A chaque nouvelle rentrée universitaire, enseignants et étudiants croisent les doigts, espérant que, cette fois-ci, des conditions de travail plus favorables sont réunies pour permettre à ces deux acteurs principaux de l'enseignement supérieur d'aller de l'avant. Cette année, qui démarre officiellement aujourd'hui sous le slogan «la qualité de l'enseignement», sera-t-elle différente des années précédentes ? Les universitaires peuvent-ils aspirer enfin à une rentrée sans difficultés, sachant que la tutelle a mis «le paquet» dans le seul but de faire sortir l'université de sa léthargie. Pas sûr, estiment certains, trop tôt pour faire un bilan positif de la rentrée, pensent d'autres. Les efforts de la tutelle dans ce domaine et l'efficacité des moyens mis en place pour répondre aux besoins de toute la communauté universitaire ne seront évalués que sur le terrain. Enseignants et étudiants sont donc dans le wait and see des résultats des réformes entreprises jusqu'à présent et de l'exploitation de l'enveloppe colossale injectée dans le secteur. Première observation du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) par rapport à cette nouvelle rentrée est que cette année ne sera pas différente des années précédentes pour la simple raison qu'une évaluation des actions menées pour rendre à l'université sa vocation réelle n'a pas été faite avec la tutelle et que la pression démographique reste un problème à l'université et qui n'a pas encore été résolu. Sur les efforts consentis par la tutelle, le CNES est optimiste, estimant que l'Etat a mis le paquet pour la réalisation de nouvelles infrastructures universitaires et consacré 43% du budget de l'enseignement supérieur aux œuvres universitaires. Mais des questions demeurent posées pour ce syndicat : tous ces efforts déployés par la tutelle répondent-ils aux besoins de la corporation ? Sur quelle base ont été faites la répartition du budget et l'orientation des étudiants dans différentes universités ? Les moyens mis en place pour garantir une meilleure qualité de l'enseignement sont-ils exploités dans le bon sens ? A toutes ces questions, le président du CNES, M.Rahmani, souligne que c'est le terrain qui pourra donner les réponses. «Les difficultés à l'université, à l'instar des universités du monde entier, existeront toujours», explique le président du CNES. «Pour les dépasser, il faut apprendre à affronter ensemble tous les problèmes et à se concerter avec la tutelle. C'est un partenariat qui doit se concrétiser. Le premier pas dans ce sens a été franchi lorsque la revendication du CNES concernant la recherche a été satisfaite par le ministère et que le conseil des enseignants a applaudi», dira M.Rahmani, qui estime que pour assurer une rentrée universitaire dans de bonnes conditions, il faut préparer le climat favorable, et pour l'enseignant et pour l'étudiant par la prise en charge de leurs revendications tels que le statut particulier que l'enseignant attend toujours et l'amélioration des conditions d'hébergement, de restauration, de transport et sur le plan des places pédagogiques que l'étudiant espère les voir se concrétiser. Pour le CNES, l'évaluation de la situation est faite, et mieux ça sera car les évènements se déroulent avec une telle rapidité qu'il est impératif de suivre le rythme d'évolution de l'université. C'est dans ce cadre que le Conseil national du CNES va se réunir les 21 et 22 octobre. Un bilan sera établi, positif ou négatif. Au total, 1.230.000 étudiants, dont 237.543 nouveaux bacheliers, sont appelés à rejoindre aujourd'hui les bancs des établissements universitaires qui disposent de 1.302.000 places pédagogiques et près de 558.000 lits d'hébergement, dont 118.000 places et 86.000 lits qui seront réceptionnés prochainement. Le réseau universitaire sera également enrichi par la création de 2 centres universitaires, 5 écoles préparatoires ainsi que la création de 55 nouvelles résidences universitaires. Pour ce qui est de l'encadrement en ressources humaines, il est prévu l'ouverture de 2.800 postes budgétaires au profit des enseignants chercheurs et 4.440 autres postes au profit des personnels administratif et technique.