu�il a eus � Londres avec le Premier ministre Tony Blair : �Je pense que nous sommes tous les deux tomb�s d'accord sur le fait que la vraie solution est de restituer au Liban sa souverainet� et son int�grit� territoriale. Pour y parvenir, il faut une premi�re �tape, qui est un cessez-le-feu pour arr�ter les bombardements.� De son c�t�, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a appel� le monde � faire cesser l'offensive isra�lienne contre le Hezbollah, mettant en garde contre le risque d'une guerre au Proche-Orient en cas d'�chec des n�gociations. Dans une d�claration lue � la t�l�vision, le roi pr�vient que �si l'option de la paix �choue en raison de l'arrogance d'Isra�l, alors la seule option qui restera sera la guerre, et Dieu seul sait ce que la r�gion vivra dans un conflit qui n'�pargnera personne�. Il a �galement donn� des instructions pour octroyer �une aide de 250 millions de dollars pour la reconstruction des territoires palestiniens et qui sera le noyau d'un fonds arabe destin� � aider les Palestiniens�. 381 civils libanais tu�s, 786 autres bless�s Le ballet diplomatique qui n�a pas cess� depuis le d�but de l�agression du Liban n�a pas r�ussi � faire cesser les hostilit�s. Hier, d�intenses combats opposaient les unit�s isra�liennes et les combattants du Hezbollah pour le contr�le de Bint Jbeil, bastion de la formation chiite au Liban-Sud. Des unit�s blind�es isra�liennes ont accru leur pression sur une place forte du Hezbollah au Liban-Sud. Selon la police, deux colonnes de dix blind�s chacune ont pris position sur deux collines qui surplombent la ville de Bint Jbeil, qui abrite le commandement militaire local de la formation chiite. La progression s'est accompagn�e d'accrochages sporadiques, dans le terrain accident� de cette zone, au sud-est de Tyr (83 km au sud de Beyrouth), o� se d�roule depuis plusieurs jours l'essentiel des combats entre les forces isra�liennes et les combattants du Hezbollah. Profitant de la nuit, l�arm�e isra�lienne a fait venir des renforts � partir de Maroun-al-Ras en direction de Bint Jbeil et Yaroun. Les avions isra�liens ont �galement effectu� sept raids sur les localit�s de Khiam et de Kfar Killa, dans la r�gion de Marjayoun, et deux autres contre le village de Debbine, d�molissant deux habitations. De son c�t�, le Hezbollah a tir� une salve de seize roquettes � partir du Liban-Sud qui se sont abattues sur Ha�fa, dans le nord d'Isra�l, faisant cinq bless�s, dont trois gri�vement atteints. D'autres roquettes sont tomb�es sur les localit�s de Safed et Maalot, en Galil�e, selon la source polici�re. A Ha�fa, les roquettes ont frapp� au moins une maison et un autobus qui transportait des passagers. Le chauffeur du v�hicule est l'un des bless�s graves. Les cinq bless�s ont �t� touch�s par des �clats et par des billes d'acier que le Hezbollah introduit dans les roquettes pour �am�liorer� l'efficacit� des projectiles. Ils ont �t� conduits � l'h�pital Rambam de Ha�fa. Un responsable de la police a fait �tat d'une salve de douze roquettes sur la ville, tout en soulignant que quatre autres �taient tomb�es dans des secteurs �loign�s de la cit�. Au total, 381 personnes, dont 334 civils et 27 militaires et gendarmes libanais, ont p�ri dans les bombardements isra�liens au Liban. 786 civils et 81 soldats et policiers libanais ont �t� bless�s, selon un d�compte partiel.