Zone d'activit� sismique permanente connue, la r�gion de Chlef a connu maints tremblements de terre au cours de son histoire dont ceux successifs et forts de 1922, 1934, 1954, 1980. Ce dernier �tant le plus meurtrier ayant quasiment ravag� El Asnam. La ville a �t� rebaptis�e en 1981 et porte depuis le nom de Chlef. De magnitude 7,5 sur l �chelle de Richter, le dernier s�isme du 10 octobre 1980 a caus� plus de 80 % de destructions et des milliers de morts. Un vaste mouvement de solidarit� nationale et internationale s'est imm�diatement manifest� � la suite de la catastrophe pour soutenir les Asnamis dans leur dure �preuve. Et gr�ce aux multiples et louables efforts d�ploy�s de diverses institutions �tatiques et publiques, dont le concours notamment de l'ANP, des services sanitaires, des citoyens volontaires, etc., la r�gion a pu rena�tre de ses cendres et relever le d�fi de sa progressive reconstruction. Les enseignements de cette catastrophe auraient notamment permis la prise de d�cisions importantes concernant non seulement les op�rations de construction dans le Ch�lif, mais �galement dans toutes les zones d'activit� sismique en Alg�rie. C'est ainsi que dans la zone particuli�re sinistr�e de la p�riph�rie de Chlef, diverses �tudes et actions ont �t� initi�es pour la connaissance du comportement des sols, (microzonation, composition chimique des sous-sols, tectonique des plaques, etc.) aux fins de construction de b�tisses antisismiques suivant la mise en place d'une r�glementation parasismique alg�rienne appropri�e. Un dispositif, il va sans dire, promis � une constante et continuelle �valuation et actualisation au fil des ans, tenant compte, bien entendu, des nouvelles acquisitions en mati�re de connaissances sismologiques et m�thodologies de reconstructions parasismiques. Dans ce contexte, l'instance du CTC de Chlef s'est hautement illustr�e par son apport consid�rable qui a contribu� dans ce domaine � la d�termination, notamment, d'un zonage sismique national et la d�limitation d'une microzonation sismique urbaine pour le chef-lieu de la wilaya et pour huit autres agglom�rations urbaines. Lorsqu'on se penche sur le topo g�n�ral de l'�volution de Chlef, ce dernier fournit, � premi�re vue, l'image d'un type d'urbanisation form�e d'une succession de plans d'urgence entrepris imm�diatement apr�s la survenue des s�ismes successifs, et souvent dans la pr�cipitation. C'�tait le cas hier de la Cit� d'urgence, ou de la Cit� �ferme� �rig�es � la suite du tremblement de terre de 1954 comme ce fut le cas, apr�s le s�isme du 10 octobre 1980, lors de la mise en chantier des nouveaux sites en pr�fabriqu�, entre autres, de Ouled Mohamed, Chorfa, Hai Nasr dit Radar, Hassania, ou Chettia, etc, qui se dressent encore aujourd'hui malgr� le d�lai pass� de dur�e de vie des constructions du pr�fabriqu�. C'est d'ailleurs la principale pr�occupation actuelle des autorit�s locales et des citoyens ch�lifiens confront�s aux cons�quences des diff�rentes phases des programmes de reconstruction dans la r�gion, caract�ris�es essentiellement par trois types de constructions : le b�ti ancien, rescap� des secousses sismiques, tr�s r�duit et comptant le plus souvent des constructions en ma�onnerie � un seul niveau ; le b�ti pr�fabriqu� r�alis� dans le cadre de l�important programme d'urgence de relogement dans la zone sinistr�e et constitu� actuellement de plus de 13 000 chalets pour la seule ville de Chlef ; le b�ti moderne concernant les constructions �difi�es apr�s le 10 octobre et celles ayant fait l'objet de r�parations et r�fections, suivant une r�glementation tr�s stricte d�coulant des enseignements du s�isme ravageur de 1980. La ville de Chlef aujourd'hui� Pour le visiteur de passage, le nouveau visage de Chlef peut para�tre surprenant par bien des c�t�s. En effet, plusieurs b�tisses et b�timents en dur ont vu le jour, des cit�s enti�res s'�rigent dans de nouveaux quartiers tels que ceux de Hai Meddahi (Zeboudj), Hai Salam, Hai-el-Houria, etc. Ces nouveaux b�tis sont venus s'ajouter aux constructions en pr�fabriqu�, ce qui donne parfois, en consid�rant le panorama g�n�ral de l'agglom�ration, cette impression de d�cor �surr�aliste� comme l'ont not� des observateurs. Certains b�timents en banlieue dans les pi�monts