Le constat est le m�me dans toutes les wilayas du pays : la criminalit� petite et moyenne est en recrudescence. Skikda n��chappe pas � cette situation. Malvie, ch�mage, oisivet� sont autant de facteurs poussant � ce que ce fl�au gangr�ne la tranquillit� de la population. De surcro�t, �Phillipeville� a v�cu ses derni�res semaines au mouvement des vagues de rumeurs alarmantes quant au regain d�actes terroristes. Infond�es ou pas : la population a peur et demande plus de s�curit� et de pr�sence d�agents de l�ordre dans les villes. 286 agents de l�ordre entre gendarmes et policiers ont men�, le week-end dernier, deux op�rations combin�es coup-de-poing. L�objectif �tant de tranquilliser les citoyens par des descentes inopin�es. La premi�re a cibl� la gare routi�re Mohamed-Boudiaf, haut lieu de vol et de pick-pockets, la gare routi�re est un endroit propice pour les affaires des d�linquants. A 17 heures, jeudi dernier, les hommes en vert et ceux en bleu s�y sont dispers�s apr�s avoir boucl� toutes les issues. Des contr�les d�identit� sont op�r�s. Le port de la carte d�identit� ne fait pas encore partie du r�flexe syst�matique des Alg�riens. Comme l�atteste la r�ponse d�un homme d�une cinquantaine d�ann�es au gendarme sur sa carte d�identit� : �J�ai celle de ma femme !� Ceux dont l�identit� n�est pas connue ont �t� emmen�s vers le si�ge de la S�ret� de wilaya pour v�rification sur un fichier national des deux corps. Ainsi, les agents de l�ordre pourront savoir s�ils sont recherch�s ou pas. C�est le cas de l�un d�entre eux qui avait un mandat d�arr�t contre lui. Lors de cette descente, un policier a constat� une grave infraction de la part d�un propri�taire de fast-food. Au fait, au lieu de vendre des sandwichs, il proposait des bouteilles de vin et de bi�re. Une saisie de 174 canettes de ce liquide et 7 bouteilles de vin a �t� op�r�e. Le port d�armes prohib�es par les �habitu�s� de cette gare est monnaie courante. Dans les traditions des d�linquants skikdis, le couteau est l�arme de toutes les situations et bien s�r de toutes les bagarres. �80 % des d�linquants sont r�cidivistes� Dans la soir�e entre 20 et 22 heures, les m�mes brigades ont men� des descentes dans les communes de Ben M�hidi, Skikda et Filfila. La for�t de loisirs de la commune de Skikda a �t� notamment cibl�e. Reconvertie tel que �square de dealers�, cette for�t a perdu l�essence m�me de son existence d�un endroit de tranquillit� et de repos des familles, elle est devenue au fil des ann�es, notamment celle de terrorisme, un lieu de d�bauche. Des dealers y ont �t� appr�hend�s en d�tention de kif � deux endroits diff�rents de cette for�t. En tout, 380 personnes ont �t� interpell�es lors de ces op�rations. 13 d�entre elles ont �t� arr�t�es pour port d�armes prohib�es et 8 autres pour d�tention de drogue. Dix cas pour ivresse publique et dix autres personnes pour location de tentes dans les plages sans autorisation. Pour Sallami Mohamed, chef de la S�ret� de Skikda : �80% des d�linquants sont des r�cidivistes. �Selon ses dires, ils profitent des gr�ces pr�sidentielles pour reprendre leurs activit�s. Les r�sultats des plans �Delphine� de la gendarmerie et �Azur� de la police, pour la saison estivale, l�attestent largement. Des plages en manque de baigneurs Jeudi dernier, peu de baigneurs se ruaient vers les plages de Filfila, tels que Oued Kett et Oued Rira, � une vingtaine de kilom�tres de Skikda ville. Leur eau claire n�a pas r�ussi � faire en sorte que les Skikdis y plongent. La plage ex-Jeanne d�Arc, � une dizaine de kilom�tres, est loin d��tre boucl�e sous la chaleur �touffante. D�apr�s le g�rant d�une concession de la plage faisant partie de l�h�tel �tatique �Essalem�, une �baisse sensible de nombre d�estivants est certes enregistr�e�. Cependant, a-t-il ajout�, cela n�a aucune relation avec la situation s�curitaire. �La situation s�curitaire est bonne. C�est le fait que B�ja�a et Jijel se portent mieux que les estivants sont moins nombreux. Actuellement, nous commen�ons � ressentir une dure concurrence.� Aussi, Essalem ne l�sine pas sur les moyens et mise� sur la s�curit�. Douze gardiens font des rel�ves, de jour comme de nuit, avec des chiens bergers. �Nous payons pour la s�curit�, a affirm� un des consommateurs. En effet, la place est c�d�e avec parasol et deux chaises � 500 DA. �Nous pr�f�rons payer cher et bien se sentir en s�curit� et surtout � l�aise�, a affirm� un p�re de famille. �Vous savez, nous nous sentons mieux et en s�curit� � la plage qu�en ville, notamment par le nombre de barrages install�s aux alentours�, a ajout� son �pouse. Et de continuer : �Franchement, dans la ville, nous avons peur !� Un avis divis�. La d�linquance, pour les Skikdis, est un fait mais pas plus qu�ailleurs. �Le sentiment de peur est n� des rumeurs d�actes terroristes, a expliqu� un autre habitant. �Nous avons peur, atteste un chauffeur de taxi, mais sans rien voir�. Les terroristes sont dans les massifs, c�est vrai. Mais nous r�clamons plus de pr�sence et de s�curit� dans les villes�. Un autre riverain abord� souligne : �Il faut savoir que la population vit maintenant dans la psychose d�actes terroristes mais qui ne se produisent pas.� Des rumeurs circulent encourageant la peur m�me inconsciente des habitants. Aussi, la pr�sence des agents de l�ordre est tranquillisante. D�autant plus qu�elle a un double impact, la s�r�nit� des esprits et la baisse de la d�linquance. De nuit, une toute autre ambiance s�installe. Stora, place de Skikda, avec son port � 8 km du chef-lieu, est paradoxalement plus anim�e la nuit que le jour : les restaurants affichent complets, des nageurs profitent d�un bain de minuit, les familles se baladent. La corniche est quasiment prise d�assaut par des jeunes, des groupes de femmes et des couples de tout �ge. Entour�e par les feux des torch�res de la plate-forme de Skikda et par la lumi�re des habitations, Stora est en communion avec les riverains. �La s�curit� est plus renforc�e le soir et nous nous sentons plus � l�aise�, a expliqu� un confr�re rencontr� par hasard avec sa famille. La brise de minuit entra�ne des esprits plus sereins.