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IMMIGRATION SUBSAHARIENNE L�Union europ�enne envisage d�ouvrir �sans tarder� des n�gociations avec l�Alg�rie
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Matti Vanhanen, Premier ministre finlandais et pr�sident du Conseil europ�en, a exhort� les institutions de l�Union � engager, dans les d�lais les plus courts, les n�gociations avec l�Alg�rie sur �l�immigration ill�gale�. Notamment, a-t-il pr�cis�, sur la �r�admission� des immigrants. A plus longue �ch�ance, le pr�sident du Conseil europ�en met en avant �l�importance d�une politique commune pour une action durable sur les causes de l�immigration ill�gale�. Au lieu, tiendra- t-il � relever, de tenter de l�endiguer �bon an, mal an�. S�il est vrai que les flux migratoires du Sud vers le Nord, en l�occurrence ici de l�Afrique subsaharienne vers l�Europe en passant par les �les Canaries, Lampedusa (Italie), Malte ou les pr�sides espagnoles de Ceuta et Melilla, vont crescendo, il n�en demeure pas moins que c�est l� le r�sultat de la conception et la d�marche de l�Union europ�enne. Celleci, confondant vitesse et pr�cipitation, mise sous pression par la mont�e de l�arabophobie, de l�islamophobie et de l�Africophobie, th�mes sur lesquels n�h�sitent plus � surfer, y compris des courants politiques traditionnellement mod�r�s (gaullistes en France, chr�tiens-d�mocrates, sociaux-d�mocrates ou lib�raux-d�mocrates) Allemands, Anglais ou Su�dois, s�empressa, contre toute attente et en parfaite contradiction avec ses propres engagements, � tordre le cou au processus de Barcelone. Pour le remplacer, unilat�ralement, par une politique de voisinage dite PEV aux contours aussi �go�stes, qu�impr�cis. La PEV, une vision europ�ocentriste, hypocrite et d�magogique, n�a eu, pour l�instant, que des effets pervers. Transformer certains Etats souverains en police des fronti�res europ�ennes. Ainsi le S�n�gal, le Maroc qui ont accept�, sans broncher, cette vision du monde se sont-ils vu confier l�ingrate et inhumaine mission de tirer sans sommation sur tout ce qui bouge, et venant d�Afrique y compris de contr�es marocaines ou s�n�galaises. Les massacres de l�an dernier aux alentours des portes grillag�es de Ceuta et de Melilla qui ont entra�n� les forces de s�curit� marocaines dans une v�ritable chasse � l�Africain pour le confort de l�Europe, sont encore dans toutes les m�moires. L�Alg�rie, rappelle-t-on, a toujours exprim� sa volont� d�inclure dans les discussions avec l�Europe �la lev�e des discriminations qui frappent ses ressortissants� quant � leurs s�jours en Europe dont l�octroi, dans la dignit�, des visas d�entr�e. Notre pays, faut-il le relever, est encore sous l�objet d�une mesure d�exception. Cette derni�re oblige de soumettre � consultation de tous les pays membres de l�UE toute demande de visa Shengen. Dans son agenda, la pr�sidence tournante de l�Union a not� la conf�rence UE/Union africaine � Tripoli, fin novembre prochain. Curieusement, Bruxelles somme ses partenaires africains � �tenir et mettre en �uvre les engagements pris lors de la conf�rence de Rabat�. Pour rappel, l�Alg�rie et un certain nombre d�autres pays africains avaient refus�, justement, de prendre part aux conciliabules de Rabat parce que, avaient-ils pr�cis�, c�est � la r�union de Tripoli que des engagements doivent �tre pris. Parce que, pr�cis�ment, dans la capitale libyenne, l�Union africaine serait pr�sent�e en tant que telle : organisation continentale reconnue et agr��e par l�ONU. Bruxelles, h�las, a voulu saborder pour des raisons obscures ce cadre idoine et lui substituer une �nigmatique et informelle conf�rence de Rabat. L�on se souvient que c��tait l� une id�e franco-espagnole. Qu�importe ! Pourtant, parce qu�en mati�re de relations internationales, tout se sait et se paie cash. L�UE a annonc� �galement le financement �en mati�re migratoire� pour la lutte contre l�immigration clandestine. Dans le budget pr�visionnel de 2007-2013, il est pr�vu une importante augmentation des dotations, 699,3 millions d�euros seront affect�s au Fonds europ�en pour les r�fugi�s (FER), 676 millions seront affect�s au Fonds europ�en pour le retour et 1,820 milliard d�euros pour am�liorer l�efficacit� des contr�les aux fronti�res ext�rieures de l�UE. En attendant, trois mille personnes ont d�j� pay� de leur vie, l�an pass�, leur t�m�rit� � vouloir passer en Europe et le Sud continue de se d�placer vers le Nord. Et Bruxelles ne voit encore rien venir et s�appuie sur une d�marche �cul�e, �gocentriste et improductive. En cherchant co�te que co�te � se transformer en citadelle imprenable, l�Europe est, en d�finitive, en train de devenir une passoire.