des collines ou les surplombant font songer, diraiton, au kibboutz en Palestine occup�e. Bref, d'immenses efforts ont �t� consentis pour la reconstruction de Chlef mais dans la pr�cipitation, malheureusement, comme l'ont signal� auparavant des sp�cialistes de l'urbanisme. Cons�quence : cette reconstruction anarchique offre aujourd'hui l'image hideuse d'une ville sans �me, sans tissu urbain r�pondant aux normes ad�quates, le �remplissage � syst�matique des espaces vides par n'importe quel �difice semblant caract�riser cet am�nagement ch�lifien d�sordonn�. Et que dire de l'�tat social, ou psychosociologique des nombreuses familles sinistr�es occupant toujours, depuis 30 ans, les habitations en pr�fabriqu�, donnant l'impression d'�ternels laiss�s- pour-compte, guettant une assistance concr�te des pouvoirs publics qui tarde � venir, particuli�rement apr�s le d�lai d'expiration de la dur�e de validit� de leurs chalets en 1995� Bien �videmment, les dangereuses s�quelles des conditions v�tustes d'habitat avec cette pr�sence d'agent toxique signal� de l'amiante, elles, elles n'attendent pas. Et il est d�plorable que les diff�rentes autorit�s qui se sont succ�d� � la t�te de la gestion des affaires de la cit� n'aient pas song� � bannir t�t le dangereux mat�riau v�hiculeur d'amiante, interdit pourtant sous d'autres cieux. Pour avoir une id�e de ce visage inconvenant de Chlef, il suffit de consid�rer le visage qu'offre aujourd'hui la c�l�bre esplanade de la solidarit� locale, am�nag�e � l'endroit de l'ex-cit� Nasr du �Monoprix�, pour pouvoir se rendre compte de ce qu'il est advenu de ce fameux lieu m�morable �rig� � la m�moire des victimes du 10 octobre 1980. Endroit par excellence des souvenirs et nostalgies de jeunesse des Asnamis, se rem�morant les vestiges, les hauts faits, personnalit�s historiques, hommes de savoir et d'action, po�tes (tels les Boumezrag, Mokrane, Khatib, Hassiba Benbouali, etc.) d'une ville t�moignant d'un dynamisme vivace au fil du temps et d'un r�el activisme culturel, �ducatif, sportif, et de loisirs, comme le rappelle, entre autres, l'illustre th��tre de l'enceinte du centre Albert-Camus, les conf�rences-d�bats et animations des centres culturels locaux et �trangers, les cin�mas El Djamal, du Club, le grand lyc�e Es-Salam, les �poustouflants jeunes qui ont remport� le premier prix de l'ex- Carrefour de la jeunesse d'Alg�rie, les merveilleux footballeurs, gymnastes, boxeurs, judokas, crossmen qui parcouraient la for�t �p�pini�re� de �Chara�, jouxtant le centre-ville et qui faisait la fiert� �cologique de la r�gion avec des espaces rares o� se produisaient en plein air des artistes venus de partout et que le splendide Grand H�tel du Ch�lif savait accueillir, souvent dans une atmosph�re printani�re, o� tard dans la nuit, on entendait retentir au loin les �chos de la c�l�bre chanson de l'orchestre �cha�bi El Affrah� d�di�e � l'ASO chantonnant �Zahitini Lasnamia�� quand soudain, comme coup� net par le couperet d'une guillotine, tout s'�croula et s'�vanouit en un clin d'�il par ce sombre jour d'octobre 1980, ne laissant plus que souvenirs silencieux et t�moignages affligeants d'El Asnam la superbe aux chevelures ondines, nagu�re si limpides nou�es � tous les confluents du Ch�lif et aujourd'hui si noires et tristes, �parpill�es et d�tach�es du cours de vie normal, seules demeurant les r�miniscences des �tres chers, des �v�nements et endroits pr�cieux de tout ce roman sacr� de �la ville qui bouge�, qui restera � jamais grav�e dans les m�moires des Asnamis. Trente ans ont pass� depuis, mais ce qu'actuellement beaucoup n'arrivent pas � comprendre, c'est cette reconstruction en dur ou semi-dur qui a trop tard�, occasionnant de sempiternels probl�mes de tout ordre avec ce persistant et lamentable �tat des lieux. La place de la Solidarit�, par exemple, ce lieu de recueillement � la m�moire des victimes du s�isme de 1980, se trouve compl�tement abandonn�e � son sort, livr� au trafic du commerce informel et aux d�p�ts de d�tritus et d�chets de toutes sortes, aux odeurs naus�abondes fusant de canalisations d�fectueuses, autant de mals�ances qui ternissent l'image d�j� entam�e d'une ville � l'insalubrit� tol�r�e, au vu et au su de tout le monde. Et que dire surtout de la question du d�veloppement