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ORAN : 17e JOUR PROCES BCIA/ REQUISITOIRE DU PROCUREUR GENERAL "Le cercle triangulaire des accus�s a permis de tisser une toile d'araign�e autour de la BEA"
A l�ouverture de l�audience de ce lundi, toute l�attention de l�assistance se portait sur le pr�sident d�audience qui devait statuer sur la demande faite ce dimanche par l�avocat du liquidateur de la BCIA, quant � sa constitution dans cette affaire en tant que partie civile. Seulement, le juge n�a rien dit dans ce sens laissant ainsi durer le suspens. Il donna de suite la parole au procureur g�n�ral qui a entam� son r�quisitoire en expliquant � la cour comment s�est fait �le tissage de la toile d�araign�e� ayant permis le pr�judice caus� � la BEA, par le biais de trois protagonistes : la BCIA, les op�rateurs �conomiques et la complicit� de certains cadres de la BEA, � leur t�te, l�ex-directeur de l�agence Yougoslavie. Amel.B - Oran (Le Soir) - Tout d�abord, le procureur g�n�ral a tenu � faire la distinction dans les responsabilit�s p�nales de chaque accus�. �Il y a les employ�s des deux agences BEA (Sig et Yougoslavie) accus�s, dit-il, de dilapidation de deniers publics et il y a tous les autres � l�exception du seul Derrar, accus� d�abus de confiance, qui sont eux poursuivis pour complicit�. � Le lien triangulaire entre les acteurs principaux de cette affaire, le procureur g�n�ral l�articule, autour d�un point commun entre la BCIA, les op�rateurs �conomiques � l�exemple de Addou Samir de Sotraplat, Ahmed Fouatih Belkacem et Adda El Arbi, l�autre volet principal leur ayant facilit� la dilapidation de la BEA. Le lien c�est la difficult� financi�re. La BCIA, dit-il �a, depuis sa cr�ation en 1998, eu des difficult�s d�s l�an 2000 avec l�affaire des bons de caisse sans contre partie pour lesquelles son P-dg Ahmed Kharoubi fut sanctionn�, depuis, la banque a v�cu d�innombrables d�boires financiers. D�un autre c�t�, il y avait les grands commer�ants en difficult�s commerciales en cette p�riode pr�cise (99/2000) qui n�arrivaient plus � s�en sortir face � l�ouverture du march� �conomique, la concurrence� ces deux parties devaient trouver le moyen de s�en sortir et n�ont finalement pas opt� pour le plus l�gal.� Pour ce faire, poursuit-il, il leur fallait un troisi�me �partenaire� qui leur �ouvrirait� les portes de la banque d�o� ils allaient puiser les liquidit�s. C�est � ce moment qu�entre en sc�ne l�ex-directeur de l�agence BEA Yougoslavie. Il ne leur restait qu�� trouver des commer�ants qui accepteraient de signer les traites, ce qui fut tr�s facile pour eux. Ils sont des milliers de jeunes avec des registres de commerce dormants, ils les ont lou�s sans h�siter. Certains, plus fut�s que d�autres exigeaient une contre partie plus ou moins importante par rapport aux milliards qui transitaient par leurs comptes, en exigeant des sommes allant de 30 � 100 millions de centimes, alors que d�autres se contentaient de 10 millions de centimes par mois.� C�est ainsi, dira le procureur g�n�ral, que furent tiss�es les files d�une toile invraisemblable et pr�judiciable pour la BEA. En portant ainsi atteinte � l�institution financi�re de l�Etat, c�est sa dignit� et son honneur qui furent frapp�s de plein fouet, car il s�agit l� de la cr�dibilit� d�une institution �tatique qui a �t� bafou�e par ces individus, conclut l�intervenant. Par la suite, le r�quisitoire du procureur g�n�ral s�est orient� vers la d�termination des degr�s de responsabilit� de chaque accus�, avec pour principal inculp� Adda El Arbi. Sans lui, dit-il, pas un sou n�aurait pu sortir de la BEA. Cela me d�sole qu�un cadre de la banque avec 35 ans d�exp�rience ait pu d�vier dans cette si mauvaise direction. Au lieu de veiller sur ce bien de l�Etat qui lui �tait confi�, il s�en est servi � sa guise au nom, avait-il d�clar�, de certaines pr�rogatives, en ignorant totalement sa hi�rarchie : direction r�gionale et g�n�rale�. Passant aux trois autres accus�s, employ�s de l�agence de Sig, en l�occurrence : Lotfi Mohamed, Betayeb et Benyettou, qui signaient des traites sans aucune autorisation, il dira � leur sujet qu�en agissant ainsi, les r�gles de la prudence requise dans la pratique bancaire, furent tout simplement balanc�es contre le mur. Il ne s�agissait en aucun cas pour les cadres des deux agences, d�une erreur professionnelle mais d�un acte criminel !� Durant l�apr�s midi, le procureur g�n�ral poursuit son intervention en d�montrant le r�le et l�objectif de chacun des accus�s dans cette affaire, en commen�ant par Ahmed Fouatih Belkacem qui avait � son actif 1288 traites obtenues durant trois ann�es (2000 � 2003). Puis il citera Addou Samir avec un total de 582 traites sur les trois ans. Tous deux, dira le procureur g�n�ral, �avaient chacun son propre r�seau de �clients� qui signaient les fameuses traites tout en sachant ce qu�ils faisaient. Sinon, ajoute-t-il comment expliquer leurs (les clients) d�positions faites jusqu�� leur comparution devant la cour o� ils ont tout ni� en bloc se mettant eux-m�mes en position de complices avertis et directs ? Ils ont �pr�f�r� �loigner la responsabilit� des deux accus�s suscit�s, pour on ne sait quelle raison. Alors qu�au d�part ils avaient reconnu s��tre entretenus avec les pr�venus en question (Addou et Belkacem Fouatih) et convenus de signer des traites contre des sommes pr�cises. D�s lors, au vu de leurs r�tractations, ils ne sont plus consid�r�s comme �tant des victimes, mais plut�t des complices.� Hier, jusqu�en fin d�apr�s-midi, le procureur g�n�ral poursuivait toujours ses explications relatives aux responsabilit�s de chacun des 43 accus�s, en les citant un � un avec des exemples �tay�s par des preuves � l�appui. Les pr�venus, eux, �taient toujours en attente des peines requises que devait prononcer le procureur g�n�ral, ce qu�il fera probablement aujourd�hui m�me � moins que son r�quisitoire ne n�cessite encore plus de temps. A. B.