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Contribution
Alternative d�mocratique de sortie de crise ou reproduction du syst�me ? 2e partie et fin
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 02 - 2007

Par Ahmed Meliani, secr�taire g�n�ral par int�rim du MDS
D�velopper les forces du capital productif, du savoir ou arrimer une �conomie de bazar pourvoyeuse en hydrocarbures au capital financier international ?
Lanc� � grand coups de publicit�, le plan de soutien � la relance �conomique, ce �joyau� du programme pr�sidentiel que trois partis mettent en application, para�t de plus en plus comme de la poudre aux yeux, une op�ration destin�e � �largir la base sociale renti�re du syst�me. Les Alg�riens savent � qui profitent les march�s de r�fection des trottoirs et des routes en l�absence des m�canismes �conomiques rationnels et d�une �conomie productive performante. Tout en �tant sensibles � tout ce qui peut am�liorer qualitativement leur environnement de vie, ils attachent une importance particuli�re � la mise en �uvre d�une politique de d�veloppement g�n�ratrice de richesses et d�emplois qui leur rendrait l�espoir. Faire croire, aujourd�hui, que la strat�gie de d�veloppement pourrait se r�duire au d�veloppement des infrastructures de base, au traitement de la question de la dette le moins que l�on puisse dire id�ologique parce qu�elle caresse dans le sens du poil la fibre nationaliste �troite en occultant le cr�dit comme une forme d��conomie moderne, ou � la notion toute aussi id�ologique de l��apr�s-p�trole� demeure un grand leurre. L�apr�s-p�trole ne peut se concevoir que par une exploitation optimale des hydrocarbures au profit des investissements productifs. Les infrastructures sont, certes, un �l�ment fondamental sur lesquelles repose une �conomie moderne. Cependant, aussi modernes soient-elles, elles sont tr�s souvent, en l�absence d�instruments de contr�le op�rationnels, l�occasion d��normes corruptions en tous genres. En situation de d�structuration avanc�e du tissu industriel national, ces projets profitent exclusivement aux entreprises �trang�res. Enfin l�entretien durable des grandes infrastructures n�cessite des sommes colossales que seule une �conomie moderne productive peut supporter, une �conomie productrice de richesse et de savoir, et adoss�e aux piliers d�un Etat moderne : la modernisation de la fiscalit�, de l��cole, de la justice et le d�veloppement des forces productives. A ce sujet, le pays continue � payer le prix des non-r�formes. L�appareil de production, sous les coups r�p�t�s d�un bradage au nom d�une privatisation qui n�a rien d��conomique et se r�duit � une privatisation de la rente, a �t� d�structur� et rendu d�suet au profit de la mont�e des forces li�es � la sp�culation, � l��conomie informelle et � la rente sacrifiant ainsi les int�r�ts sup�rieurs et strat�giques de l�Alg�rie. Au-del� des g�n�ralit�s et des d�clarations d�intention, le secteur de l'�ducation tend � se gangrener, faute non seulement d'une vision strat�gique conforme aux int�r�ts d'un d�veloppement moderne et ind�pendant du pays, il demeure un simple instrument d'ali�nation id�ologique des citoyens de demain. Le pouvoir se rabat sur des �r�formettes� techniques et antid�mocratiques, comme sa tentative, en cours, de son d�lestage des lyc�es techniques ; l��cole comme lieu de savoir, de valeurs universelles, comme lieu d�appropriation de l��paisseur historique et de ma�trise du r�el, comme lieu d��panouissement et de r�alisation de la citoyennet� est absente dans les projets du pouvoir. La r�forme de la justice, comme celle de la fiscalit�, se mesure aux r�sultats qu�elle induit. Peut-on parler de r�formes lorsque la justice continue d��tre instrumentalis�e contre les libert�s d�mocratiques, contre le droit � l�expression et l�organisation des citoyens ? Peut-on parler de r�formes de la fiscalit� lorsque ceux qui produisent sont p�nalis�s au profit de l�import-import, des transactions douteuses, de la sp�culation et lorsque les d�tenteurs de capitaux pr�f�rent fuir les investissements productifs parce qu�ils sont confront�s � des contraintes administratives et juridiques insurmontables ? Les int�r�ts de l�Alg�rie passent par un d�passement de la crise et l��dification d�un Etat moderne d�mocratique et social qui rompt avec la rente et l�islam politique. Un Etat qui initie une strat�gie de d�veloppement et de progr�s social durable fond� sur le d�veloppement des forces productives et du savoir, et sur les atouts de la r�volution scientifique et technique.
