Maquignons, chevillards et �leveurs n�h�siteront pas � frapper un grand coup � l�occasion de l�A�d El-Adha. Et pour cause, la pluie les a sauv�s. La steppe a retrouv� des couleurs et le cheptel n�est plus en danger, et � d�faut d��tre sacrifi�, il peut faire l�objet de transhumance de l�autre c�t� de la fronti�re. Autant dire que le mouton se fait des cornes, car le prix de la b�te � sacrifier est hors de port�e m�me des bourses moyennes. Les nobles traditions qui �gayaient autrefois les foyers les plus modestes � l�occasion des f�tes religieuses sont pratiquement d�natur�es par les caprices du temps. Cette ann�e, le prix moyen du mouton caracole autour de 25000 DA, et on voit mal comment un smicard et p�re de famille pourrait faire plaisir � ses enfants. Le sacrifice d�Abraham est avant tout une sunna et non une obligation mais la responsabilit� incombe en premier lieu aux hommes de culte d�intervenir sur la sc�ne et casser une fois pour toute ce tabou. L�A�d-El-Adha est en passe de devenir un v�ritable drame aussi bien pour l��conomie du pays que pour le pauvre. Il y a quelques ann�es dans un pays voisin et afin de pr�server le cheptel, une simple fetwa a r�gl� le probl�me. A quelques jours de l�A�d El- Adha, les comm�rages politiques sur les s�natoriales sont tus pour laisser la place � l�inqui�tude des p�res de famille qui ne savent plus qui prier pour �viter la grande saign�e. Fa�za B.