Jamais de m�moire de Sa�di, le Ramadhan n�a eu un go�t aussi amer. Sa�da offre, malgr� elle, un visage sinistre o� la tristesse se lit sur les citoyens et la cha�ne de solidarit� en pareille circonstance semble avoir pris un sacr� coup. Le co�t de la vie a atteint des cimes. La majorit� de la population vit des jours p�nibles. Le pouvoir d�achat est devenu insignifiant. Le ch�mage massif des milliers de travailleurs d�entreprises dissoutes. La derni�re en date : la Sogerwis. C�est l� un des d�tails d�un tableau sombre. De plus, les prix pratiqu�s par les bouchers et les marchands des fruits et l�gumes sont comme une offense lanc�e aux citoyens. La solidarit� sociale, celle qui fut le ciment de jadis, n�existe plus aujourd�hui. Rappelons-nous le Ramadhan de l�ann�e 1967. Sa�da �tait compl�tement envelopp�e de neige, pas d��lectricit�, mais la solidarit� �tait forte et loin des officiels, combien sont-ils ces humbles gens qui fouillent des les poubelles des march�s pour y puiser de quoi survivre ? Pour le seul mois du �massacre� comme ironise un fonctionnaire. �Les commer�ants de toutes sortes se prennent pour des monarques et on ne cesse de prier ces marchands de baisser leurs prix et � faire preuve de cl�mence � l��gard de ce peuple ventru, mais en vain�.