Un monde en plein restructuration
Dans un contexte de mondialisation, aux effets contradictoires, le climat international semble �tre fait d'instabilit� g�n�ralis�e suite aux bouleversements provoqu�s par la chute de l��quilibre de terreur de la guerre froide et � la difficult� de trouver de nouveaux �quilibres. Les institutions internationales semblent �tre inop�rantes, parce qu�en d�phasage avec les nouveaux besoins de l�humanit� et trouvent d��normes difficult�s � assumer leurs r�les respectifs. Les espoirs n�s de la fin de la guerre froide et ceux induits par les aspirations et les luttes des pays �mergents et les pays aspirant et agissant pour une autre mondialisation sont confront�s aux int�r�ts �troits du complexe militaro-industriel et les firmes p�troli�res. L�aspiration grandissante de la communaut� internationale � b�n�ficier des retomb�es du d�veloppement prodigieux de la r�volution scientifique et technique, et du d�veloppement de la productivit� sur toute la plan�te, la pouss�e de d�mocratisation dans le monde et des syst�mes de gouvernance sont contrari�es par les int�r�ts h�g�moniques des USA et des grandes puissances. L�acc�l�ration des �v�nements, dans le cadre d�un processus de mondialisation contradictoire, exprime aussi bien les mutations qualitatives qui s�op�rent dans un monde en pleine restructuration, que l�exacerbation des luttes et des conflits pour le contr�le des ressources �nerg�tiques et des march�s : l�ancienne division internationale du travail, produit du syst�me colonial et du monde d�apr�s-guerre, est en crise et ne peut plus r�pondre aux nouvelles r�alit�s g�ostrat�giques. Ainsi qu�il s�agisse de l�augmentation de la demande sur les hydrocarbures en lien avec l��volution des besoins de la Chine et de l�Inde, et du r�le grandissant des pays du Sud-Est asiatique dans l��conomie et les �changes mondiaux, ou qu�il s�agisse des changements qui secouent l�Am�rique latine, ou encore le vent de d�mocratisation dans le monde sous la double pression de l�internationalisation du capital et des effets des progr�s de la scolarisation, sont autant de facteurs qui pr�figurent les luttes pour une nouvelle division internationale du travail en gestation. On comprendrait pourquoi la perc�e des recettes de la doctrine n�olib�rale durant les ann�es 1990 est prise au pi�ge de ses propres pr�suppos�s id�ologiques. Les institutions de l�ordre financier et �conomique international (FMI, Banque mondiale, GATT puis OMC) qui structurent les �changes internationaux, se voient dans l�obligation de mettre de l�eau dans leur vin apr�s leurs �checs r�p�t�s de sortir de leurs crises les pays qui les ont sollicit�es. Le coup de gr�ce est venu des pays � �conomie lib�rale, les Etats Unis en t�te. Le concept de patriotisme �conomique n�est rien d�autre qu�une forme de protectionnisme. Apr�s avoir pr�ch� durant les ann�es 1990 la n�cessit� pour les Etats de se retirer du champ �conomique, les pays occidentaux n�ont pas h�sit� � se transformer en v�ritables Etats interventionnistes : l�instauration des quotas d�importation aux textiles chinois par les USA et les Etats europ�ens au m�pris des accords conclus, l�opposition � la fusion Metal- Arcelor ou la fusion GDF-Suez pour emp�cher l�OPA d�Enel� Ces pays prouvent chaque jour qu�ils n�h�sitent pas � mettre la main � la p�te lorsque leurs int�r�ts sont en jeu. Au lieu d�une mondialisation des effets du d�veloppement et du progr�s partag�s � l��chelle plan�taire, ils semblent avoir fait le choix : construire des murs apr�s la chute du mur de Berlin et faciliter ainsi la mondialisation des flux des capitaux, l�internationalisation des sources de profit, d�une part, et ghetto�ser les populations et la main-d��uvre des pays du Sud en essayant de contenir les flux migratoires en dressant l��pouvantail de l�immigration