de la contr�e qui laisse franchement � d�sirer avec le retard consid�rable dans l'ex�cution des projets ? Ce qui contribue � aggraver la situation socio�conomique locale dans notamment les domaines des travaux publics, du transport, de la sant�, de l'environnement, les ouvrages d'art, alors que tardent les voies d'�vitement de la gare routi�re, le remplacement des �difices publics du pr�fabriqu� ; bref, l'am�nagement urbain de la ville de Chlef et sa p�riph�rie dont la situation des rem�des pr�cipit�s des bricolages �ph�m�res risque de perdurer en l'absence d'une r�elle volont� des pouvoirs publics de s'attaquer de front aux questions de fond du p�rim�tre ch�lifien. Dans cette optique, les ambitions projet�es des planificateurs, si nobles soient-elles, se doivent absolument de favoriser le r�glement d�finitif de la question du pr�fabriqu� dont tout le monde attend la fin du calvaire. Ce qui explique d'ailleurs la r�ticence t�moign�e � l'endroit de tous projets envisag�s ne prenant pas en ligne de compte les avis des principaux concern�s, plus particuli�rement ceux des comp�tences av�r�es. Et l'on comprend tr�s bien les inqui�tudes de ces derniers, face au d�solant spectacle, maintes fois renouvel�, des subterfuges de bricolages d'entrepreneurs voraces, soucieux surtout d'accaparer des march�s juteux et tant pis si les tr�mies, les b�tisses, les soubassements, etc. s'�croulent et sont refaits tant de fois ! Les raisons d'un m�contentement populaire Cette situation de d�gradation progressive du cadre de vie, visible au simple constat des rues et trottoirs tortueux de la ville, parsem�s partout d'immondices et bord�s d'eaux mar�cageuses, sans parler du b�ti moisissant du pr�fabriqu�, est � l'origine de ce qui a pouss� des citoyens consciencieux et responsables de Chlef � saisir les plus hautes autorit�s du pays pour solliciter leur intervention. Et ce que l'histoire retiendra, c'est que les hautes instances officielles du pays � que cela ait �t� un concours de circonstances intervenant dans le cadre d'�lections pr�sidentielles ou pas � avaient d�cid� une aide appr�ciable pour assister les Ch�lifiens dans leurs projets de reconstruction d'habitat familial� avant que l'annulation de la d�cision ne soit signifi�e quelque temps plus tard par la bouche de l'ex-ministre de l�Int�rieur, M. Zerhouni, lors d'une visite � Chlef, ce qui ne signifie pas qu'il ait �t� celui qui avait d�cid� cette annulation, d'aucuns ayant avanc� que la proposition aurait �t� faite � la tutelle du sommet par des �l�ments de l'instance hi�rarchique de base (?). Pour rappel, cette toute premi�re d�cision d'aide officiellement accord�e avait �t� promulgu�e en 2007 dans le cadre l�gal de la loi de finances 2007 et la disposition contenue dans son article 99, portant sur l�octroi d�un soutien de 1 million de dinars aux personnes sinistr�es pour la reconstruction de leurs maisons. Cet article sp�cifiait �galement l�octroi d�un cr�dit de 1 million de dinars avec des taux d�int�r�t bonifi�s, d�cision qui, de l�avis des repr�sentants de la soci�t� civile, avait �t� alors vivement applaudie par la population chelifienne, croyant que le moment �tait enfin venu pour en finir avec la mis�re rongeant leurs cit�s de baraquements v�tustes depuis 27 ans� alors que la dur�e de validit� des chalets d�une quinzaine ann�es maximum �tait d�j� largement d�pass�e. Mais, coup de th��tre ! Cette d�cision est brusquement annul�e, sans explication aucune. D'o� la pomme de discorde : l'espoir suscit� chez les citoyens par la d�cision officielle de 2007 venant de fondre comme neige sous le soleil avec cette mesure d'annulation au courant de la m�me ann�e, dans le cadre de la loi de finances compl�mentaire. �Un v�ritable coup de poignard dans le dos !