A moins de vingt jours de la rentr�e universitaire 2006/2007, pr�vue pour le 3 septembre prochain en raison du d�brayage men� par les enseignants du sup�rieur, lors de la saison pr�c�dente, le spectre de la gr�ve plane sur l�universit�. R�uni en conf�rence nationale les 14 et 15 ao�t derniers, le Conseil national des enseignants du sup�rieur (Cnes) avertit sur une rentr�e universitaire qui pourrait �tre tr�s agit�e et perturb�e si la tutelle ne se d�p�che pas � prendre les mesures n�cessaires pour r�pondre concr�tement aux revendications exprim�es par les 19 �tablissements en gr�ve. Clairement, le mouvement de gr�ve, bloqu� par la p�riode des vacances, ne s�est pas estomp�, selon le communiqu� du Cnes, mais promet de mobiliser davantage les enseignants pour la prochaine saison. Insatisfait de la d�marche entreprise par le minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique (MESRS), pour le r�glement du conflit avec les enseignants en gr�ve, le Cnes maintient �galement sa position de lutte jusqu�� la satisfaction de l�ensemble de ses revendications. Les derni�res augmentations de salaire annonc�es en grande pompe par la tutelle en juin, et qui ont �t�, effectivement, appliqu�es, �sont insignifiantes �, selon le Cnes. Tandis que l�augmentation sp�cifique promise pour juillet n�est toujours pas vers�e aux int�ress�s. Par ailleurs, les enseignants consid�rent que le d�cret sur les logements �est entour� d�ambigu�t�s�. Entra�n�s depuis des ann�es dans un langage de sourds de la part de la tutelle, les enseignants refusent d�sormais de faire les frais de la mauvaise gestion du secteur de l�enseignement sup�rieur. Ils sont d�termin�s � faire valoir leurs droits, malgr� les pressions exerc�es sur les repr�sentants syndicalistes. �Plus que jamais, nous sommes d�termin�s � faire aboutir nos revendications et exprimons en m�me temps notre disponibilit� � l�ouverture de v�ritables n�gociations entre le MESRS et nos repr�sentants�, lit-on dans le communiqu� sanctionnant la conf�rence nationale. Insistant sur la gestion de l�universit�, le Cnes fait part du refus de la tutelle � donner une suite positive � toutes les propositions des enseignants dans le contexte de la r�forme universitaire. �Dans la pratique, la gestion de l�universit� est plus que jamais caract�ris�e par l�autoritarisme administratif et la coercition �, indique le communiqu�. Cette m�me logique a conduit �au rel�vement de cinq chefs d��tablissement de leur poste, dans le contexte de la gr�ve�. Du c�t� des enseignants, ceux de l�int�rieur du pays sont les plus vis�s par les sanctions administratives, les privant, notamment, de bourses d��tudes, de stages, outre les retards dans le paiement des salaires. Une situation de marasme qui l�gitime le combat des enseignants qui rappellent � la tutelle le danger qui guette la prochaine rentr�e universitaire. Une rentr�e des plus difficiles vu l�invalidation de la pr�c�dente saison et du blocage des examens dans plusieurs universit�s. En termes de statistiques, 240 000 �tudiants s�appr�tent en septembre � passer leurs examens et 220 000 nouveaux bacheliers attendent leurs places p�dagogiques. En somme une belle pagaille. La prochaine rencontre du Cnes est programm�e pour les 28 et 29 ao�t prochains, pour structurer et organiser ses actions. D�ici l�, la tutelle pourrait �galement afficher sa disponibilit� � n�gocier� mais concr�tement ! Rosa Mansouri