clandestine, d�autre part. Cependant les pays �mergents (Chine, Inde, Br�sil�) commencent � r�agir en s�organisant pour mieux d�fendre leurs int�r�ts dans les instances internationales. Ils exigent plus d��quit� dans les accords internationaux sur le commerce dans le cadre de l�OMC, notamment la lev�e des subventions agricoles que les USA et l�Europe continuent � pratiquer, et l�accessibilit� de ces march�s aux produits agricoles en provenance des pays �mergents ou en voie de d�veloppement. Au-del� des manifestations imm�diates de ces contradictions, le risque est grand de ne pas en saisir les tendances historiques lourdes qui travaillent les rapports multiformes � l��chelle mondiale. Ces derni�res sont beaucoup plus importantes pour �tre emprisonn�es dans des approches qui mettent en avant les seules logiques d�int�r�ts d�Etats �troits sans se pencher sur les tendances lourdes. Les saisir et les percevoir comme processus historiques complexes constituerait sans nul doute un premier pas vers la production de discours et de pratiques des forces de progr�s comme forces de changement agissantes et non plus comme forces de refus et de r�sistance. Dans ce sens, le nouvel ordre international comme concept id�ologique destin� bien plus � la consommation qu�il ne recouvre une r�alit� vivante et contradictoire ; il n�est pas plus une expression de d�sirs et de pratiques d�h�g�monie am�ricaine, qu�un ordre d�j� �tabli et stabilis�. Il n�est pas non plus un ordre achev�. Il sera forc�ment la r�sultante des luttes actuelles et non de la seule vision am�ricaine. Ne seront exclus que les pays ou les communaut�s, pouss�es aux replis identitaires, communautaires ou religieux, et se situent ou veulent se situer, de fait, en dehors de ce processus. D�o� l'aiguisement des conflits ethniques et communautaires, l'�tranglement des espoirs de sortie du sous-d�veloppement d�une partie de la plan�te, notamment en Afrique, l'encouragement des extr�mismes religieux et des replis communautaires, comme c�est le cas des pays appartenant � la sph�re arabo-musulmane, au moment m�me o� sur un plan international la priorit� semble �tre la lutte contre le terrorisme islamiste, qui expriment l�autre revers de la mondialisation. Apr�s les attentats terroristes du 11 septembre 2001 et apr�s l��lan de solidarit� et de sympathie avec le peuple am�ricain � travers le monde, les attentes et les espoirs de voir les USA jouer un r�le positif comme superpuissance ont �t� d��us parce qu�en lieu et place d�une orientation pour une direction plurielle du monde mutuellement avantageuse, c�est celle d�un interventionnisme bas� sur des int�r�ts �troits et cultivant plus que tout au monde l�int�grisme qui a pr�valu.
Le monde arabe : transition dans la douleur ou monde bloqu� ?
Dans ce sens, le monde dit arabo-musulman est fait d�un lot de violences souvent inhumaines, de recul impos� � la pens�e rationnelle et moderne et l�impasse des alternatives d�mocratiques et de progr�s : les bases et les fondements des Etats- nations non encore achev�es sont sap�es, min�es, tout part en �clats et montre la fragilit� des bases sur lesquelles ont �t� b�tis les �tats post-ind�pendance. La situation en Irak, en Palestine, au Liban cristallisent ce type de contradictions :
- L�islamisme a r�ussi, avec l�aide des Am�ricains, � �confessionnaliser� tous les conflits au Proche-Orient, que ce soit en Irak, en Palestine ou au Liban. Par la gr�ce d�une lutte antiterroriste men�e avec en toile de fond le �choc des civilisations�, (autre concept � connotation id�ologique), il a r�ussi � prendre en otage la lutte pour la lib�ration de l�Irak des forces d�occupation et contre le danger du cantonnement ethnique et confessionnel, la lutte du peuple palestinien pour son ind�pendance ou tout simplement l��mancipation du Liban des influences �trang�res.