�, r�percutera la vox-populi en proie � la grogne, la d�cision de revirement �tant �videmment � l�origine du m�contentement de plus en plus croissant de la population locale, et ce, d�autant plus que l'autre d�cision d'octroi d'un �cr�dit de 2 millions de dinars qui vient se substituer � l�aide annul�e est difficile � rembourser�, de l'avis des principaux concern�s. Ce facheux concours de circonstances motiva davantage les r�sidents des cit�s en pr�fabriqu� � s'organiser, alors, en commission de coordination charg�e de la d�fense de leurs int�r�ts, en d�signant officiellement � cet effet � leur t�te leur repr�sentant l�gitime M. Mohamed Yacoubi. Dans ce cadre ainsi envisag�, des propositions et des solutionnements ad�quats de la probl�matique pos�e sont pr�conis�s en vue d'�tre examin�s en concertation avec les instances wilayales, notamment les d�l�gu�s parlementaires. Mais s'�tant heurt�s au verrouillage de toutes les voies de dialogue et de communication de la part des responsables interpell�s, cette fin de non-recevoir n�avait fait qu�envenimer davantage cette d�plorable situation. Moult initiatives et sollicitations pour le dialogue et la concertation ayant �t� tent�es en vain aupr�s des instances responsables par les d�l�gu�s des cit�s en pr�fabriqu�, affirme-t-on, il ne restait plus, devant pareil blocage, que le recours aux �chos porteurs de la presse, et partant, � quiconque aurait �t� susceptible (comme deux parlementaires contact�s du RCD s'�tant montr�s solidaires de l'initiative) d�appuyer un tant soit peu les revendications l�gitimes des repr�sentants des familles sinistr�es de Chlef vivant dans le provisoire qui dure depuis �1980 ! En cons�quence, les pressions fusant de toutes parts, venant s'ajouter aux autres de diverses natures, ont concouru � la cr�ation d�un climat conflictuel de rage et de m�contentement chez la population ch�lifienne qui d�g�n�ra en ce que l'on sait, le jour du 27 avril 2008. Soit lors du proc�s report� du pr�sident de l�Association des comit�s de quartiers en pr�fabriqu�, poursuivi pour diffamation des autorit�s wilayales. Le d�sordre g�n�ral qui eut pour cadre les alentours du tribunal de Chlef, opposant aux forces de l'ordre une foule immense de Ch�lifiens venus soutenir leur repr�sentant, ayant t�t fait de gagner toute la ville et la banlieue de Chettia avec les hordes de jeunes survolt�s, surgissant de partout et saccageant tout sur leur passage. Au d�compte final, les violentes �meutes se sold�rent par d'incommensurables dommages estim�s � des centaines de millions de dinars caus�s au chef-lieu de la capitale du Ch�lif. Un d�sastre qui aurait pu �tre �vit�, cependant, si le bon sens avait pr�valu d�s le d�part, avec l'ouverture du n�cessaire dialogue avec les repr�sentants des �meutiers en pareilles circonstances de tensions � hauts risques et heurts violents. La voie porteuse du dialogue et de la sagesse L'ouverture � ce �dialogue� eut lieu finalement, apr�s coup, au lendemain des violentes manifestations au cours desquelles plusieurs arrestations de jeunes �meutiers furent op�r�es. Le gouvernement central avait d�p�ch� alors le ministre charg� des Collectivit�s locales, Daho Ould Kablia pour s'enqu�rir directement sur les lieux de l'�tat exact de la situation. Il proc�da, et apr�s divers contacts avec les diff�rentes parties en m�sentente, � l'installation d'une commission de suivi des mesures annonc�es pour la circonstance. Et dans ce contexte, la premi�re d�cision concr�tis�e concernait le d�blocage imm�diat de la cession de 6 300 logements occup�s par des locataires sinistr�s comme le voulaient ces derniers. De m�me qu'il avait �t� d�cid� la cession des chalets � leur ancien co�t, c'est-�-dire au prix d'acquisition initial par les 12 000 autres acqu�reurs de ce type d'habitat. Une autre mesure, qui devait intervenir quelque huit mois plus tard, avait trait � l'octroi d'une aide financi�re de l'ordre de 70 millions de centimes pour chaque famille concern�e par la construction d'une nouvelle habitation. Mais en �tant soumise au pr�alable � l'obligation de d�molir le logis en pr�fabriqu� pour pouvoir b�n�ficier de ladite somme d'aide. Les hauts responsables � qui avait �t� confi�e la mission de r�gler la probl�matique ont bien cru faire, mais cependant ils ne semblent pas du tout avoir tenu compte de certains param�tres qui risquaient de resurgir in�luctablement � l'avenir. Ainsi, comment avait-on pu croire qu'on pouvait solutionner le probl�me de reconstruction de pas moins de 18 000 habitats en attribuant � chaque concern� la somme de 70 millions de centimes qui ne suffirait m�me pas � r�aliser les premiers travaux de fondations ? Et ce d'autant plus que l'aide est fractionn�e en tois tranches p�riodiques de 35, puis 17 et 18 millions de