L�image qu�offrent les rues d�Alger par temps de pluie est, le moins que l�on puisse dire, d�plorable. Hormis quelques quartiers et principales art�res nantis de trottoirs et de chauss�e � peu pr�s corrects, la majorit� des rues et ruelles de la capitale deviennent de v�ritables menaces tant pour les passants que pour les automobilistes. La tourn�e que nous avons faite hier � travers plusieurs quartiers nous a amen�s � faire l�amer constat qu�Alger est une ville qui enregistre un d�ficit �norme en mati�re de viabilisation. Des chauss�es impraticables truff�es de nids-de-poule obligeant les automobilistes � zigzaguer et des balcons qui menacent de s��crouler sur la t�te des passants poussent ces derniers � redoubler de vigilance. Sous la pluie, Alger offre l�image d�une cit� qui se noie sous les eaux. Une situation qui traduit on ne peut mieux la d�mission des services communaux, � leur t�te les responsables locaux cens�s veiller � la mise en �uvre des programmes d�entretien r�gulier des voiries. Des programmes auxquels des budgets cons�quents sont consacr�s chaque ann�e. L�on se souvient de la catastrophe du 10 novembre 2001 o� des rues du quartier de Bab-el-Oued ont �t� enti�rement englouties sous des trombes d�eau faisant pr�s d�un millier de morts. Il aura fallu un drame de cette ampleur pour que les autorit�s se rattrapent. A Bab-el-Oued, les travaux de r�am�nagement des canalisations de drainage des eaux pluviales permettent aujourd�hui de pr�venir toutes inondations et �viter la reproduction de ces sc�narios catastrophes. Mais ce n�est pas le cas au niveau des autres quartiers d�Alger � l�image de Shaoula, Birkhadem, El- Harrach et D�ly Brahim pour ne citer que ceux-l�. A chaque averse, aussi petite soit-elle, les habitants de ces quartiers, et bien d�autres du reste, pataugent dans la gadoue. �Regardez devant vous, des villas construites � coups de milliards dans des quartiers o� il est pratiquement impossible de marcher sans �tre �quip� de bottes�, remarque un habitant du quartier de Dely Brahim. L�individualisme du citoyen et la d�mission des autorit�s n�ont fait qu�aggraver la situation de nos villes. Et ce paradoxe est valable pour les autres nouveaux quartiers d�Alger. �Les services de voirie sont prompts � intervenir dans certains quartiers et pas dans d�autres�, constate am�rement un habitant de Shaoula o� les rues se transforment en bourbier en hiver. Idem pour le centre-ville d�Alger. Les vents violents enregistr�s la nuit de mercredi dernier ont caus� d��normes d�g�ts � plusieurs immeubles d�habitation. Au 38, boulevard Cervant�s � Belcourt, un immeuble de quatre �tages a vu sa toiture arrach�e. 6 familles habitant au dernier �tage ont d� vider leurs appartements et mettre leurs affaires � l�abri. �Nous avons alert� la police et les autorit�s locales. Mais nous ne voyons rien venir�, nous raconte un habitant de l�immeuble. Comme ce citoyen, ils sont des milliers d�Alg�rois � appr�hender l�arriv�e de hiver de peur de se retrouver � la rue avec pour seul toit une toile cir�e. Lotfi M�rad