- Avec les plans George Bush qui se succ�dent, signe de l�enlisement des USA en Irak, la situation dans ce pays s�aggrave de plus en plus et devient plus complexe. Tout y a �t� fait pour rendre le retrait des USA difficile, s�ils se retirent de l�Irak, �a sera le chaos. Et effectivement, en proc�dant � la dissolution de pratiquement toutes les institutions de l�Etat irakien, les Am�ricains ont ouvert la bo�te de Pandore. La rupture de l��quilibre fragile sur lequel �taient construites ces institutions a ouvert la voie � l�aventure. Les haines et ranc�urs que la soci�t� irakienne a accumul�es pendant le r�gne de Saddam Hussein ont explos� dans une violence sans bornes, sans pouvoir faire un v�ritable bilan de son r�gime vu les conditions de son ex�cution. Le pi�ge de rivalit�s ethniques et confessionnelles que les Am�ricains pensaient utiliser pour g�rer et contr�ler le pays s�est renferm� sur eux.
- Coinc� entre les app�tits insatiables de r�gime iranien qui instrumentalise les chiites pour faire main basse sur le pays et la folie sanguinaire des islamistes d�Al-Qa�da qui a fait de l�Irak le nouvel Eldorado du djihad, la r�sistance irakienne n�arrive toujours pas � se frayer un chemin et se rendre visible. Pourtant, la solution au capharna�m irakien passe par elle. L�Irak sera d�mocratique ou ne sera pas.
- L�Irak est devenu un pays ingouvernable. Les pr�tentions de Bush d�en faire un mod�le de d�mocratie au Proche-Orient semblent lointaines.
- La lutte du peuple palestinien pour ses droits inali�nables � la souverainet� et � un Etat est l�otage de la politique arrogante et agressive d�Isra�l et des affrontements inter palestiniens de lutte autour du pouvoir et qui font l�impasse sur une solution nationale d�mocratique. Elu sur la base d�un vote sanction contre le Fatah, le Hamas palestinien s�est r�v�l� incapable de proposer et de mettre en application une politique qui soulage la vie quotidienne des Palestiniens. L�ambivalence de son discours entre le refus de reconna�tre l�Etat d�Isra�l et sa surench�re pour �tre le seul vis-�-vis dans les n�gociations l�ont isol� sur la sc�ne internationale et ont fait couper les aides sans lesquelles l�Autorit� palestinienne ne peut fonctionner. L�islamisme ne joue le jeu d�mocratique que pour en d�tourner les r�gles � son profit. Hamas savait tr�s bien que son discours radicaliste et h�g�moniste ne pouvait mener que vers une impasse. Mais le but recherch� n�est-il pas pr�cis�ment la prise en otage de la juste cause palestinienne ? Hamas utilise sa position au pouvoir pour asseoir son h�g�monie sur le peuple palestinien en mettant en place une force arm�e parall�le � celle de l�Autorit� palestinienne. Le refus de cette derni�re oppos� au bras de fer engag� par Hamas a ouvert la voie � une vague de violence et les affrontements inter-palestiniens ont atteint des sommets inqui�tants et d�plorables depuis que Mahmoud Abbas a avanc� l�id�e d��lections anticip�es. A peine sorti d�une guerre atroce que lui a livr� Isra�l l��t� dernier, le Liban conna�t une aggravation de la situation interne. Le Hizbollah a-t-il �t� gris� par sa r�sistance � l�agression isra�lienne pour tenter de faire de l�ombre sur les autres forces de la r�sistance libanaise ? Par l�organisation de manifestations gigantesques et l�occupation des places publiques, ne se lance-t- il pas dans un logique de coup d�Etat par rue interpos�e ? Le Liban fait encore une fois face � une crise qui risque de raviver les plaies non encore cicatris�es, rompre des �quilibres pr�caires et le plonger dans le chaos. On aimerait bien croire, comme le pensent beaucoup, que le Hizbollah op�re une mutation de type d�mocratie chr�tienne, cela voudrait dire au moins qu�il devrait renoncer � la d�nomination de �parti de Dieu� qui constitue en elle-m�me �un programme� politico id�ologique. En attendant, la crise libanaise et les ing�rences �trang�res emp�chent la clarification des enjeux dans ce pays, poussent � des alliances contre nature. Pris entre la violence des conflits et la trajectoire historique mondiale globale, le monde