centimes, sans oublier les tractations administratives pour l'obtention des apports de financement compl�mentaire provenant des pr�ts aupr�s de la Cnep, difficilement remboursables compte tenu des bas revenus en g�n�ral des familles occupant les chalets v�tustes, selon les citoyens concern�s par la mesure. Cette derni�re ne suscitant l'enthousiasme de personne, car, pour beaucoup, la probl�matique des chalets d�labr�s � reconstruire de la ville de Chlef est tout simplement revenue � la case d�part. Pour le moment, on en est, malgr� tout et sans trop y croire, � la poursuite du traitement des dossiers recens�s ou d�pos�s des concern�s par l'op�ration de reconstruction des habitats pour se d�faire � jamais de cette question lancinante du pr�fabriqu� qui perdure, ne cessant d'occasionner moult probl�mes socio-environnementaux, dont les plus graves �tant ceux li�s � la sant� des citoyens (pr�sence d'amiante canc�rig�ne signal�e dans les sites r�sidentiels accusant un �tat de d�labrement inqui�tant ). Une attente de la r�alisation des promesses officielles qui dure� Interrog� par des confr�res � propos de cette situation inqui�tante, M. Mohamed Yacoubi, le coordinateur des repr�sentants des familles sinistr�es de Chlef, dont on n'entend plus parler depuis un bon bout de temps des activit�s de la commission qu'il pr�sidait (d'aucuns rapportant qu'elle aurait �t� dissoute ou qu'elle serait emp�ch�e de poursuivre ses activit�s), ce dernier aurait laiss� entendre qu�ils n�allaient pas abandonner leur combat. Pour lui, �le dossier des logements en pr�fabriqu� conna�t une prise en charge partielle�, consid�rant certes le fait qu��il y a eu des mesures qui ont �t� appliqu�es, comme la cession du patrimoine restant�, mais il estime qu'�il y a d'autres qui attendent une r�vision et un soutien plus large des autorit�s centrales�, telle l'aide � la reconstruction et �le montant de 70 millions de centimes qui nous a �t� accord� dans ce cadre est tr�s en de�� des besoins et ne permet pas la r�alisation d'une nouvelle habitation �. M. Yacoubi affirmant �sur ce point, les m�mes autorit�s nous ont donn� des garanties pour qu'il soit r�vis� � la hausse. Nous attendons �. (Cf extrait de l'entretien rapport� par le confr�re Ahmed Yechkour d' El Watan du 24/04/2009). Depuis que ces d�clarations ont �t� faites voil� plus d'un an et demi, cette attente dure toujours et aucun signe � l'horizon signifiant la r�vision promise de ce quota d'attribution d'aide financi�re en vue de h�ter la reconstruction d'habitations d�centes et d'abr�ger les souffrances et malheurs d'une population qui est � bout avec les s�quelles de la catastrophe naturelle et les gestions inappropri�es de la cit� ch�lifienne. Ce grand cantonnement de baraquements conna�t, on ne peut plus, un �tat d'aggravation de la situation socio-environnementale et sanitaire qui aurait pu �tre �vit� auparavant, on ne le r�p�tera jamais assez, si les responsables en place � l'�poque avaient eu le courage civique d'�tre � l'�coute des pr�occupations citoyennes. Il aurait fallu, pardi, au pr�alable cette capacit� d'ouverture sur autrui ou cette vertu noble d'esprit du dialogue et du courage d'�coute responsable de l'avis diff�rent de l'autre. Mais c'est bien vrai que cette culture de concertation d�mocratique authentique ou de �choura� nous fait terriblement d�faut � nous autres Alg�riens, et plus particuli�rement � nombre de responsables qui sont les premiers � se plaindre de ce qu'ils favorisent pourtant depuis longue date, par leurs aveugles tendances autoritaristes, verrouillant syst�matiquement toutes voies saines de libre communication et de recours sage au dialogue pacifiste et constructif. Dans le cas du marasme ch�lifien, certains responsables, au lieu d'entreprendre la voie simple de la communication salutaire, ont pr�f�r� jouer avec le feu en tirant imprudemment le diable par la queue. Le principal responsable du chef-lieu de wilaya, refusant le dialogue, avait au contraire, comme l'affirme M. Mohamed Yacoubi, tout fait pour emp�cher l'appel au bon sens, allant m�me jusqu'� poursuivre en justice le coordinateur des sinistr�s, et il faut dire que selon des �chos qui se recoupent, l'ex-wali aurait �t� en partie �mont� par un entourage de mauvais conseillers et