Somm� de se tenir prudent, lorsqu�il lui viendrait de disserter autour de la corruption, par la derni�re session du madjliss echoura du parti, Aboudjerra Soltani, le pr�sident du Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP), s�y soumet scrupuleusement. Au point o� il ne lui �tait pas fait honneur hier, � l�h�tel Safir, de pr�sider l�ouverture des travaux de la conf�rence autour des retomb�es, n�gatives, s�entend, du fl�au de la corruption sur le d�veloppement. Quand, apr�s trois intervenants, parole lui a �t� donn�e, il n�a pas eu le propos percutant, encore moins la d�claration fracassante. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - En tout cas, le pr�sident du MSP n�a pas �t� ce politique qui, il y a quelques mois , s��vertuait � d�clarer avoir en sa possession des dossiers sur des personnalit�s et des hauts responsables corrompus. Autrement dit, de quoi faire trembler le s�rail et faire tressaillir les dignitaires du r�gime en place. Soltani, on se le rappelle, multipliait, l�air empreint de beaucoup de certitudes, les d�clarations � propos. Si � peine s�il se retenait de donner des noms. Hier, le pr�sident du MSP, qui a offici� plut�t comme conf�rencier, a eu l�intervention acad�mique, tout ce qu�il y a, autrement dit, de neutre et de moins engageant. Il s�est, en effet, assign� de seulement dresser un inventaire des causes produisant la corruption et des m�canismes d�expansion de cette derni�re. Il ne pouvait, ce jour, �tre autrement, d�s lors que le ton a �t� d�j� donn� par le charg� de la communication et des affaires politiques du parti, Mohamed Djouma� qui, introduisant la conf�rence, a tenu � souligner que �le mouvement ne pr�tend pas de se substituer � l�Etat en mati�re de lutte contre la corruption�. Il n�y a pas meilleure mani�re de baliser un champ d�intervention pour le leader du parti. D�ailleurs, Soltani r�p�tera cette pr�cision quasiment dans les m�mes termes. �Notre initiative politique n�interf�re pas dans les pr�rogatives des institutions de l�Etat concern�es par la lutte contre la corruption�, a-t-il martel�. Soltani a conc�d� cependant que la r�alit� alg�rienne demeure pr�occupante en mati�re de corruption en d�pit du fait que l�Alg�rie soit parmi les premiers pays � avoir ratifi� toutes les conventions internationales de lutte contre la corruption. Mais il trouve mati�re � r�confort en jugeant que, entre 2005 et 2006, la situation s�est un tant soit peu am�lior�e. �La position de l�Alg�rie dans le classement international s�est am�lior�e de 15 positions, de la 99�me � la 84�me place sur une �chelle qui int�gre 163 Etats.� Le chef du MSP, qui a pris le soin calcul� de louer les m�rites de la presse dans son effort de contribution � la lutte contre le fl�au, a estim�, en outre, que le probl�me confine en une perversion morale et non en l�absence de lois ad�quates. Il a inform� que son parti est anim� de la volont� de mettre en place un r�seau national d�informations autour de la corruption qui servira � la cr�ation d�une banque de donn�es. Ce qu�il veut, c�est une sorte d�alliance nationale de professionnels de la communication. Aussi c�est tout logiquement qu�il a plaid� la r�vision du code de l�information et la lib�ration de l�audiovisuel.