arabe demeure coinc� entre des �conomies de bazar pourvoyeuses en hydrocarbures, des forces de la sp�culation dominantes et lest� par des id�ologies conservatrices de nationalisme �troit et du poids de la r�gression islamiste. Il n�arrive toujours pas � se frayer un chemin et une place plus avantageuse dans ce monde. Cependant, n�est-il pas en train d�op�rer, dans la douleur, sa transition vers la modernit� ? En l�absence d�alternatives d�mocratiques et de progr�s, et en l�absence d�une cristallisation des forces socio�conomiques de la modernit� et de la d�mocratie, il reste prisonnier des forces pass�istes et conservatrices qui font violence aux aspirations grandissantes des soci�t�s arabes et au mutations socio�conomiques et d�mographiques. Handicap�s par le type d�insertion dans la division internationale du travail et la domination des forces socio�conomiques de la sp�culation et de l��conomie de bazar, les pays arabes n�arrivent pas � s�ins�rer dans la sph�re de red�ploiement de l�activit� industrielle comme celle de l�Asie du Sud-Est, ils se confinent, comme r�gion de consommation et de distribution des marchandises �trang�res, dans un r�le d�approvisionnement en hydrocarbures. Les aspirations des soci�t�s arabes sont contrari�es par des facteurs � la fois externes et internes. Le choc subi par les agressions r�p�t�es d�Isra�l, par la politique h�g�monique am�ricaine et les luttes pour le contr�le des ressources p�troli�res soumettent la r�gion � une pression continue. L�incapacit� des r�gimes arabes plus obs�d�s par le pouvoir que par de v�ritables politiques de d�veloppement, recourant souvent � la r�pression, les replis identitaires et communautaires, la mont�e de l�islamisme et du terrorisme posent des d�fis majeurs pour ces pays : sauront-ils s�ins�rer de fa�on plus avantageuse au processus de mondialisation, comme entit�s Etats-nations, ou seront-ils int�gr�s comme communaut�s, ethnies et confessions ? Auront-ils les ressorts, en appui sur leurs atouts g�ostrat�giques, pour renouveler leur pens�e et leur regard au monde, ou retomberont-ils dans la r�gression des id�ologies archa�ques ? La politique am�ricaine et isra�lienne profitent de cette situation pour brandir le pr�texte s�curitaire et la lutte contre le terrorisme et emp�cher le processus de paix d�aboutir sur la base des droits inali�nables du peuple palestinien et la souverainet� des peuples de la r�gion. Le nationalisme �troit id�ologique comme ciment de la nation a montr� non seulement ses limites, mais les d�g�ts qu�il a produit sur les consciences parce qu�il �tait incapable de r�pondre aux aspirations nouvelles des soci�t�s arabes, � leurs �volutions r�elles et � leurs mutations socio-d�mographiques. Et au lieu de voir l�amorce d�alternatives d�mocratiques, ce sont les partis islamistes qui ont pris le relais pour pervertir davantage cette conscience et le combat pour la dignit�, le progr�s et le d�veloppement. Cependant il ais� de voir que souvent l� o� l�islamisme s�exprime de mani�re violente, les soci�t�s ont accumul� une exp�rience dans le processus de modernisation et de la maturation des contradictions de fa�on � mettre en danger les int�r�ts des forces conservatrices mises � mal. Le r�le des d�mocrates et des progressistes est de se pencher sur ces �volutions r�elles et les traduire dans leurs discours et leurs pratiques au lieu de rester accroch�s aux l�vres de ce que d�clarerait tel ou tel dirigeant islamiste exprimant par l� une fascination comme celle qu�exprimerait une victime pour son bourreau. Une telle mutation ne pourrait s�op�rer que par une autre approche du politique et du religieux, pr�sente celle-l� dans les exp�riences collectives et individuelles des soci�t�s arabes. Cela passe certainement par la mise � nu d�une des plus grandes supercheries id�ologiques, celle d�une affirmation contenue dans plusieurs Constitutions arabes : �L�Islam religion d�Etat�, les Etats n�iront ni au paradis ni en enfer en tant que tels, � Koul ouahad yadkhoul fi kabrou�.
A. M.


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