certains responsables locaux hostiles � la commission de coordination des cit�s en pr�fabriqu�, fustigeant et d�nigrant principalement le coordinateur des sinistr�s pour l'enfoncer mais qui, Dieu merci, s�en est sorti apr�s son jugement ult�rieur avec une l�g�re peine de sursis. La reconstruction se doit d'�tre �quitable D'aucuns auraient cru alors que la mission de l'instance de coordination �tait termin�e, surtout apr�s un long silence qui a plan� depuis, mais cette torpeur d'intervalle ne semble pas du tout avoir entam� le moral du bonhomme qui ne donne pas l'air de quelqu'un qui abdique. �Nous n'allons pas abandonner notre combat ni trahir notre population, nous sommes d�termin�s plus que jamais � faire aboutir nos revendications�, d�clarera M. Yacoubi � la presse, soulignant �Les pouvoirs publics ont fait part de leur volont� d'�uvrer dans ce sens et de clore d�finitivement ce dossier noir, mais cela n�cessite des actions concr�tes sur le terrain �. En d'autres termes, l'homme est encore debout, comme le demeurent une multitude d'autres Ch�lifiens plus que jamais concern�s par la question des �chalets v�tustes� et de la reconstruction de leur ville, en g�n�ral. Les instances �tatiques ont certes fourni d'immenses efforts pour la r�habilitation de Chlef et de son tissu urbain, sa voierie, les �quipements socio�ducatifs, �conomiques, sportifs, etc., mais cela s'est fait souvent sans associer aux plans d'am�nagement les �lites citoyennes de la contr�e, ce qui aurait limit� les nombreuses lacunes constatables aujourd'hui. Dans cette optique, comme y insiste un fervent d�fenseur des droits des sinistr�s, en l'occurrence M. Hocine Boughari : �La reconstruction de la ville se doit absolument de prendre en ligne de compte les aspirations des populations concern�es, en ce sens qu'elle doit se faire suivant les proc�dures d'am�nagements universels qui respectent les normes d'environnement urbanistique appropri�es, tout en veillant sur le cachet sp�cifique des traditions architecturales de la r�gion. Cela dit, la reconstruction n'est pas impossible, mais il faut b�tir pour le long terme, dans une optique de d�veloppement durable. Ce n'est qu'ainsi qu'on pourra r�gler de fa�on ad�quate la situation des chalets en pr�fabriqu� tombant en ruines, �tant donn� que les recours entrepris par le gouvernement pour la prise en charge de ce type l'habitat n'ont pas abouti. Et effectivement, avec l'aide d�cid�e d'octroi de 70 millions de centimes et de surcro�t lib�r�e en 3 tranches, et selon l'�tat d'avancement des travaux de reconstruction du foyer familial, cela s'est av�r� tout � fait impossible pour les familles de refaire leurs nouvelles habitations. Cette voie de recours semble ignorer le fait que ces familles font partie pour la plupart de la couche sociale � faibles revenus, compos�e entre autres, des retrait�s, salari�s pensionnaires, travailleurs occasionnels, des ch�meurs m�me, qui ne peuvent r�pondre aux conditions du dispositif mis en place de recensement et de r�glement administratif de la question de reconstruction des chalets v�tustes�. Interrogations citoyennes et imbroglio Cette situation d'ambigu�t�s a vite fait de laisser place, chez les citoyens concern�s, � de grandes inqui�tudes se posant toutes sortes de questions, comme celle des op�rations d'�radication de l'habitat v�tuste et � quel co�t. Ou s'interrogeant encore sur la non-prise en compte des propositions avanc�es du mouvement associatif au nom des sinistr�s, tous se demandant �ce qu�elles sont devenues�. Un cheikh se r�p�tant avec amertume �comme si de rien ne s'�tait pass�, dirait-on, mais qui �coutera nos dol�ances � la fin ?