“Bouteflika est entré en campagne électorale depuis plusieurs mois, usant et abusant à cette fin de tous les biens de l'Etat, y compris de la diplomatie, rendant plus qu'opaque la transparence électorale, annoncée à grands cris. Il a laissé le pays en jachère plus de quatre années durant. En six mois, il veut réaliser ce qu'il n'a pas fait durant son mandat. Même le dossier des disparus, ignoré superbement par lui, refait surface ! Drapé dans un silence hautain et méprisant, il n'a cure des scandales financiers et politiques qui l'éclaboussent avec “ses ministres-hommes de main”, ces derniers, comme leur maître, usant de procédés dignes d'une république bananière, menaces envers le directeur du journal Le Matin, ingérence dans la vie interne d'un parti politique, le FLN, par des procédés mafieux, propices au désordre, à la violence et à la déstabilisation, avec tous les dangers potentiels de la rue..., réduction de Sonatrach à un tiroir-caisse. Au mépris de toutes les institutions, il veut légiférer par ordonnances sur des thèmes vitaux pour l'Algérie, comme l'adhésion à l'OMC. Dans les Etats respectables, pour moins, des ministres ont été remerciés, voire traduits en justice. Aujourd'hui, Bouteflika puise sans vergogne, à grandes brassées, dans les coffres de l'Etat, comme dans une cagnotte personnelle, au mépris des lois, pour distribuer “généreusement” des centaines de milliards, et ce, après avoir refusé de faire usage, aux moments propices, des millions de dollars engrangés. En fait, il s'est engagé dans une course effrénée et fébrile pour son maintien au pouvoir, courtisant sans pudeur ceux qui l'ont fait roi, après avoir donné l'illusion de vouloir les déstabiliser, allant jusqu'à mettre en péril le pays. À cette allure, il ne serait pas étonnant de voir Bouteflika offrir à la Kabylie une issue inattendue, quitte à sacrifier son ministre de l'Intérieur, sans aucun état d'âme, après plus de deux années de mépris et 124 morts. C'est dire que tous les moyens lui sont bons pour se maintenir au pouvoir. Cependant, le peuple n'est pas dupe. Le CCDR considère qu'il est en droit de demander des comptes à un chef d'Etat qui a failli à tout engagement, responsable d'une gabegie sans nom et sans précédent, à un chef d'Etat qui a fait de la gouvernance d'un pays une affaire familiale, un moyen pour assouvir une ambition personnelle au détriment de l'intérêt général.”