«L'université risque de connaître une année blanche, si les autorités concernées n'interviennent pas pour mettre un terme à la situation catastrophique des enseignants», avertissent ces derniers dans une déclaration. La rentrée universitaire 2006-2007, dont le coup d'envoi a été donné ce samedi matin, coïncide, cette année, avec l'université d'été de l'aile dialoguiste du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). L'autre aile du Cnes compte, pour sa part, reprendre son mouvement de grève, après l'avoir suspendu durant 34 jours. Cette décision est prise en raison de la non-satisfaction des principales revendications des enseignants, notamment «la poursuite du harcèlement moral et judiciaire ainsi que l'entrave à l'exercice du droit syndical par certains chefs d'établissements universitaires…», soulignent, dans une déclaration rendue publique, les représentants des sections syndicales de 19 établissements, réunis lors de la sixième rencontre nationale des sections du syndicat les 28 et 29 août écoulés. Cette rencontre a regroupé les trois coordinations régionales du Cnes ; la coordination Centre (Usthb, ENS de Bouzaréah, INI, INA, ainsi que les universités de Boumerdès, de Blida et de Béjaïa) ; la coordination de l'Ouest (Usto, université de Sidi Bel Abbes, Tiaret, Chlef et Mascara) et enfin la région Est représentée par les syndicalistes des universités de Ouargla et de Jijel. Les rédacteurs du communiqué mettent en cause les recteurs de l'université de Blida, de Béjaïa, de Tiaret ainsi que le directeur de l'Ecole normale supérieure (ENS) de Bouzaréah, les accusant de harcèlement moral à l'encontre des enseignants. Ils ont, en outre, sollicité le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, pour prendre les mesures adéquates afin de «sauver l'université algérienne de l'impasse dans laquelle elle se trouve aujourd'hui». Les enseignants comptent donc reprendre le débrayage dès aujourd'hui, après la signature des procès-verbaux habituels, en attendant la tenue d'une autre réunion nationale le 7 septembre en cours. «L'université risque de connaître une année blanche, si les autorités concernées n'interviennent pas pour mettre un terme à la situation catastrophique des enseignants», précisent-ils, ajoutant que l'université d'été, organisée par l'aile dialoguiste du même syndicat, «ne réglera aucun problème». Pour sa part, le chargé de la communication au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a affirmé que la tutelle «avait satisfait une bonne partie des revendications soulevées par les représentants légitimes du Cnes, telles que la revalorisation des salaires, le logement ainsi que la préparation en cours du statut particulier de l'enseignant universitaire», ajoutant que le ministère «n'intervient pas dans les problèmes internes du syndicat et ne dialogue qu'avec ses représentants dûment mandatés». La nouvelle année universitaire risque ainsi d'être perturbée, notamment avec le blocage que vivent les 200 000 étudiants n'ayant pas passé les examens de fin d'année et l'injection de 220 000 nouveaux bacheliers…