� Cet avis est partag� par ceux qui ne disposent pas de moyens cons�quents � m�me de leur permettre de r�pondre aux prescriptions des nouvelles formes proc�durales pour la reconstruction de leur habitat. C'est ce qui semble expliquer, en somme, le refus de la majorit� de la population ch�lifienne concern�e par cette entreprise proc�durale vou�e d'avance � l'�chec, affirme-t-on. A titre d'exemple, jusqu'� pr�sent, sur les quelque 18 000 dossiers des locataires de baraques concern�s, moins d'un millier ont �t� trait�s. Cela concerne, bien entendu, ceux qui ont les possibilit�s d'engager les op�rations de reconstruction. Mais qu'en sera- t-il de ceux, majoritaires, � faibles revenus, qui consid�rent que l'octroi des 70 millions de centimes est largement insuffisant. Un citoyen �voque son cas concret : �J'ai d�pos� mon bilan estimatif de reconstruction au service de l'urbanisme de l'APC de Chlef pour l'obtention du permis de construire, mais � ma grande surprise, mon dossier est vite rejet� ! La raison invoqu�e est que l'estimation financi�re de l'ordre de 70 millions de centimes mentionn�e est insuffisante. Mais ce sont les autorit�s qui avaient fix� l'attribution de cette somme qu�elles jugent � pr�sent insuffisante pour elles et suffisante pour nous.� Car ce citoyen a �t� oblig� de pr�senter un autre bilan estimatif, le rehaussant au montant de 150 millions de centimes, ce qui lui a permis de se faire d�livrer le fameux document l'autorisant � construire ! Le �hallal alayna, haram aleykom !� Refl�tant en quelque sorte le bon sens commun, un autre citoyen �voque ces propos ironiques : �Consid�rez le cas d'un travailleur qui �tait �g� de 30 ans en octobre 1980 lors du tragique s�isme de la d�funte El Asnam, il est �g� en octobre 2010 de 60 ans et se trouve donc � la retraite avec une pension valoris�e disons de 22 000 DA. En recourant � la Cnep pour emprunter, en vue de compl�ter les 70 millions octroy�s pour la reconstruction de son habitat familial, on lui retiendra automatiquement le 1/3 sur ce qu'il per�oit. En fin de compte, combien lui reste-t-il pour nourrir sa famille, couvrir ses frais additifs de reconstruction sans parler des dettes de remboursement qui s'accumuleraient au fil des ans, tenant compte des 2 % d'int�r�t exig�s, cela si Dieu lui pr�te longue vie ?� (�ya m�n 'a'ach�). D'autres cas peuvent �tre cit�s, mais pas besoin d'une �num�ration de ces p�nibles situations citoyennes endur�es par des chefs de famille, pour faire cas de la situation de plus en plus inqui�tante ayant trait au devenir de leur prog�niture, et qui interpelle les hautes autorit�s du pays pour reconsid�rer l'octroi de cette aide insuffisante de 70 millions. Cette derni�re, curieusement, semble pareille � celle de la mesure d'aide attribu�e aux r�sidants des zones rurales dans le cadre de l'encouragement du secteur agricole, alors qu'il s'agit dans le cas des sinistr�s du s�isme de Chlef de la reconstruction de logis en secteur citadin, en souffrance depuis des lustres, et n�cessitant des �quipements et am�nagements architecturaux en concordance avec les normes urbanistiques et socio-environnementales modernes, en jonction avec la voierie, les annexes socio-�ducatives, culturelles, sanitaires, commerciales, etc. Et ce pour que la population ch�lifienne, lasse d'attendre depuis plus de 30 ann�es, puisse enfin r�sider dans des conditions d�centes d'habitat, � l'abri des cons�quences des intemp�ries, et notamment des maladies r�sultant de l'amiante et autres d�coulant de cet environnement cauchemardesque. Une situation sanitaire alarmante A ce propos, ce n'est pas un hasard, avance-t-on, si Chlef est devenue la premi�re wilaya en Alg�rie frapp�e de plein fouet par les maladies respiratoires et allergiques, avec notamment ce diagnostic fr�quent du cancer pulmonaire alarmant (en raison de la pr�sence de l'amiante maintes fois signal�e dans les cit�s en pr�fabriqu�, �l�ment nocif d� � la v�tust� des baraques). Et d'aucuns de rappeler, comme M. Hocine Boghari, � ce propos que �face � cette menace planant sur la sant� des citoyens, les autorit�s avaient fait part, auparavant, de la n�cessit� d'un centre anti-cancer r�gional. Ce centre pr�ventif, cens� contribuer � all�ger les peines des personnes atteintes par ce mal, n'a pas vu le jour, le projet ayant �t�, semble-t-il, abandonn� par les instances sanitaires et autoritaires locales qui ont opt� � la place pour un service int�gr� � annexe � l'h�pital de Chlef, les raisons de ce choix demeurant naturellement inconnues pour le citoyen. Ce qui n'a pas manqu� de susciter moult interrogations au sein de la population, notamment parmi les malades souffrant de cette affection, se chiffrant par centaines de canc�reux dans la r�gion, et qui se voient constamment oblig�s d'aller suivre des traitements palliatifs � Blida ou � Alger, quand ils ont la possibilit� d'y acc�der, ces