Le proc�s des 39 femmes agress�es, viol�es, lynch�es, lac�r�es de coups de couteau, enterr�es vivantes par une foule de voisins du quartier d�El-Ha�cha, dans la wilaya de Hassi-Messaoud, dans la nuit du 13 juillet 2001 a marqu� les esprits et avait fait le tour du monde, tant les faits �taient d�une atrocit� et d�une barbarie inqualifiables. Parmi les victimes, seules trois femmes ont r�sist� et tenu � assister � chaque tenue du proc�s, dont le dernier en appel le 20 septembre 2006 et qui fut report� au 30 d�cembre 2006 � Biskra. L�une de ces trois femmes parle de l�apr�s-mobilisation autour de cette affaire. Amel B. - Oran (Le Soir) - Nul, dira notre interlocutrice, n�ignore les pressions et les menaces publiques et claires, de la part des familles des criminels, qui sont exerc�es sur les victimes. Certaines personnes auraient m�me propos� de l�argent aux victimes pour retirer leur plainte. Des pressions sociales et des menaces physiques, exigeant le silence des victimes, ont provoqu� une si forte terreur que certaines ont pr�f�r� fuir la r�gion et s�enfermer dans leur douleur, alors que l�une d�entre elles a tent� de se suicider et se retrouve aujourd�hui � vivre isol�e dans l�une des maisons de Diar Er Rahma. Cette victime qui a tenu � garder l�anonymat de peur de repr�sailles, regrette l�attitude de certaines associations qui pour certaines, selon ses propos �apr�s avoir utilis� �notre histoire� en ont tir� profit aupr�s d�organismes � l��tranger�. Alors que ces femmes, dira notre interlocutrice, en citant son cas, vivent de grave difficult�. �Je suis endett�e, puisque je dois des sommes d�argent qui m�avaient �t� pr�t�es par une association en �tablissant une reconnaissance de dette. Il existe certes une association �SOS femmes en d�tresse� qui sans son aide financi�re, je n�aurais pas pu payer l�OPGI et Alg�rie T�l�com, mais je dois toujours d�autres sommes d�argent qui �taient cens�es m�aider � m�en sortir moi et mes enfants�. Selon cette femme, le probl�me d�information et le manque de moyens, ne leur permettent pas de conna�tre facilement les dates du report de leur proc�s en appel, plusieurs avocats s��tant d�sist�s pour diverses raisons, laissent ces femmes (3) dans l�ignorance et la d�sillusion. Tout en regrettant le silence de ceux qui �taient nombreux � exprimer publiquement leur solidarit� et soutien dans les jours qui ont suivi leur agression � El-Ha�cha, notre interlocutrice a d�cid� de ne plus faire confiance � quiconque et pr�f�re mener son combat de femme dans la dignit� et compte �tre pr�sente le 30 d�cembre au tribunal de Biskra pour s�exprimer. Sa seule interrogation, elle l�adresse � tous ceux et celles qui leur avaient assur� leur soutien : �Etant des femmes seules, traumatis�es � vie, sans revenu, ayant toujours des difficult�s � s�en sortir seules, sous la pression, comment vivent-elles au jour le jour ? Quels moyens ont-elles pour continuer � affronter leurs bourreaux ?� Autant de questions que se pose cette femme qui aimerait retrouver un jour une certaine paix int�rieure.