Le mois du Ramadhan tire � sa fin et les discussions sont d�sormais aliment�es par les pr�paratifs de la f�te de l�A�d qui elle aussi apporte son lot de joies et de d�sagr�ments. Comme ce fut le cas tout au long du mois de car�me, les chefs de famille vont se saigner pour faire et se faire plaisir. Il est vrai que lorsqu�on aime on ne compte pas et tout, m�me la foi, a un prix. Ainsi, les Alg�riens ont pris, depuis des ann�es, l�habitude de mesurer la force de leurs convictions avec l�ampleur de leurs d�penses durant un mois cens� �tre celui de l�abstinence ! Dans un autre registre, ce mois du je�ne fut � Boghni, comme partout d�ailleurs, une occasion pour les riches atteints d�un subit exc�s de g�n�rosit� de faire un geste en direction de leurs concitoyens d�munis. Ces derniers sont malheureusement l�gion et leur nombre augmente d�une mani�re inqui�tante. En cela, le mois de Ramadhan constitue une v�ritable mise � nu de la pauvret� dans laquelle sont plong�s des pans entiers de la soci�t�. Le comit� local de Boghni du C-RA a eu � le v�rifier, et cette ann�e plus que les pr�c�dentes. L�op�ration de recensement des familles n�cessiteuses qu�il a men�e pour l��tablissement de la liste des b�n�ficiaires des actions de solidarit� organis�es comme chaque ann�e � cette occasion a permis, selon Abdelhamid Arbane, pr�sident du comit� local du C-RA, de lever le voile sur les dures conditions de vie, parfois inhumaines, dans lesquelles se d�battent de nombreuses familles de la r�gion : �Nous nous sommes rendus dans les quartiers et les villages. Nous avons d�couvert la mis�re et la pauvret� sous toutes leurs formes. Cela va des familles qui logent dans des taudis de fortune dans des conditions d�insalubrit� insupportables, � celles dont les enfants ne sont pas scolaris�s�, a-t-il r�v�l�. Les chiffres que notre interlocuteur nous a communiqu�s sont par ailleurs forts significatifs : dans le cadre de l�op�ration de solidarit� men�e gr�ce � la DAS, � l�APC, � la Sonatrach et aux bienfaiteurs qui se manifestent la veille de chaque mois de car�me, pas moins de mille couffins de denr�es alimentaires d�une valeur de 2 000 DA chacun ont �t� distribu�s. Le restaurant ouvert � l��cole des Fr�res-Yahiaten a permis de servir une moyenne de 300 repas par jour, dont 125 sont emport�s par des personnes qui pr�f�rent rompre le je�ne dans la pudeur. Compar�s � ceux des ann�es pr�c�dentes, ces chiffres ont sensiblement augment�, a-t-il d�clar�. M. Arbane a ajout� que la demande d�aide ne provient pas uniquement des familles dont les membres n�ont pas de rente r�guli�re. La d�gradation du pouvoir d�achat des travailleurs et des fonctionnaires en particulier met de nouvelles cat�gories de la soci�t� dans le besoin. Le pr�sident du CL de Boghni du C-RA d�plore, en outre, l�absence d�une carte sociale de la commune qui, si elle venait � �tre �tablie, permettrait une meilleure prise en charge des probl�mes rencontr�s par les personnes et familles d�favoris�es en respectant les priorit�s.