centres anti-cancer �tant fr�quemment satur�s�. Et toujours selon M. Hocine Boghari, �ce projet de centre anticancer (CAC) a �t� �voqu� en 2008 par le ministre de la Sant�, avec choix d�sign� du terrain, juste � c�t� du nouvel h�pital � Hay Bensouna qui devait constituer, avec cet �tablissement, un ensemble de soins sp�cialis�s pour toute la partie centre-ouest du pays en vue de devenir un CHU, avec notamment la cr�ation d'une facult� du m�decine, mais a malheureusement �t�, encore une fois, "ajourn�" ou annul� par les autorit�s qui en ont d�cid� autrement �. (fin de citation). D'une mani�re g�n�rale, en l'absence d'une volont� d'engagement sans faille de la part de l'administration locale, la situation caract�ristique de Chlef ira en s'accentuant d'ann�e en ann�e. Comme cela a �t� donn� de voir avec maints faits et situations d�plorables en attente toujours de solutions radicales pour mettre un terme aux calamit�s endur�es quotidiennement par cette grande cit� de baraques moisissantes. Certains sites dans un �tat v�tuste avanc� (de l�int�rieur autant que de l�ext�rieur) offrent un sinistre spectacle de d�labrement, d'environnements mar�cageux, o� prolif�rent les rats, les insectes, etc.), une d�gradation ayant atteint un point tel qu'une ancienne figure politique de l'Etat alg�rien en visite sur les lieux avait qualifi� la zone de �plus grand bidonville du pays�. C'est que depuis le s�isme de 1980, les p�nibles cons�quences v�cues par les Ch�lifiens, tout au long de 30 longues ann�es, ont profond�ment modifi� l'�cosyst�me de la r�gion, avec un impact n�gatif aussi bien sur l'environnement que sur les habitants, durablement marqu�s dans leurs corps et �me. L'espoir en un nouveau cadre de vie, malgr� tout Cependant, en d�pit des multiples emb�ches et al�as de la vie quotidienne dans les sites ou � travers les recoins �parpill�s de Chlef, �clat�e en divers �faubourgs � sur un rayon de 40 km2 faisant d'elle l'une des plus grandes superficies banlieusardes du pays � avec pour cons�quence d'�normes et excellents terrains agricoles �bouff�s� par la faute des pr�cipitations de planificateurs z�l�s dont l'urgence des plans de reconstruction n'excuse pas les monumentales erreurs commises, �, les Ch�lifiens gardent toutefois l'espoir en un cadre de vie meilleur, dans un proche avenir inch� Allah ! Cela est perceptible parmi ceux qui se disent enthousiasm�s par la perspective des plans de renouveau de la ville de Chlef, qui, de par sa situation g�ostrat�gique favorisante (contr�e centre-ouest situ�e � mi-distance entre Alger et Oran), est mise en avant en vue de devenir un grand carrefour �conomique du pays. C'est � esp�rer grandement, pour que la ville puisse pleinement jouer son r�le dans l'�conomie de la r�gion et du pays. Chlef saura alors mieux rendre hommage, � chaque comm�moration, par del� les temps, � ses chers disparus et aussi aux Alg�riens qui s'�taient d'embl�e manifest�s lors de la trag�die pour porter secours � sa population sinistr�e. Car le 10 octobre 1980, ce fut aussi un acte de solidarit� nationale d'une ampleur absolument rarissime dans le monde, t�moin en sont les archives et les avis d'observateurs �trangers. Cela ne s'oubliera jamais, comme se doit de se le rappeler p�riodiquement le devoir de m�moire envers les morts. Que Le Tout-Puissant Mis�ricordieux, le Grand Rahmane ait piti� des victimes de ces calamit�s et Puisse-t- Il guider les pas de toutes celles et ceux qui se sont fait un devoir de veiller, de pr�s ou de loin, sur le devenir dans la bonne voie de la contr�e de Chlef ressuscit�e et engag�e de plus belle dans la voie de sa juste et convenable reconstruction. Afin qu'elle puisse, � nouveau, retrouver son franc sourire, dans un environnement fait de fraternit� concitoyenne, de justice sociale et de tol�rance, ouvert � tous les esprits �pris de paix, de libert� et de libre communication �mancipatrice des �tres. Il y va du devenir de ces fragiles enfants �pataugeant� dans ces sites d'habitats inappropri�s, avec cet air totalement insouciant de leur sort mais aux regards radieux si innocents que ce serait un crime, pour quiconque, de n�gliger leur avenir et leur �panouissement dans un cadre environnemental favorable au m�me titre que celui de tous les autres enfants du pays.